“Un bon album que l'on écoute avec le même enchantement et la même facilité que les plus belles oeuvres de Harald Nies”
1 Feel the Flow 8:41
2 Consumption 7:54
3 Transport Me 7:11
4 Passage to Sedna 6:15
5 Time Switch 7:10
6 Depletion of Gravity 6:24
7 Power Inside 6:02
8 Silent Impact 7:45
9 Into the Light 8:02
10 Run Away 9:29
11 In Nature (Bonus Track) 5:37
(CD-R/DDL 80:32)
(E-Rock, New Berlin School)
Comment aborde-t-on un nouvel album de Harald Nies? Beh, je vous dirais à volume plus élevé que d'habitude dans l'attente d'embarquer dans sa nouvelle collection de titres graver dans du hard-rock cosmique où immanquablement un titre va vous sortir de vos oreilles. Car qui connait l'univers de Harald, a appris depuis Restart From Sedna que ses albums contiennent toujours un ou deux titres qui nous accrochent dès les premiers battements ou accords. THE FLOW OF ENERGY ne fait pas exception et propose une collection de 10 titres, dont la majorité est construite sur le même principe. Toujours dans l'écurie MellowJet Records, la musique a une tendance danse mais reste encore accrochée dans cette étiquette de rocker de MÉ contemporaine qu'est Harald Nies. La guitare est mordante et violente avec ses riffs et solos qui trouvent leurs niches autant dans un bon slow cosmique que dans un gros rock qui cherche à nous faire dribbler sur place.
Ah oui! Le plaisir de découvrir THE FLOW OF ENERGY augmente au fur et à mesure que nos oreilles passent d'un titre à l'autre…
Le musicien allemand aime aussi se servir d'un fond cosmique et /ou atmosphérique pour mettre nos oreilles en appétit. Ce qui explique les plus de 2 minutes d'une ouverture d'ambiances cosmiques avant que le rythme sautillant de Feel the Flow creuse ses sillons jusqu'à nos tympans. La texture du séquenceur offre deux lignes de rythmes capturées dans une bonne basse rampante que des percussions appuient par des battements aléatoires. Le synthé injecte des nappes fluorescentes alors que les percussions se mettent en mode rock en appuyant le séquenceur devenu plus spasmodique. La structure est entraînante et sert de base à un synthé qui éparpille ses accords dans des séries ondulantes, un peu comme le rythme séquencé. Ça bouge beaucoup pour un titre qui n'a pas 9 minutes au compteur, et ça sera ainsi pour les 9 autres titres qui vivent sur un bel amalgame de séquences, lignes de basse et percussions. Chaque titre est lié par de brefs ponts atmosphériques, éliminant ainsi les longues introductions qui sont souvent l'apanage de la MÉ. Et c'est sans attendre que Consumption nous embarque dans son carrousel rythmique sautillant un peu comme le titre précèdent. Si le rythme est simple, un mélange de dance music et de rock autant ambiant qu'entraînant avec de bons effets percussifs, la texture harmonieuse s'appuie sur des accords hybrides d'un synthé qui change sa personnalité jusqu'à ce que nous entendions des gouttes d'eau dans l'écho d'une grotte souterraine. Transport Me a été le premier titre à capter mon attention. Son enveloppe est sphéroïdale avec une très belle vision au niveau des percussions et des nappes de synthé aux parfums des années 80. C'est ici que la guitare de Harald Nies fait une première apparition. Comme d'habitude, ses solos sont portés avec la violence du hard-rock dans une structure qui aime modifier subtilement son axe rythmique. Un très bon titre rempli de tout ce que Nies fait de mieux. Passage to Sedna est une ballade qui peine à trouver son style mais bonifié par de très bons solos de guitare. Sa grande qualité est de précéder l'excellent Time Switch et son rythme en saccade qui est hyper emmitouflé de nappes bruineuses. La ligne de basse nous fait ramper sous un ciel étoilé par des arpèges médusés de se coller à un firmament New Age alors que son rythme profite de tous ces changements pour nous en mettre plein les oreilles. C'est un titre accrocheur de par sa beauté séraphique, il y a plein d'étoiles qui dansent et virevoltent ainsi que de beaux passages au piano, qui s'accroche à différentes textures rythmiques que l'on aime redécouvrir d'écoute en écoute.
Depletion of Gravity nous fait tournoyer avec son cercle de séquences bondissant de ses différentes teintes sur l'entrain des cliquetis de cymbales. Les percussions arrivent avec un nouveau plan de match et de nouveaux effets percussifs, créant une structure énergisante dont la puissance monte et descend en conformité avec les ambiances mélodieuses. Les arrangements sont très bons et appuient un désir secret pour une structure plus en mode danse. Essayer de compter les ions sauteurs qui sortent de toutes les pores texturales de Power Inside est l'équivalent de faire lire un mur de stucco à un aveugle! Remarquer que la mélodie qui virevolte sur ce rythme de feu apaise un peu sa fureur…mais à peine! Disons que le slow de Silent Impact arrive à point nommé. Into the Light fait parti de ces titres que les percussions sauvent avec un savant mélange de leurs frappes, entremêlées aux effets percussifs. Ses premières 3 minutes sont sculptées dans une approche molle et lente. Son second envol le pousse vers une structure plus près du synth-pop que de l'Électronica, quoi les parfums des deux genres se promènent allègrement sur la course des cliquetis. Cliquetis qui nous amène vers le rythme de transe industrielle de Run Away qui se sert de la même dynamique rythmique pour nous séduire. Sa vision harmonique est plus développée avec ces séries d'arpèges argentés caressant ce rythme convulsif et ces nappes de synthé dont les fragrances de trompettes du désespoir le modifie pour le rendre plus palpable à la danse. Disponible uniquement si vous prenez la version téléchargeable de THE FLOW OF ENERGY sur le site de MellowJet Records, In Nature est un autre titre sphérique lourd et semi lent qui est remplie de cette richesse musicale aussi diversifiée que sur les 10 titres de cet album qui s'écoute avec le même enchantement et la même aisance que les plus belles œuvres de Harald Nies.
Sylvain Lupari (27/01/21) ***½**
Disponible chez MellowJet Record
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