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Writer's pictureSylvain Lupari

Ian Boddy: The Uncertainty Principle (2020) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Comment ne pouvons-nous pas reconnaître la valeur de cet album dans l'échelle de la Musique Électronique moderne?

1 Times Arrow 4:06

2 Virtual Journey 7:47

3 Chromazone 5:36

4 Space Cadet 5:42

5 Interstellar Interlude No. 1 1:34

6 Cassiopeia's Dream 6:21

7 Interstellar Interlude No. 2 2:26

8 Supernova 4:28

9 The Uncertainty Principle Part 1 3:45

10 The Uncertainty Principle Part 2 3:29

11 The Uncertainty Principle Part 3 3:21

12 Beyond The Event Horizon 8:28

13 Times End 3:01

14 Live At Klem Dag 1993

(Bonus Track) 18:46

(CD/DDL 78:53)

(E-Rock, Cinema, England School)

THE UNCERTAINTY PRINCIPLE fait parti des albums qui ont marqué une génération de fans. Discontinué depuis longtemps, Ron Boots du label Hollandais Groove NL l'a sélectionné afin de lui donner un second souffle par l'entremise d'une édition remasterisée par Ian Boddy. L'album est riche de sa diversité où les styles de l'époque se succèdent dans une mosaïque musicale de 60 minutes. Et il y en a pour tous les goûts! Du rock cosmique à de la musique de film, en passant par le gros rock de la England School avec un séquenceur propulsé par des percussions dans du rock énergique à la Mark Shreeve. On a aussi droit à des moments ambiants et d'ambiances avec une vision orchestrale qui n'a rien à envier à Vangelis. Bref, un solide album qui conserve ce cachet des années 90.

Une onde frappée par des bulles de bois saisissent nos oreilles. Veux veux-pas, on sursaute! Mais par la suite, Times Arrow développe une mélodie bucolique avec une forte présence cinématographique où cors, violons et flûtes cousent une mélodie fantasmagorique, genre Legend, avec des explosions de percussions qui enracinent cette perception de musique de film inspirée par Vangelis. Attaché à la finale de Times Arrow, Virtual Journey poursuit dans cette perception de musique de film avec une vision plus ténébreuse qui perd le contrôle autour de la deuxième minute avec une structure de down-tempo ornée d'effets électroniques cosmiques d'où émerge une mélodie sifflée par le synthétiseur. Nous sommes dans le royaume de la MÉ de style mélodieuse, un peu comme la musique de Thierry Fervant dans Seasons of Life. Ou encore, son sublime Univers. Chromazone suit avec un séquenceur plus nerveux qui fait trépigner ses ions dans un décor cosmique statique qui se rapproche du style England School. Le synthé module de belles harmonies sifflées, tandis l'indécision rythmique se dénoue en mi-parcours avec l'arrivée des percussions. Du bon gros rock électronique cosmique qui change de peau, un peu après la troisième minute, pour accentuer une vitesse synchronisée avec les harmonies du synthé. C'est de la MÉ fougueuse qui se poursuit avec le rock hyper sauvage de Space Cadet et de son enveloppe musicale qui fait très Mark Shreeve. Intense au niveau des ambiances cosmiques en scission, Interstellar Interlude No. 1 et ses gros halètements nous conduisent à Cassiopeia's Dream. Un titre évolutif qui profite bien de ses 6 minutes et des poussières, Cassiopeia's Dream pousse sa constance rythmique sur de belles harmonies agrémentées de flûtes arabes. Une phase plus en mode dance-music agite les esprits vers le milieu du titre, mais le côté rock électronique à essence Muslimgauze amène le titre vers les arrangements orchestraux cosmiques de Interstellar Interlude No. 2.

Puis arrive le gros rock lourd et débridé de Supernova qui est aussi en feu que Space Cadet. Ce sont des brises creuse qui amènent la saga THE UNCERTAINTY PRINCIPLE. The Uncertainty Principle Part 1 est tissé dans l'intensité de sa structure orchestrale, alors The Uncertainty Principle Part 2 dérive dans les limbes avec la voix de Ian Boddy au vocodeur qui nous guide vers The Uncertainty Principle Part 3. Cette dernière partie est animée par un séquenceur dont les ions sautillent dans les ombres d'ondes réverbérantes d'où émerge un beau chant flûté. Ça me fait beaucoup penser à du Software. C'est dans les particules de sa finale que le chœur chthonien qui est à l'origine de Beyond The Event Horizon. Son ouverture baigne dans un tintamarre serpenter par une ligne d'oscillations. Les nappes de synthé sont chthoniennes et les fracas de percussions rendent son ouverture encore plus titanesque. L'effroi fait place à un rythme martelé dans une atmosphère de jeu vidéo avant de prendre la forme d'un lourd rock électronique anglais flirtant avec la synth-pop et la techno des années 80-90. L'effet du vocodeur crache des phases organiques qui passent bien ici, alors que le synthé tire bien son épingle du jeu en travaillant sur une bonne approche mélodique et en tissant de bons solos de synthé qui laissent Beyond The Event Horizon dans son enveloppe de musique pour films du genre Les Aventures de Jack Burton. Times End termine cet album avec une intense vision toujours autant cinématographique avec cette voix qui ressasse la même phrase avec un effet d'atténuation, de ralenti. Cette nouvelle édition de Groove vient avec un titre en bonus; Live At Klem Dag 1993 où on reconnait des extraits et des titres tel que Times Arrow, Virtual Journey et Space Cadet. Une très solide interprétation en passant!

Cachant possiblement 3 singles, peut-être même 4, et beaucoup de thèmes de musique de cinéma; comment ne pouvons-nous pas reconnaître la valeur de cet album dans l'échelle de la Musique Électronique moderne? Personnellement, j'ai été renversé par la qualité des compositions de Ian Boddy et les nombreux styles de musique qui se succèdent avec une étonnante vision musicale. Un très solide album qui vaut amplement cette réouverture dans le temps avec un très solide remaster qui conserve toute la coquetterie des années 90. Et même 27 ans plus tard, THE UNCERTAINTY PRINCIPLE 2020 mérite toute sa place en 2020.

Sylvain Lupari (28/05/20) ****½*

Disponible chez Groove NL.

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