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Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Kamalatmika (2017) (FR)

“Encore une fois, les rythmes hypnotiques doux et raffinés d'Indra sont le lit de superbes ornements de synthé”

1 She of the Lotus 21:26 2 When Passing Through 15:56 3 The Wheel of Time 19:00 4 Face in the Mirror 10:18 5 Let It Be 7:13 Indra Music

(CD&DDL 73:54) (Minimalist Roumanian School)

Cinq ans après le ténébreux, et par moments tempétueux ,Matangi, Indra revient resserrer la boucle d'un autre de ses imposants projets musicaux; The Tantric Celebration. Ce 10ième opus d'une série initialement prévu à 12, et qui atteindra les 12 albums selon les récentes informations obtenues, est toutefois le dernier hommage musical aux 10 Grandes Puissances Cosmiques de la tradition spirituelle hindoue. Née d'une fleur de lotus qui flotte sur les eaux de l'océan infini de la Manifestation, KAMALATMIKA est la déesse de la richesse, de la beauté, de la fertilité, de l'amour et de la dévotion. Si 5 longues années séparent les deux derniers opus de la série, Indra reste toujours confortablement installé sur ses longues structures minimalistes qui servent de lit architectural à divines interventions de nappes de synthé, de séquences, de percussions aussi séduisantes que judicieusement insérées et à des chants de Duduk, un instrument acoustique qui ajoute une touche très éthérée à une musique déjà hautement spirituelle.

C'est d'ailleurs avec le Duduk que s'organise la lente virée cosmique de She of the Lotus. Un peu comme les souffles d'un saxophoniste solitaire qui épouse ses songes avec des nappes de synthé moirées de voix astrales, la musique s'élève avec ce parfum de plénitude céleste qui est à la splendeur des paysages soniques de musique de contemplativité. Les nappes orchestrales flottent autant qu'elles dérivent avec de délicates parures soniques qui tintent et scintillent dans un état de noirceur abyssale. Une autre nappe plus soyeuse se dépose autour des 7 minutes, donnant naissance à de beaux solos très aérés du Duduk alors que s'installe tout doucement la structure rythmique hypnotique de She of the Lotus. De fines séquences folâtrent en arrière-plan et des percussions structurent ce rythme aussi lent qu'une jambe de ballerine flottant dans le temps. Ce rythme à la fois lascif et magnétisant prend un peu plus de vigueur. Mais le tout se développe tellement lentement que cette vigueur installe le doute dans notre tête. Une chose est sure par contre; les décorations soniques s'invitent sans gêne, dévoilant un long et charmant fleuve sonique qui atteint le lit de son torrent autour de la 15ième minute avec des percussions plus incisives qui accentuent une cadence plus lourde mais pas nécessairement plus fluide. When Passing Through corrige le tir avec une belle et limpide structure animée entre un lit de séquences aux multiples pirouettes décoratives et une structure de basses pulsations qui suit avec lourdeur la nette vélocité de ce chapelet de séquences qui se détortillent comme une dizaine de tracées de rossignols acrobatiques. C'est ici, selon moi, qu'Indra est à son meilleur! Rythme spasmodique avec une approche toujours légèrement nuancée, des orchestrations en mode autant rêveur que staccato, des solos de synthé discrets et efficaces et des filets de séquences qui dansent librement avec notre imagination; When Passing Through accote assez bien la meilleure musique du synthésiste Roumain.

Je vous parlais plus haut des percussions aussi séduisantes que judicieusement insérées, le très beau The Wheel of Time explique ma citation! Entre la lenteur poétique de She of the Lotus et la nervosité candide de When Passing Through, The Wheel of Time s'installe confortablement comme étant le joyau de cet album. La montée du rythme galope finement sous les fouets des percussions qui claquent dans une langue de bois. Radieux, le synthé illumine cette structure de très beaux pépiements très harmonieux alors que les séquences tintent, d'autres circulent comme des iules sur un sol brûlant, en harmonie avec cette massive structure de rythme et d'harmonies qui tresse les 20 minutes de ce titre phare dans ce 10ième opus de la série The Tantric Celebration. Ce rythme très ensorceleur tombe dans une phase aphasique autour de la 6ième minute pour renaître avec plus de vigueur dans sa plus longue 2ième partie. Si les percussions sont séduisantes, les ornements mélodieux du synthé injectent une approche plus que lyrique à ce somptueux titre qui vaut à lui seul l'achat de KAMALATMIKA. J'en ai encore les frissons alors que ma relecture se connecte avec les souvenirs! Face in the Mirror est plus dans le modèle Berlin School avec une structure de rythme animée par une approche près des racines de Tangerine Dream et Klaus Schulze, mais dans leurs sphères de créativité opposées. Soit plus vintage pour le son des synthés assez TD et ce rythme nerveux forgé autour de basses pulsations et de séquences nerveuses dans des ambiances Klaus Schulze. La structure du rythme est plus dans la vivacité de When Passing Through mais dans une approche plus saccadée. Let It Be termine cet opus aussi séduisant que saisissant avec une approche dans le genre ballade mélodique, sur une structure trop animée pour la cataloguer comme étant une ballade, où la plupart des artifices des 5 titres sont condensés autour d'une structure ornée de séquences nerveuses, ces perpétuelles basses pulsations et ses accords de clavier qui éparpillent leurs poussières soniques avec une divine approche de mélodie astrale. Le Duduk orne cette balade avec plus de panache et plus de mélodie dans les airs que dans She of the Lotus, concluant un brillant retour d'Indra à la table de la composition.

Un très bel album mes amis qui démontre qu'en 5 ans, Indra a su maintenir, je dirais même dépasser car KAMALATMIKA est vraiment différent en tonalité et en spiritualité que les 9 premiers volumes de The Tantric Celebration, son haut niveau d'écriture et de poésie musicale.

Sylvain Lupari (03/08/17) ***** SynthSequences.com

Disponible au Indra Bandcamp

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