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Writer's pictureSylvain Lupari

Ian Boddy & Erik Wollo: EC12 (2014) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

“EC12 est un superbe document audio (et visuel) de la performance du duo Boddy/Wollo interprétant Frontiers au Circus Festival V”

1 Spindrift 12:01 2 Apfelbaum 7:35 3 Prime Blue 8:04 4 Vista 5:42 5 Trek 7:01 6 Undergrowth 4:24 7 Steppe 6:42 8 Migration 4:12 9 Reverie 4:35 10 Searching 6:53 11 Ascension 5:04 12 Frontiers 6:42 DiN | DLL16 (DLL 79:21)

(Ambient Berlin School)

Les ondes Martenot, sculptées par Ian Boddy, mélangées aux rêvasseuses lignes de guitares, brodées par les mains glissantes d'Erik Wollo, avaient totalement séduites les oreilles de ceux qui ont aimé cette union des délicats rythmes de la Berlin School aux visions panoramiques des terres scandinaves. L'album Frontiers avait dépassé ses frontières avec une rare élégance pour un duo dont les affinités certaines se rejoignent pourtant dans des styles diantrement opposés. Enregistré en concert lors du 5ième Circus Festival en Allemagne le 22 Septembre 2012, EC12 propose une version légèrement modifiée de Frontiers (l'ordre des titres est différent, les moments d'ambiances sont légèrement raccourcis et le très flottant Shelter est ignoré) à laquelle le duo Boddy/Wollo a ajouté une trentaine de minutes additionnelles de musique totalement neuve qui repose entièrement sur les bases de Frontiers.

C'est dans des vents soufflés de froid et de chaleur que Spindrift s'extirpe de nos haut-parleurs. On reconnait d'emblée les brises Norvégiennes de cet album avec cette texture poétique où les vents chantent et flottent dans des horizons rêveurs. On entend des carillons tinter au loin, comme des poussières de prismes venus chanter avec ces vents, comme on perçoit aussi une délicate ligne de séquences forger un doux rythme fantôme qui crépite doucement sous cette nuée de brises et de prismes multicolores. Hésitant, ce rythme est conseillé par une ligne de basse qui ronfle paresseusement alors que tout doucement des percussions s'éveillent. Les frappes papillonnent autant que les cymbales dans les gargouillis plus sentis d'une ligne de basse aux fragrances organiques, guidant Spindrift vers un rythme soutenu, entraînant qui sautille et vibre sous les caresses et morsures de la six-cordes de Wollo. Les harmonies sont paradisiaques. On ferme les yeux et on se croit sur une île à penser nos blessures alors que tout doucement Spindrift s'égare dans les vapeurs des ondes Martenot avant de reprendre sa croisade rythmique inondée des solos si angéliques d'Erik Wollo. Apfelbaum propose une structure plus ambiante où les lignes des synthés et guitares fusionnent en un étrange ballet flottant. Les séquences qui tintent en arrière-plan forgent un rythme qui tourbillonne paresseusement sous les enveloppes des ondes Martenot. J'entends ce rythme furtif qui tournoie mollement de Tangerine Dream dans Underwater Sunlight. La différence, et elle est énorme, est ces nuages Martenot qui flottent et dessinent d'oblongues taches d'encre dont les traînées hurlantes restent imprégnées dans le vide. C'est très envoûtant, surtout très enveloppant. Après une introduction où des arpèges flâneurs traînent leurs harmonies fragmentées dans des tonnerres industriels et des roulements mécaniques (Blade Runner?) Prime Blue mord à l'appât d'une enlevante structure de rythme. Un up-tempo qui roule comme un train sur des rails de ouate. Un rythme entre la fureur de la pièce-titre et de Steppe, mais avec une guitare qui mélange ses savoureux solos et ses riffs mordants avec les ambiances très poétiques de ces arpèges suspendues dans les vapeurs et les solos d'Ian Boddy. Mais une fois que je mets vos yeux en appétit, il y a une très belle vidéo de ces trois titres performés lors du Circus Festival V:

Le reste d'EC12 c'est Frontiers magnifiquement interprété.

Sylvain Lupari (05/04/14) ****½*

Disponible au DiN Bandcamp

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