“Avec ses rythmes ambiants et ses mélodies astrales, Plenitude s'avère être un très bel album de musique ambiante méditative”
1 Prelude 4:46
2 Action 10:54
3 Temple 11:27
4 Devi 10:51
5 Plenitude 9:21
6 On the Beach (Bonus) 15:25
(CD-R/DDL 62:44)
(Ambient minimalist astral EM)
Avec la parution de Thunderbolt-Live at the Black Sea, Indra annonçait son retour sur la scène de la MÉ pour 2014. Mais peu savent que cet étonnant artiste inspiré par les minimalistes mouvements de Klaus Schulze, autant vintages que contemporains, possède une impressionnante discographie. Seulement dans les années 90, le synthésiste Roumain faisait scintiller nos oreilles avec un impressionnant total de 21 albums ou cassettes. Plusieurs d'entre eux sont discontinués et maintenant réédités en format CD ou en téléchargement. PLENITUDE est l'un d'entre eux. C'est un album plus près des ambiances contemplatives avec des rythmes planants où Indra masse ses touches de claviers et synthés pour en mouler une chorale astrale qui fredonne dans d'enveloppantes et lentes vagues cosmiques.
Avec ses accords qui tombent et fuient le temps comme un pic bois égaré dans le mécanisme de d'un métronome sur acide, Prelude s'apprête à tisser le cocon pour un beau ver d'oreille. Le flux est étrangement envoûtant, même si dépourvu de rythme concret, avec de fines modulations dans son déroulement. Des accords de sitar tintent derrière ce tic-tac hypnotique qui tranquillement s'imbibe de brume irisée et de chœurs iodés alors que des percussions tombent un peu avant la deuxième minute, solidifiant l'impact harmonique teutonique de cette innocente ritournelle. Les chœurs astraux sont au cœur des ambiances méditatives de PLENITUDE. Ils sont très denses en ouverture de Action et se fondent avec les harmonies flottantes d'un Mellotron aux airs orchestrales avant de s'infiltrer dans les sourdes pulsations qui forgent un rythme linéaire et ambiant. Des accords issus d'une fusion entre piano et guitare acoustique tissent les pans d'une mélodie évasive qui se perd dans un intense décor sonique morphique. Temple est un long mouvement contemplatif où flânent de fines modulations parmi des accords qui tintent dans des brises irisées soufflées par des voix éthérées. C'est un bon moment d'ambiances, tout comme la pièce-titre qui est par contre plus orchestral donc plus touchant, où le synthé/mellotron joue un rôle prépondérant en multipliant les ondes amphibiennes qui modulent une approche psychédélicosmique et surréaliste, comme dans les premières œuvres de Tangerine Dream (Zeit et Atem). Après une intro très ambiosphérique inondé de vagues cosmiques et de brises ocrées qui sifflent longuement dans les voies astrales et des valses intemporelles, Devil offre un rythme aussi ambiant que Action avec des percussions statiques qui forgent une mesure passive parmi une puissante mosaïque morphique. C'est très intense mais pas comme On the Beach. Même si écrit 15 ans après la parution de cet album, ce long titre offert en prime sur cette réédition respecte ses rythmes ambiants et ses ambiances méditatives avec un pattern de délicates percussions dont les roulements grondent dans les sillons des séquences qui roulent comme des vaguelettes sur un ruisseau tantôt calme et tantôt agité. C'est très introspectif, tout comme l'ensemble de PLENITUDE qui s'avère un autre bel album méditatif de la part d'Indra.
Sylvain Lupari (11/01/14) ***½**
Disponible au Indra Bandcamp
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