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Writer's pictureSylvain Lupari

HOLLAN HOLMES: Prayer to the Energy (2017) (FR)

“Doux, exquis et lyrique avec les deux côtés d'Hollan Holmes, Prayer to the Energy est ce genre d'album idéal pour se détendre sans s'endormir”

CD1 (62:13)

1 Prayer to the Energy 6:04 2 Insulated 4:58 3 Darkness and Light 5:20 4 Great Expectations 5:03 5 Lucid Dreams 6:45 6 That Ephemeral Spark 7:27 7 We Can Never Go Back 6:58 8 A Midwinter Night's Dream 19:26 CD2 (59:46) 1 The Suspension of Time 7:59 2 Cloud World 7:04 3 Cover of Darkness 7:46

4 Sublime Stasis 9:13 5 Breathing 7:49 6 Cerro Torre 19:43 Hollan Holmes Music

(CD/DDL 121:59) (Light sequenced Pacific School)

J'ai découvert la musique d'Hollan Holmes avec son superbe The Spirits of Starlight, paru à l'été 2014. Puis virent Incandescent au printemps 2015 et ce PRAYRER TO THE ENERGY paru en tout début de 2017. Et je ne peux imaginer que ce brillant musicien américain n'ai pas plus d'attention méditative que quelques post sur Facebook. C'est de cette façon que j'ai entendu parler de ces 2 albums. Le musicien Texan nous avouerait que ce la musique du premier CD a été pensé et élaboré avec un esprit hivernal, où des flocons de neige tournoient comme des libellules sur la coke, que je ne serais pas vraiment surpris. Le mouvement des séquences, à tout le moins sur le premier CD, est aussi léger qu'une neige folle et trace des tracés autant rythmiques qu'harmoniques qui collent au tympan. Offert autant en format téléchargeable qu'en CD manufacturé, paraîtrait que la pochette est très belle et illustrée des peinture d'Hollan Holmes, PRAYRER TO THE ENERGY est un album en deux temps avec un premier paquet de 62 délicieuses minutes qui sont grignotées par une panoplie de rythmes sculptés avec une vision très harmonieuse.

Prayer to the Energy donne le ton avec une structure de rythme polyphasé où plusieurs lignes de séquences se rencontrent dans un carrefour rythmique qui vire en tous sens. Même dans sa membrane de poésie stellaire, le rythme est frénétique et déboule par saccades abruptes dans un carrefour sonique qui privilégie le désordre. Accrochant à l'oreille et entraînant pour les doigts, la promiscuité des séquences laisse la latitude nécessaire à Holland Holmes afin qu'il puisse tracer de beaux moments d'émotivité et d'intensité avec des accords qui saisissent l'écoute et des arrangements divins. Plus court, Insulated monte la barre rythmique plus haute avec un mouvement vif et plus saccadé que la pièce-titre. L'effet d'écho, ou de canon rythmique, dans la structure me fait penser énormément à ceux de Steve Roach dans Now/Traveller. Darkness and Light est une belle ballade. Le mouvement est plus lent avec de bonnes oscillations dans le rythme qui est soutenu par de sobres percussions électroniques. Des séquences plus moirées donnent un bel effet de contraste harmonique et nous permet de renifler la délicatesse d'Holmes dans la conception de ses paysages électroniques. Des nappes de voix rend les émotions plus féeriques tandis que des lignes de synthé plus acérées ajoutent un bon tissu d'intensité à cette belle ballade montée sur un carrousel de séquences truffé de tonalités contrastantes. On parle d'intensité? Great Expectations ne donne pas sa place! C'est un beau slow ambiosphérique avec une guitare qui se moque de notre ouïe en éparpillant ses riffs harmoniques comme le mouvement du séquenceur. La musique est très intense et irait à merveille avec une musique d'un film dramatique où le héros solitaire pleurerait son âme en plein désert. Lucid Dreams nous amène plus vers les territoires méditatifs du second CD. Le principal mouvement scintillant des séquences forgeuses de rythmes ambiants est noyé dans un sombre paysage sonique teinté de lentes ailes morphiques. That Ephemeral Spark est un autre beau slow méditatif avec un mouvement chatoyant du séquenceur où accords limpides comme ombragés tournoient avec d'attrayantes nuances dans des accords un brin organique. Ici comme partout dans cet album, des perles soniques scintillant comme des étoiles nuancent la portion harmonique de la base du rythme. On rêve facilement aux anges avec ce titre alors que la tempête qu'est We Can Never Go Back est forgé autour d'un mouvement plus vif et plus affamé. Les arrangements, ainsi que la course du rythme, donnent un élan de suspense assez intense. Le premier CD affiche complet avec le titre fleuve A Midwinter Night's Dream. Enregistré lors de l'émission radiophonique Star's End, animé par le célèbre Chuck Van Zyl, le mouvement propose un long voyage sonique à travers des mouvements de séquences divisés entre phases rythmiques et méditatives avec de belles impulsions, comme de beaux replis, entre des séquences rebelles et d’autres soumises aux tempéraments évolutifs de A Midwinter Night's Dream. Les premières minutes sont très intenses avec de belles implosions d'un effet de basse dramatique qui percent la rigueur d'un mouvement sobre mais insistant d'un séquenceur en mode monte et descends. La musique emprunte une autre tangente vers la 9ième minute. Le mouvement reste intense avec un tissu sonore sombre et envahissant où les séquences sautillent dans des tintements d'harmonies hivernales. Ça reste très saisissant, on dirait des étoiles en verre qui éclatent sur un opaque manteau de sons, et alors que la musique envahit son dernier repaire, Hollan Holmes ajoute encore plus de mélancolie avec une finale figée dans les suaves harmonies d'une chorale céleste. Ce premier CD est un monument comparable à The Spirits of Starlight que j'avais dévoré les émotions dans le plafond.

