“Un album inespéré qui fut voter comme le meilleur album de 2018. Tant par moi que par les principaux magazines et webzines traitant de MÉ”
1 The Watchers (Movement 1) 2:58
2 Flying Totems (Movement 2) 3:54
3 Robots Don't Cry (Movement 3) 5:44
4 All that you Leave Behind (Movement 4) 4:01
5 If the Wind Could Speak (Movement 5) 1:32
6 Infinity (Movement 6) 4:14
7 Machines are Learning (Movement 7) 2:07
8 The Opening (Movement 8) 4:16
9 Don't Look Back (Movement 9)
3:36
10 Equinoxe Infinity (Movement 10) 7:33
Columbia – 19075876442
(CD/DDL/Spotify 39:55)
(French School, Cosmic Dance)
Fallait que ça arrive un jour! Fallait bien que Jean-Michel Jarre revienne juste pour me faire taire et faire taire ceux qui exigeaient rien de moins qu'un retour aux sources du célèbre musicien Français. Pas de Techno Jean-Michel. Ni des hymnes de danse ou du synth-pop. Juste de la MÉ où les tonalités d'hier pouvaient fusionner avec celles d'aujourd’hui tout en ayant une cohésion tant cosmique, qu'harmonique et rythmique de ces années où tu dominais la MÉ outrageusement. Une relique d'Equinoxe? Hum…Si Oxygene 2 méritait sa place, j'ai encore de la difficulté avec le 3. Mais oui, un Equinoxe pas revu, ni corrigé! Mais une suite crée sur l'observation de sa pochette où mille paires de yeux nous scrutaient sans qu'on l'ait deviné depuis toutes ces années? Quelle histoire cela serait! Et c'est beaucoup l'histoire d'EQUINOXE INFINITY qui propose près de 40 minutes d'une MÉ puissante, vivante et mélodieuse où tous les genres sont exploités avec un mince filet qui les rattachent tous aux racines du synthésiste Français. Un grand album mes amis…oui un grand album!
The Watchers (Movement 1) nous plombe les oreilles avec une introduction industrielle. Des machines ronflent parmi des explosions sonores éparpillées alors qu'une mélodie fantôme erre dans une ambiance de surchauffe où des visions de Blade Runner, tant de Vangelis que de Hans Zimmer, flirtent avec les souvenirs de Chronologie et surtout de lointains souvenirs d'Equinoxe. Cette ouverture d'ambiances laisse place au rythme de Flying Totems (Movement 2) qui gigote nerveusement de ses séquences hyperactives. Les explosions fusent toujours alors que les nappes de synthés apocalyptiques sont comme les yeux de cyclopes immobiles qui scrutent le mouvement lourd des arpèges juteux dans une vision futuriste qui nous plonge dans les saveurs de Révolutions. Intense et délicieux! Robots Don't Cry (Movement 3) est ce titre qui nous accroche les sentiments démesurément. Le rythme est fluide comme une valse entre robots dont les mouvements maladroits et saccadés sont enveloppés du mellotron qui me donne encore la chair de poule. Un splendide titre qui vaut n'importe quel single de tous les albums de Jean Michel Jarre. All that you Leave Behind (Movement 4) se métamorphose en un gros down-tempo après son introduction d'ambiances. Les accords, la subtilité entre les paradoxes et cette transition entre hier et demain est tout simplement phénoménal ici. Notamment avec l'utilisation de la Harpe Laser.
Aussi court que simple, comme un coup de vent, If the Wind Could Speak (Movement 5) puise ses effets entre les échantillonnages de Zoolook et de Souvenirs de Chine. Et parce qu'il le faut, Infinity (Movement 6) est un hymne à la danse moderne qui flirte dangereusement avec Zoolook, particulièrement Zoolookologie. C'est de l'EDM avec des essences d'Equinoxe et Oxygene sur un beat techno (boom-boom) d'aujourd'hui. Lourd, puissant et très mélodieux. Machines Are Learning (Movement 7) est un titre statique avec une ligne de basse furieuse qui est réminiscence d'Equinoxe Part 5 et Part 6, et une belle collection d'effets vocaux. Et puis vient le lourd Techno de The Opening (Movement 8) et sa furieuse ligne de basses séquences palpitante. Il y a une splendide cassure dans ce titre qui nous amène vers une fusion breakdance électronique lourde nimbée d'harmonies orchestrales qui s'accouplent à ces arpèges dérivant d'Oxygene. C'est le 3ième gros titre de ce superbe album. Don't Look Back (Movement 9) fait bande à part avec sa structure limpide et fluide animée par des séquences papillonnantes et poussées par des nappes de violon en staccato. Ça se colle aux œuvres plus contemporaines de JMJ, comme Metamorphoses entre autres choses. Mais ça passe un peu mieux dans le lourd environnement musical d'EQUINOXE INFINITY qui se termine avec une ouverture d'Equinoxe Infinity (Movement 10) flirtant avec les effets océaniques d'En Attendant Cousteau. La principale ligne mélodieuse de l'album gît ici comme un souvenir qui ne veut pas sombrer dans l'oubli. L’intensité s'accroche aux orchestrations guidant une finale sans rythme vers l'apothéose d'un splendide album sans tâches. Un album inespéré qui fut voter comme le meilleur album de 2018. Tant par moi que par les principaux magazines et webzines traitant de MÉ. Et soudainement, je me mets à rêver…
Sylvain Lupari (11/01/20) *****
Comments