“Sans failles, sans bavures et sans une seconde de trop! Un des bons CD en 2005”
1 Enigmatic Rumours 5:28
2 Ankh 14:37
3 Bindu 10:02
4 Dhurjati 26:49
5 Nataraja 5:48
(CD-R/DDL 62:47)
(Berlin School)
Ordinairement, à tout le moins au cinéma, une suite laisse toujours un petit goût amer. Un petit quelque chose qui ressemble à du réchauffé. On se souvient que Magic Circle clôturait The Call of Shiva Vol.1 avec des soubresauts techno. Enigmatic Rumours démarre de THE CALL OF SHIVA Vol. 2 sur cette lancée. Très lourd avec une ligne de séquenceur spasmodique et une dynamique ligne de basse pulsatrice, Enigmatic Rumours parcours un hymne de Techno Transe à la Indra sous des spasmes d'un synthé qui sillonne une ambiance survoltée. Toute une façon de démarrer un opus qui a un indéniable sens du beat. Sans tournoyer avec autant d'énergie, Ankh est un titre bouillant. Statique, il tourbillonne avec force sur des intonations variées autour d'un discret mellotron. Un mellotron qui encadre à merveille un synthé exploratoire qui lance des complaintes éparses entre ses superbes strates qui créent une lente ambiance animée d’une faible et timide percussion. Courtisé par des souffles et effets sonores tant cosmiques, ainsi que des timides percussions tablas, Ankh continue sa progression sous de suaves souffles synthétisés. Le mouvement varie subtilement avec une infinie tendresse dans une superbe procession cosmique d'une sensibilité à secouer l'épine dorsale et à faire lever le poil, même si le séquenceur tente de brasser la marmite.
Quoiqu'un peu plus agité, Bindu nous maintient dans ce cycle statique. Les percussions minimalistes voltigent sur un rythme feutré qui croît à la mesure de sa progression. Le synthé est flottant et remplit l'atmosphère d'une obscurité placide, filtrant parcimonieusement des stries sonores envahissantes aux élans mellotronnées. Du grand art hypnotique qui nous ramènent par moments au grand Totem de Klaus Schulze, ce qui n'est pas négligeable. Dhurjati est un vrai festin musical. Une bombe de près de 27 minutes qui débute avec nonchalance sur une intro planante aux souffles cosmiques. Peu après, des notes flottent avec lourdeur formant un rythme circulaire en immersion. Le mouvement s'agite, mu par des percussions métalliques martelantes qui pilonnent un rythme assourdissant. Une bonne ligne de basse s'ajoute, et Dhurjati part à la croisée des rythmes aussi variés que pesants et entraînants. Une fresque musicale unique qui regroupe tous les ingrédients nécessaires à un party psychédélique. De mouvements séquencés ambigus aux rythmes pulsatifs endiablés, en passant par des séquences techno transe, Indra peaufine les genres en maintenant une aisance harmonieuse assez déroutante. Rarement j'ai entendu un titre aussi long qui a autant de rythme sans verser dans le minimaliste et l'hypnotisme facile. Courte, mais combien sublime est Nataraja! Sur une faible basse pulsatrice, un superbe synthé emprunte les différents souffles mellotronnés pour agrémenter nos oreilles de belles mélodies à nous décrocher une larme. Juste une petite.
J'en ai écouté de la MÉ. Et Indra ne cesse d'impressionner de CD en CD. THE CALL OF SHIVA Vol. 2 est un opus intense, mélodieux et d'une infinie tendresse, et ce même avec les rythmes endiablés qui abondent tout autour. Malgré les folies passagères et ses audaces tant dans les rythmes que les structures, le synthésiste Roumain conserve sa sensibilité latente qui finie toujours par sortir à l'ombre d'un superbe passage mélodieux. Sans failles, sans bavures et sans une seconde de trop, THE CALL OF SHIVA Vol. 2 est à mon avis l'album de 2005. Un incontournable!
Sylvain Lupari (03/12/06) ****½*
Disponible au Indra Bandcamp
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