On ne se fera pas de cachettes, le CD 2 est pour le dodo! Et The Suspension of Time nous indique la posologie utilisée par le sculpteur d'ambiances Texan avec de belles ombres synthétisées qui flottent comme les caresses de Morphée. D'autre nappes, plus intrusives, alimentent l'attendrissante vision de Holland Holmes en égard d'une fascinante communication compassionnelle entre l'auteur et les oreilles qui assouvissent ce besoin de sérénité chez l'amateur de musique Zen. C'est aussi beau et méditatif que la plus belle des musiques de Juta Takahashi. Il y a beaucoup de chaleur dans ces caresses ailées, comme ici et dans le voyage astral de Cloud World avec des ambiances qui décrivent la couleur du titre. Cover of Darkness est effectivement plus ténébreux. Mais toujours il y a ces lignes opalescentes qui crissent comme des spectres de verre éraflant des murs de de béton dans une masse de brises caverneuses. Adoptant une montée d'ambiances qui simule des crescendos d'émotions, Sublime Stasis est plus éthéré, même avec ces ronflements du néant, alors que Breathing souffle le chaud et le froid avec une vision qui caresse les deux opposés. Les empreintes de Steve Roach résistent à l'originalité de Hollan Holmes dans sa création de musique méditative. Il y a peu d'éléments tribaux, même si de longs râles rauques font d'oblongs détours répétitifs dans l'ouverture de Cerro Torre. Performé aussi dans le cadre du Star's End, cette fois-ci c'était pour le spécial Halloween 2016, ce long titre fleuve s'arrime à nos sens avec un mélange de lents mouvements gorgés de bourdonnements menaçants et d'ombres plus irradiantes qui unissent leurs contrastes dans de belles orchestrations valsantes. Les brises sonnent comme une chorale que l'on entendrait de loin sous la terre alors que la musique reste toujours de nature sibylline avec des montées d'adrénaline qui nous enveloppent comme des vagues sonores recouvrant notre quiétude. Et comme de véritables vagues, il reste toujours des résidus lorsqu'elles retournent chercher plus d'éléments pout nous recouvrir à nouveau. Et c'est là que les ondes cosmiques de Michael Stearns rejaillissent sur les splash de musique. Intense, de par son lent et patient mouvement immersif, Cerro Torre s'éteint dans un pinacle d'émotivité, qui laisse peu de place à la sérénité, lorsque la musique émiette ses dernières brises dans un nuage de bourdonnements qui peut agacer une oreille sur le bord de s'endormir, initiant une lutte féroce afin que Cerro Torre ne puisse à jamais s'éteindre.

Sylvain Lupari (24/11/2017) *****

Disponible au Hollan Holmes Bandcamp

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