“Remote Redux est un petit bijou pour amateurs de musique d'ambiances qui nous rentre dedans et nous transporte par son fort courant musical”
1 Ma 8:34
2 Toma 7:22
3 Remote 5:54
4 Lontano 9:02
5 Redux 12:48
6 Toma (Extended) 11:16
(CD 55:06) (Psybient, down-tempo)
Entre les panoramas océaniques de Michael Stearns, M'Oceans, et les meilleures textures d'ambiances caramélisées de mélodies abstraites de Solar Fields, REMOTE REDUX est un petit bijou pour amateurs de musique d'ambiances intuitives. Cette musique qui nous rentre dedans et nous transporte par son fort courant musical! Je connais James Murray pour avoir entendu Eyes to the Height en 2016, et quelques titres remixés et présentés sur quelques album-compilations du label Ultimae Records. Francis M. Gri est un nouveau nom pour mes oreilles, comme sa musique qui semble être conçue dans une approche minimaliste-linéaire. Les deux sculpteurs de tons ont décidé d'unir leurs visions dans un éclatant album d'une profondeur sans pareil qui se doit nécessairement faire partie des œuvres ambiantes des plus intéressantes en 2019.
C'est par une ombre sonore venant de l'Est que Ma installe les premiers flottements endormitoires de REMOTE REDUX entre mes oreilles. Des notes tombent comme une pluie au travers un dôme percé, créant une mélodie évasive qui nous porte à rêver. Des multiples de l'ombre sonore ondoient comme un doigt créant ses cercles sur une eau paisible, accordant leurs vibrations circulaires à des ondes de réverbérations qui isolent cette mélodie pianotée par un pianiste à un doigt. Ce pianiste très mélancolique prêtera ses mélodies évanescentes à toutes les dimensions de cet album. Une ligne de basse étend son voile enveloppant dans le background de Ma qui fleurit de plus en plus, attachant un filament d'intensité à sa coupole. Ce premier titre de cette première collaboration Murray/M.Gri m'a séduit dès la première écoute. Idem avec le tumulte ambiant de Toma! Des stries acerbes déchirent son voile d'ambiances, où errent ces notes étoilées et les détritus d'une onde de basse, semant une confusion entre la sérénité et la colère des particules musicales émiettées dans un tourbillon statique. Peu à peu, une fascinante symbiose s'installe afin d'allumer un down-tempo qui danse d'une manière très éthérée, un peu comme ces danses de remous dans M'Oceans, dans une enveloppe propre au style psybient. Un superbe titre qui mérite amplement sa version allongée, qui est par contre moins intense et plus ambiante. Remote s'inspire de ces coups de pinceaux soniques qui striaient le panorama de Toma dans une approche plus tumultueuse où les rayons luminescents du soleil transpercent son voile opaque. Après une ouverture sur le sceau de la mélodie, Lontano glisse dans les sphères ténébreuses d'une musique sans envie. Une musique sombre comme un bouillon qui virevolte sous la surface d'une eau embrouillée par des souffles harmoniques égarés dans les vents. Ce titre sombre jouit des privilèges d'une étonnante vision de psybient dans un univers sans vie. Il faut entendre les détails! Cette esthétisme sonore plus significatif ici, et oh combien séduisant dans les 55 minutes de REMOTE REDUX et encore plus dans Redux qui est aussi beau que Ma, qui est moins beau que Toma et ainsi de suite. Un très bel album qui se joint à cette pile de classiques qui accompagnent mes ouvertures vers le sommeil. Effectivement Sandrine, j'ai fait une très belle découverte! Merci…
Sylvain Lupari (20/11/19) *****
Disponible au Ultimae Records Bandcamp
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