“After the Rain est un immense monument de Musique Électronique profondément ambiante et abstraite”
1 The Final Transmission 25:20
2 After The Rain 40:07
(DDL 65:27)
(Deep ambient EM)
Des nuages de métal en fusion libèrent des filaments d'acier qui flottent et s'entrecroisent en ouverture de The Final Transmission. Comme des murmures de spectres magmatiques ces filaments permutent en fines ondes galactiques dont les souffles gutturaux se perdent dans un abîme où les bruits blancs prédominent sur le silence. Enregistré au Basic Electricity de Berlin à la fin Juin 2012, AFTER THE RAIN est un immense monument de MÉ abstraite. C’est une œuvre expérimentale où Ian Boddy pousse les limites de son système Serge Modular et de son Ableton Live avec une nuée de sonorités électroniques qui forgent les éléments d'un silence noir ou les poussées d'adrénaline cadencée. Comme dans la deuxième portion de The Final Transmission où des bips et éléments sonores galactiques façonnent des oscillations électrostatiques qui roulent comme des vagues musicales dans un océan de sonorités intra-galactiques. C'est un monde de fusion où l'abstrait produit des impulsions qui roulent dans un néant de combustion lente avant de se perdre en une immense tempête de vide. Ce qui étonne et fait tout le charme de AFTER THE RAIN est la portée de ces sonorités abstraites dans une paire d'écouteur. Jamais le vide n'aura été autant musical et ce même si les mélodies se terrent dans un monde sans harmonies. La pièce-titre est une lente symphonie d'éléments sonores électroniques qui s'agglutinent dans une immense messe arythmique. Des sons délicats qui flottent et errent, s'attroupant un à un pour tranquillement forger une première tempête implosive entre la sixième minute et la dixième. Ian Boddy fait étalage des possibilités soniques de son Serge Modular sur After the Rain en libérant une palette d'arpèges qui vont et viennent, comme des méduses cosmiques, dansant et rêvant en attendant que la Mer de la tranquillité déchaine ses ions frigorifiées. Des ions qui balbutient un langage extraterrestre, un peu comme pour établir un contact verbal, avant que l'excitation ne s'empare du dialogue cybernétique et que souffle les vents abstraits d'une tempête à venir. Ces vents d'Orion rugissent avec des gribouillis dans les brises, amplifiant encore plus la muraille abstraite qui sépare nos oreilles de l'imaginaire. Et ainsi se déroule cette longue kermesse de tonalités et mouvements embrouillés qui forgent les tempêtes cosmiques et les apaisent avec des passages aussi doux que les latentes implosions, alimentant une ondée électronique des plus expérimentales que Ian Boddy apporte à nos oreilles avec un brin de poésie abstraite. Une ondée pacifique qui se déchaîne avec une finale digne de meilleures tempêtes musicales que l'univers de l'analogue module avec étonnante précision rythmique. Un univers où l'imagination du synthésiste Anglais bouillonne autant que la fébrilité des arpèges qui dansent et s'entre déchirent dans une finale que l'on voudrait tellement plus longue.
Cet album disponible en téléchargement vient avec deux courts démos des deux titres sur AFTER THE RAIN où les rythmes, mélodie cosmique (After the Rain démo) et ambiances cosmiques se partagent équitablement le temps, histoire de nous démontrer toute l'amplitude des improvisations que Ian Boddy a brodé pour ce concert dans les terres de la MÉ abstraite et expérimentale
Sylvain Lupari (16/08/12) ***½**
Disponible au DiN Bandcamp
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