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Writer's pictureSylvain Lupari

Ian Boddy: Spirits (95-19) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Spirits est une suite assez solide à The Climb, mais avec une vision plus lourde et une complexité subtile dans ce maillage de Synth-Pop et de E-Rock

1 Pulse 3:45 2 Living in a Ritual 4:17 3 The Sentinel 12:03 4 Spirits 23:18 5 Lamalode 13:25 Something Else Records ‎| SER 007 (1997) DiNDDL22 (DDL 56:41) (E-Rock, Synth-Pop, Dark Ambient)

1984! C'est la consécration de Frankie Goes to Hollywood et de The Bronski Beat alors que Depeche Mode reste bien en selle avec Some Great Reward. La synth-pop semble battre de l'aile alors que Tangerine Dream is surfe encore sur Hyperborea et que Jean-Michel Jarre révolutionne le genre avec le splendide Zoolook. Du coté Anglais, les amateurs de MÉ découvrent de plus en plus leurs artistes et se régalent encore de l'album Assassin de Mark Shreeve, alors que Wavestar s'impose avec Mind Journey. La Musique Électronique est en mouvement et les synthés respirent l'ère du numérique. Klaus Schulze fait Angst et que Steve Roach sort de l'inconnu avec le merveilleux Structures from Silence. C'est aussi l'année où Ian Boddy lance son deuxième album, SPIRITS. Fort de l'acquisition d'un Yamaha DX7, qui allait effectivement balayer les instincts créatifs de centaines de musiciens, Ian Boddy propose un album qui allie complexité et facilité avec un fort parfum des années 90 tout en flirtant de plus en plus avec le Dark Wave mais aussi avec ce synth rock énergique des années 80-90.

Une oblongue note de synthé aigu étire son spasme sonique alors que des percussions électroniques roulent afin d'activer le rythme et Pulse éclate dans une fusion de synth-pop et de rock électronique. Le rythme est très entraînant avec des percussions électroniques très près du genre de ces années alors que la mélodie fait rage avec des lignes harmoniques assez faciles à savourer et retenir. La musique emprunte un corridor percussif autour des 2 minutes avec de bons rugissements électroniques. Sympa et très facile à apprivoiser avec son petit côté synth-pop à la A Flock of Seagulls et Talk, Talk! Avec sa structure de rythme Africain, Living in a Ritual est une petite découverte dans l'univers Ian Boddy. Un peu bizarre à cause de fascinants solos de synthé-sonnant-comme-une-guitare, Living in a Ritual met aussi en vedette le chanteur de Blitzkrieg, Brian Ross, un groupe de heavy métal de Leicester. Sa voix, jointe avec les effets d'un Vocodeur, ainsi que les paroles, mi-chantées et mi-récitées, font un effet de sordide Messe Noire. Paraîtrait que ça été un bon hit dans les clubs Underground de l'époque. J'ai eu un petit plaisir coupable ici! L'ouverture de The Sentinel nous plonge aussi dans une vision musicale très près des films de sci-fi et horreur de ces années. Je pense entre autres à Entretien avec un Vampire et les scènes dans un cimetière! Une avalanche de nappes de synthé tisse un contraste saisissant dans une sulfureuse ambiance sibylline. Certaines nappes de synthé jettent de poignants reflets de virginité avec des filtres harmoniques célestes alors que d'autres croissent plutôt avec un effet d'avilissement, de perversion. C'est une musique d'ambiances thématiques qui respecte un peu cette vision plus chthonienne de la Dark Synth Wave Anglaise. La deuxième partie s'active autour de percussions électroniques qui roulent dans un perpétuel effet de tonnerre stationnaire alors que les principaux éléments d'harmonies, qui étaient plus silencieux dans les 6 premières minutes de The Sentinel, jaillissent en de beaux ver-d'oreilles.

S'exécutant sur plus de 23 minutes, la pièce-titre devait être à l'époque annonciatrice des divers courants musicaux qu'Ian Boddy emprunterait, seul ou en duo, quelques années plus loin. Cousue dans la complexité, la musique oscille entre ses phases d'ambiances gothiques et sa violente, et plutôt bien structurée, chevauché rythmique guidée par Ian McCormack à la batterie. L'ouverture est nourrie par un amoncellement de nappes d'orgue et d'autres nappes ayant un léger parfum de fûtes célestes. Des percussions tonnent et résonnent, se fondant dans une masse d'air gothique modulée par une brise de basse donnant une dimension cathédralesque à une ambiance qui respire toujours par les racines d'une musique pour cercueils joyeux. Des accords austères et des effets de synthé rappelleront aux amateurs de films d'horreur les lugubres ambiances semi-comiques dans Le Bal Des Vampires alors que la musique reste toujours dans son approche cinématographique médiévale. Le rythme convulse en violentes secousses percussives 30 secondes avant 7 minutes! Une structure de musique de danse et de rock électronique imbibe nos oreilles avec un rythme entraînant où nichent de belles lignes de piano mélodieux et des larmes d'un violon toujours incapable de s'agripper aux secousses des percussions. Rôdant dans les ruelles malfamées, le rythme respire comme une bête trappée dans des larmes de vieil orgue alors que le clavier ré étend ses longilignes phases de piano dansant comme des gitanes sur une structure guidée maintenant par des orchestrations. Spirits est toujours en évolution! Il va réfléchir à sa nouvelle apparence dans les échos des grosses cloches d'église, infiltrant une fissure sibylline pour se noyer dans de gargantuesques nappes d'orgues. Tout un scénario pour 23 minutes de musique! Lamalode est un titre en bonus qui est apparu sur l'édition CD de SPIRITS en 1995 sur le label Something Else Records. La musique et ses ambiances sont dans le ton avec une signature qui s'apparente tant à la pièce-titre qu'à The Sentinel. Mais il n'y a pas d'explosion rythmique. Ce sont plutôt des ambiances philharmoniques, incluant violon /piano, qui s'extirpent d'une introduction d'ambiances chthoniennes.

J'ai trouvé SPIRITS plus solide, plus complet que The Climb! La musique est plus lourde et la complexité des structures, même celle de Living in a Ritual qui n'est pas piqué des vers, lui donnent une dimension spectrale qui ne nuit pas aux harmonies, ni au côté kitsch d'une musique nourrie de rythmes en boîtes mais aussi de vraies percussions pilonnées par un vrai batteur. Il y a de tout ici! De la musique facile à apprivoiser, un bon mélange d'ambiances sur une structure de plomb et finalement un titre complexe dominée aussi par du feu dans les percussions. La pièce en boni? Humpfh!!! Et comme dans The Climb, j'apprécie au plus haut point cette réédition du deuxième album d'Ian Boddy's sur sa plate=formes de téléchargement DINDDL. On voyage sur les ailes du temps, au son d’une très bonne Musique Électronique qui consolide la naissance de la England School entreprise quelques années auparavant avec Mark Shreeve et Jim Kirkwood. Une belle découverte!

Sylvain Lupari (24/01/19) ****½* SynthSequences.com Disponible au Din Bandcamp

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