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Writer's pictureSylvain Lupari

IVAN BLACK: The Rain (2022) (FR)

C'est une autre belle collection de bon rock électronique

1 Wears no Future Faces 8:55

2 The Motorcade 9:49

3 The Rain 9:16

4 All Bridges Built for Burning 7:10

5 Somehow we Drifted off too Far 7:45

6 The Shadows of the Moon have Broken 7:42

7 The Vicious Style of Love 8:13

8 These Murdered Angels 9:29

9 Speed and Machines are Art 7:55

10 Tenderness, Asphyxiation 8:13

(DDL 84:32)

(Ambient, E-Rock)

Toujours très généreux du temps de musique offert dans ses albums-téléchargement, Ivan Black propose un autre rendez-vous en musique avec 10 titres tous conçus sur le fil du moment. Des structures de rythme que le musicien-synthésiste-sculpteur restitue dans ses éléments le plus simplistes et dont les structures minimalistes servent de base à un enrichissement musical en constante évolution. Comme avec ses précédents albums improvisés, l'artiste Anglais a tout simplement masterisé cette dernière œuvre qui mélange toujours convenablement bien les rythmes électroniques à des zones atmosphériques plus passagères que sédentaires. Bref, du bon rock électronique!

Wears no Future Faces est un titre évolutif comme je les aime! Le titre débute avec une structure ambiante qui prend son temps à décoller. Ça se fait une 20taine de secondes après la 4ième minute avec une structure rythmique séquencée construite sur des oscillations mélodieuses. D'autres accords, genre riffs de clavier et de basse, se greffent pour accentuer le vélocité rythmique qui prend son dernier envol lorsque les percussions structurent un bon rock électronique quelque 2 minutes plus loin. Le jeu des percussions et les éléments percussifs sont des trésors pour les oreilles. À tout le moins, les miennes! Et ils abondent encore dans cet album qui est résolument porté sur le rythme, tant du séquenceur que des percussions électroniques. Le titre se termine dans les brumes acryliques de son ouverture. On retrouve quelques titres parmi les 10 proposés qui évoluent selon les mêmes critères. C'est différent pour un titre comme The Motorcade. Une mélodie rythmique, inspirée sans doute des ambiances du film Halloween et de sa musique, anime son ouverture. La musique se balance entre son rythme circulaire, bien structuré par un beau jeu du séquenceur, et sa phase ambiante en mi-parcours. Le séquenceur sculpte la structure sphérique qui est appuyée par des accords de clavier. Ces accords dansent dans l'ombre du rythme, amenant cette vision spectrale cinématographique. Ils sont l'élément essentiel de ce rythme puisqu'ils insufflent une vision harmonique que des effets percussifs surdimensionnent. Le rythme se perd dans une nappe de brume artificielle et celle d'une basse expirant paisiblement un rythme flottant sur une distance de 2 minutes avant que The Motorcade ne revienne à son berceau rythmique. Sauf que cette fois-ci, il zigzague un peu plus maladroitement sous les harmonies apocalyptiques d'un synthé parfumé des influences de Tangerine Dream des années 70. Sous des effets de pluie, la pièce-titre propose une structure de rythme à la croisée d'un rock électronique et d'une Techno modérée, surtout à cause des coups assourdis des percussions. Ce rythme entraînant est entrecoupé par des phases plus atmosphériques. Des moments qui sont à leur tour perturbés par des phases de rythme qui renaissent sous de bons solos de synthé. Les 4 premières minutes de All Bridges Built for Burning proposent une texture plus atmosphérique avec une belle mélodie magnétisante du synthé qui roule en boucle. Des éléments percussifs saccadés et leurs échos structurent par la suite un savoureux rythme lent, comme je les affectionne. La mélodie d'ouverture, comme celle d'un colibri zombie, se greffe à cette structure tout à fait inattendue. Dans une ravissante texture de Hip-Hop ambiant, Somehow we Drifted off too Far reprend un peu les mêmes thèmes, autant au niveau du rythme que de la mélodie spectrale sifflée par un beau synthé, dans une structure qui sonne vaguement comme le mélange d'un hymne militaire et de fête foraine du futur.

Lourd, lent et sphéroïdal, The Shadows of the Moon have Broken est un petit bijou qui évolue pour une structure plus nerveuse. Les nappes de synthé ondoyantes et d'un bleu métallique ornent les différents panoramas de THE RAIN. Elles sont à l'origine du rythme sautillant de The Vicious Style of Love qui privilégie une approche furtive. C'est un chapelet d'arpèges miroitant d'une mélodie sibylline qui attend nos oreilles en ouverture de These Murdered Angels, un titre qui est plus du genre atmosphérique. Le séquenceur tisse un rythme ambiant qui tourne autour de cette mélodie fantomatique, créant le parfait équilibre d'une structure minimaliste en symbiose. Speed and Machines are Art privilégie aussi une ouverture atmosphérique qui s'étend sur plus de 3 minutes avant d'offrir une structure de rythme bondissante, qui est légèrement spasmodique, offerte par un jumelage de séquences et de riffs de clavier. Une ligne de basse apporte plus de fluidité au rythme qui devient un bon rock électronique dans son derniers tiers. Tenderness, Asphyxiation termine THE RAIN avec la même essence sibylline de The Motorcade. Sauf que sa ritournelle électronique est plus enjouée et tournoie entre les oreilles comme un carillon musical pris dans les vents du midi. Peu à peu, cette structure se découd au profit d'un rythme rempli de sourdes ruades, structurant une approche spasmodique qui perd ses élans dans ces nappes de brume iridescentes qui remplissent aussi les passages atmosphériques de ce dernier album-téléchargement de Ivan Black.

Sylvain Lupari (04/08/22) ***¾**

Disponible au Ivan Black Bandcamp

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