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Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Pleasure (1997/2001) (FR)

Pleasure est un album hybride où Indra établit sa vision de la sensualité sur ses plus belles ballades ambiantes

1 Pleasure (Remix) 5:46

2 Calling Amos (Remix) 2:00

3 Fatal Woman 4:06

4 Beauty (Remix) 7:06

5 Together 5:26

6 Lorena 7:04

7 Fairies of the Dawn 3:20

8 Heaven Path (Remix) 2:58

9 The Field 12:37

Eagle Music (CD-R/DDL 50:23)

(Down-tempos, sensual and cosmic music)

On voit la pochette, et on comprend de quoi sera fait PLEASURE! Ça fait un bail que j'ai cet album et j'ai toujours été réticent à l'aborder. Que faire avec une musique assez suggestive? La première fois que je l'ai entendu, j'étais mi-figue mi-raisin. À vrai dire, je m'étais arrêté à Together! Erreur!!! J'avais trouvé ça bien, mais sans plus. Pour moi Indra revisitait les terres des ambiances lascives de Software, sur Digital-Dance, ou encore de Food for Fantasy et Robert Schroeder dans sa période groove. Nous sommes très loin, mais très loin du Berlin School et des longs envoûtants fleuves minimalistes auquel le synthésiste Roumain nous a si habilement habitués depuis que j'ai entendu son superbe The Call of Shiva en 2005. Certes, il y a eu plusieurs découvertes depuis, mais jamais Indra n'était sorti à ce point de sa zone de confort afin d'offrir une musique directement liée aux charmes charnels. Car c'est bien ce plaisir qu'Indra interpelle avec cet album, à tout le moins sur sa première partie. Quant à sa deuxième, c'est une autre histoire. Composé et enregistré à la fin des années 90 et remixé deux fois depuis, PLEASURE nous guide aux portes de la sensualité; tant spirituel que cosmique et physique. Et si ses 24 premières minutes, incluant le très beau Beauty, sonnent comme un genre d'éveil sensuel, sa seconde partie nous convie plutôt à un véritable festin lunaire.

Des arpèges fragiles comme ces flocons de neige hésitant dans un ciel incertain, Pleasure (Remix) étend son ambiguïté vers un down-tempo où une grosse ligne de basse croasse sur le dos des vagues d'un océan que l'on devine tout près. Le rythme est lascif et noué auprès de lentes orchestrations qui valsent suavement sous une couverture sonique rongée par une lointaine approche festive et tribale des Iles du plaisir. Tout doucement, le titre dévie vers une belle sérénade qui ferait pâlir Yanni. On ne peut pas dire que ce n'est pas bon, même si ce n'est pas notre genre musical. L'effet de sensualité recherché par Indra frappe en plein dans le mille avec un rythme mou et des airs de saxophone qui se moulent parfaitement aux larmes des violons chimériques. J'aime bien, tout comme Beauty qui, selon moi, est un joyau musical en ce qui a trait au genre mélodieux, mélancolique et sensuel. Les notes de piano cristallines pleurent sur de solitaires riffs de guitare acoustique de même que les lascifs violons chinois et nous transportent au pays des rêves et des illusions chevaleresques qui berçaient nos enfances. Étonnement, j'entends un genre de western cosmique chinois… Calling Amos (Remix) est un titre aux saveurs des îles tropicales avec sa pluie et ses tonnerres qui percent une jolie sérénade électronique perturbée par une voix sensuelle. J'entends du Software, mais pas autant que sur Fatal Woman et son rythme très suggestif. Un genre de jazz sensuel lent où un langoureux duo de saxophone, qui me rappelle les ambiances de Digital Dance, courtise un délicat piano.

Je pourrais dire que seul Together se range du côté des mélodies aseptisées qui pourraient jouées dans un ascenseur ou chez le docteur. Si sa délicieuse intro très bucolique enchante, sa portion animée d'un rythme suggestif et chanté par un genre de mélange guitare/synthé/saxophone a le don d'agacer. Mais je vous préviens; après deux écoutes on accroche. C'est après cet épisode que le plaisir d'entendre PLEASURE croît avec l'usage. Car après ce Together les 27 prochaines minutes nous font dériver vers des belles mélodies cosmiques qui n'ont rien à envier au répertoire de Vangelis. Je vous mentionnais que Beauty était un petit joyau, mais Lorena est encore plus rayonnant de sensibilité. Mélancolique et noir à souhait, Indra couche ici une splendide ballade où nos oreilles sont le temple de notre sensibilité. Il y a un très beau mélange de sensualité et de sérénité sur ce titre qui berce mes nuits tourmentées depuis qu'il a assailli mes oreilles (c'est le cas de le dire). Et que dire de Fairies of the Dawn? Un très beau titre ambiant-cosmique avec des lignes de synthé aux chants spectraux. Un peu comme dans Legend de Tangerine Dream. Et Heaven Path (Remix)? Vangelis a échappé une noire sérénade quelque part! The Field est un titre en prime ajouté en 2001. Et c'est un beau mouvement éthéré qui n'a rien à envier à la musique ambiante de Brian Eno. C'est très beau et ça conclut un album hybride où la première partie survole des ambiances communes aux œuvres plus commerciales de Software et Robert Schroeder et la deuxième moitié nous entraîne là où Indra excelle le mieux. À mettre la main dessus, ne serait-ce que pour les 27 dernières minutes.

Sylvain Lupari (10/11/14) ***½**

Disponible au Indra Bandcamp

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