“Windows in the Sky est un album mélodieux plutôt surprenant avec des hymnes de rock électronique basés sur des séquenceurs rapides”
1 Journey of the Exuberant Son 6:30 2 Melancholic Afterglow 5:23 3 The Darkest Matter 4:47 4 Haunted Interlude 2:44 5 Awakening and Redemption 6:28 6 Meditation in Pacific Grove 9:18 7 Um Na Na 6:30 8 Dancing on the Nexus 8:35 9 My Love for You 7:47 10 Storm Clouds 6:00 Groove | GR-253 (CD 64:03) (Mix of melodious music & Endgland School) Je suis l'un de ceux qui crois que la guitare a sa place dans le royaume de la MÉ, en autant qu'elle ne brime pas la liberté des synthés et ni la créativité de leurs effets. Encore moins l'impact et la diversité des rythmes et des lignes de séquences. Sinon, cela devient un genre de jazz progressif électronique ou de rock dans le même genre comme avec la musique de Maxxess. Frank Dorritke, avec MorPheuSz ou en solo, ainsi que Manuel Göttsching et Klaus Hoffmann-Hoock sont de bons exemples de ce que la guitare électrique peut apporter à la MÉ. Je n'ai aucune idée de qui est James J. Clent et je crois qu'il le veut ainsi. Musicien de formation classique, il a déjà collaboré avec l'étiquette Groove dans les compilations Surfacing From Beyond, Analogy Volume 2 et Analogy Volume 3. WINDOWS IN THE SKY est un premier album solo pour celui qui a déjà composé de la MÉ avec Kees Aerts (Surfacing From Beyond), il a aussi participé à l'album Slice of Times (GR-001 en 1997) en jouant la guitare sur Friends, et Gert Emmens (Vintage Contemporaries) entre les années 2000 et 2007. Le guide de presse chez Groove mentionne que la musique de cet album peut être situé entre Pink Floyd et Tangerine Dream, ou encore à celle de Frank Dorritke. Si effectivement des harmonies plutôt éthérées nous plonge dans l'univers de Pink Floyd, c'est assez évident avec le slow astral de Melancholic Afterglow, j'entends très peu de TD, exception du lourd et vif Storm Clouds, alors que par moments on peut aisément flairer des influences de F.D. Projekt. Avec ses 10 titres pour une durée moyenne de 6 minutes chaque, la musique dans ce premier opus de James J. Clent se tient loin des complexités, privilégiant une approche très accessible avec de bonnes mélodies et des rythmes pop-rock. Mais en revanche on sent nettement que le guitariste affectionne de bons élans de rythmes avec une approche basée sur les séquenceurs.
Pulsations vives et vrombissantes cernées par de beaux effets percussifs un peu paranoïdes, l'ouverture très électronique de Journey of the Exuberant Son débloque vers un rock électronique où la guitare jette de bons solos et des effets fuzz-wah-wah. L'ossature reste en revanche très électronique avec un bon maillage de percussions électroniques, de séquences et de riffs de clavier. Mais c'est un titre, assez mélodieux, conçu pour la guitare de James J. Clent et ses fougueux solos. Melancholic Afterglow propose un paysage sonore éthéré assez New Age avec des vagues océaniques et des murmures de sirènes. Cela fait très slow astral avec une guitare plutôt Pink Floyd. L'impact de The Darkest Matter nous fait sursauter avec ses gros cognements de portes métalliques. L'intro est très électronique avec des accords de claviers qui tintent dans des vapeurs de guitare et de synthé. La musique prend du temps avant de décoller et c'est assez bien fait avec une structure sphéroïdale où séquences et solos de synthé virevoltent en symbiose. C'est du bon rock électronique lourd, tapageur et entraînant. Haunted Interlude fait honneur à la signification de son titre. Les ambiances sont nébuleuses et le rythme respire par une basse pulsatoire et ses accords un peu étouffés. Le clavier disperse des arpèges de verre qui tintent comme une fausse mélodie spectrale dans un décor conçu sur les couleurs de son titre. Après ces deux titres près du genre électronique, Awakening and Redemption offre un duel guitare/clavier avec des solos dominants dans une vision où le genre New Age flirte avec un style rock mélodieux et finalement un rock lourd et entraînant avec des solos de guitares qui chatouillent nos frissons sur une structure qui fait très Maxxess. Il y a une empreinte qui donne des frissons sur ce titre qui évolue avec grâce à l'intérieur de ses 6 minutes. Les arrangements et la production sont énorme sur ce titre très intense, et dense au niveau sonore, qui m'a donné quelques bons frissons.
Autre titre plutôt New Age, dans le genre The Coral-Sea ou encore Digital Dance du label Innovative Communication, Meditation in Pacific Grove offre une MÉ légère avec la profondeur et les arrangements qui sied plutôt bien à sa vision. La mélodie soufflée sur une ritournelle d'arpèges séquencés est ce genre de truc qui obnubile mes sens. Um Na Na est un petit truc pop lourd et malicieusement entraînant. Un plaisir coupable! Dancing on the Nexus est aussi anoblit de lourdeur. C'est un joyau de MÉ avec son rythme lourd qui tournoie comme étant attaché à un long filament stroboscopique. Des effets percussifs et de voix ajoutent une dimension qui flirte avec une forme de psychose alors que son rythme, sautillant comme un lutin-charmeur muni d'une flûte, est d'un alliage de séquences, de percussions électroniques et de basse qui défonce mes tympans tant c'est lourd et lent. Deux qualificatifs qui m'ont toujours séduit en musique! My Love for You est un beau slow cosmique avec une guitare qui flirte légèrement avec du blues sur des phases qui varient les intensités. C'est difficile de ne pas aimer! Storm Clouds termine WINDOWS IN THE SKY avec le titre le plus lourd de cet album. C'est un gros rock avec ces percussions métalliques un peu Jean-Michel Jarre, que l'on entend à quelques occasions, et des séquences spasmodiques dont les fusions déclenchent de fascinants moments de MÉ. Les percussions sont très solides et sont bourrées d'effets percussifs alors que la guitare sonne très Tangerine Dream. Surtout avec des parfums de Linda Spa, oui oui, vers la finale. En tout, disons que c'est ce genre de titre qui aurait pu figurer sur Rockoon et même sur 220 Volts.
WINDOWS IN THE SKY est un album plutôt surprenant. Ses premiers titres ne laissent présager en aucun moment toute la férocité qui se cache réellement derrière cet album. À la première écoute, je n'avais pas vraiment embarqué dans cette aventure de Groove. J'avais peur de tomber sur une musique comme celle dans Always hold the Light d'Ambient Joy. Même si certaines structures dans cet album de James J. Clent pourraient facilement contenir du texte, rassurez-vous il n'y en a pas, la grande majorité bonifie l'art de la complexité des rythmes lourds, vifs et tournoyants uniques à la England School. Un solide album et j'ai très hâte d'entendre ce qui viendra par la suite…
Sylvain Lupari (22/11/18) ***¾**
Disponible chez Groove nl
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