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Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Archives-Diamond Four (2016) (FR)

“Ce Diamond Four aurait dû sortir comme étant un album officiel d'Indra considérant la qualité des 4 titres offerts”

1 Hephaestus 11:32 2 A New Orbital 18:13 3 Prime Sounds 17:01 4 Derivates 26:17 Indra Music

(CD/DDL 73:06) (V.F.) (Roumanian School)

À mon humble avis, DIAMOND FOUR aurait dû être considéré comme étant un album officiel. Comme étant une partie de la série Tantric Celebration, tant la tonalité et surtout la qualité des 4 titres sont solides à tous les points de vue. Ce qui frappe le plus lorsque nos oreilles se laissent littéralement séduire, et le mot est faible, par ce train enjoué de rythme qu'est Hephaestus est sa sonorité. Nous sommes loin, très loin même, de quelques restes de musique ignorés dans les coffres à zik d'Indra. Et si c'est effectivement le cas, cela fait juste amplifier encore plus tous ces qualificatifs d'harmoniste et de sculpteur de rythmes hypnotiques qui jalonnent son impressionnant parcours.

Comme le long squelette d'un train sans wagon sillonnant plaines et montagnes avec des musiciens saltimbanques à bord, le rythme de Hephaestus est forgé sur un mouvement continu du séquenceur qui respire comme un train roulant à mi vitesse. À bord, on retrouve des sculpteurs de sons et de clochettes qui font tinter leurs trésors, ainsi que des cosmonautes qui ébruitent les mystères sonores du cosmos. Il y a un espace pour un percussionniste qui fait débouler les frappes de sa batterie de temps en temps. L'enveloppe est astrale et les séquences s'entassent sur cette ligne de rythme syncopée et dont le débit hachuré est embrassé par des effets harmoniques éparpillés sur cette structure qui naît résolument d'un ADN rythmique de Klaus Schulze. A New Orbital suit avec une introduction bordée par une intense nébulosité tant astrale que sibylline. Des vagues de tonalités qui percent les tympans déferlent et chahutent dans un décor d'éléments ambiants qui n'est pas nécessairement une phase de recueillement. Une onde sombre étend un linceul d'inquiétude et ses effets réverbérants percutent le portail de ces vagues de tonalités, émiettant des pulsations sourdes qui structurent tranquillement le rythme minimaliste d'A New Orbital. Cette phase est très envoûtante et Indra l'arrose copieusement d'effets de synthé et de percussions tout en libérant des clochettes qui tintent des harmonies aussi sibyllines que ces nappes qui persistent à enduire ce titre d'une enveloppe ésotérique. Il y a quelques nuances dans les battements de percussions, aiguisant encore plus la concentration de nos oreilles qui rencontrent une véritable phase angélique autour de la 12ième minute. Et pour le reste, la structure reste la même alors que le décor évolue en subtilité jusqu'à ce que A New Orbital ne soit ramené aux éléments de son introduction.

Prime Sounds ne perd pas de temps et présente un structure rythmique basée sur un mouvement d'alternance du séquenceur qui stigmatise un fluide mouvement de tam-tams. Un synthé délie des harmonies flûtées alors que le rythme déploie sa magie avec des effets stéréo qui ressemblent à une envolée de canards dont l'écho des ailes surfant près des eaux traverse bien au-delà de la quiétude du lac. Arythmique, le tempo joue énormément avec ses nuances afin de bien magnétiser notre attention lorsque le mouvement circulaire devient plutôt un débit hachuré. Bref, c'est l'art du minimalisme atypique avec l'arrivée de sobres percussions qui donne plus de lourdeur à ce lent Techno pour Zombies errants tandis que le synthé multiplie effets et bribes d'harmonies. Elles sont aussi nombreuses que diversifiés, même que certaines sifflent une récurrente mélodie ricaneuse en épousant la forme de ces feuilles qui tombent au sol lorsque les racines sont fragilisées par l'automne, et d'autres se fondent dans les tintements carillonnés d'autres tonalités de séquences. On peut aussi entendre le froissement de certaines séquences et les ornements du synthé qui abondent avec un séduisant lexique électronique. Derivates est le gros titre de ce DIAMOND FOUR. Et pas à cause de sa longueur, mais plutôt à cause de sa richesse tonale. La première ligne de rythme est nouée autour de spasmes et de roulements d'un mouvement du séquenceur qui libère une trop grosse horde de séquences pour y maintenir une approche rythmique cohérente. Des claquements résonnent au-dessus des multiples cabrioles des séquences, alors que le synthé regorge de tonalités et d'effets qui rivalisent avec l'audace du séquenceur. On dirait une improvisation libre pour deux synthés et deux séquenceurs. Des brumes anesthésiantes recouvrent cette approche spasmodique qui s'évanouit pour une bonne phase d'ambiances avec un très beau synthé qui éparpille ses brumes et ses douces harmonies évasives dans un décor où les chauve-souris soniques frôlent notre état apathique. Encore ici, les fragrances d'un Klaus Schulze errant dans le cosmos embaument nos oreilles. Nous sommes déjà loin dans le titre, à la 15ième minute, lorsque les brumes se dissipant laissent éclore une phase de rythme plus sobre avec de vieilles percussions en boîtes qui égarent un peu de charme statique dans de superbes orchestrations lunaires. Les fans de la Berlin School ambiante seront au 7ième ciel ici. Et peu à peu, le squelette chevrotant d'un rythme électronique revient vers la base de Derivates, mais avec plus de précision et d'effets percussifs, concluant un très bel opus, trop beau pour avoir été ignoré de la sorte, d'Indra.

Sylvain Lupari (08/03/18) ****½*

Disponible au Indra Bandcamp

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