“Cracks in the Air respire ces figures fascinantes de la musique ambiante qui s'abreuve des sphères méditatives de Steve Roach”
1 No Place to Stay 6:36
2 One Existence 4:38
3 Overtime 4:42
4 Fatum 4:20
5 The Structure of Illusion 4:28
6 Paranoid Voice 8:34
7 Memory Dismantled 8:58
8 Cracks in the Air 3:08
9 Aevum 8:50
10 Ultimate Nature of Mirage 5:34
Independent
(CD/DDL 59:48)
(Deep and dark ambient music)
De lentes couches de synthé déploient leurs ailes passives dont les tonalités contrastantes flottent comme les brises d'un oasis de mélancolie. No Place to Stay est la porte d'entrée du 14ième album de Javi Canovas; un album tranquille, le repaire de la contemplativité. Après un album bouillonnant de rythmes claniques, paru plus tôt cette année, Javi Canovas revient nous présenter un album beaucoup plus paisible. CRACKS IN THE AIR, un titre qui dépeint avec poésie toute sa structure musicale, rejoint les sombres réflexions méditatives que l'on retrouvait sur Behind The Shadows en 2010. Assemblé autour de 10 titres qui varient entre 3 et 10 minutes, le synthésiste Espagnol foule les territoires caverneux de Steve Roach, One Existence, et ausculte ses horizons chloroformés, Overtime, avec un album énigmatique où la musique ambiante est teinte d'une reposante musicalité.
Fatum embrasse une sombre aura de mystère avec ses souffles sibyllins qui râlent entre les espaces sinueux des monolithes et soulèvent des particules sonores aussi âpres que le sables des déserts de roches. Nous sommes confortablement assis dans les territoires Australiens de Steve Roach, percussions en moins, avec un album rempli de vents sombres. Des vents témoins d'une civilisation éteinte alors que The Structure of Illusion illumine quelque peu la musicalité avec de fins accords d'une guitare acoustique qui se recueillent dans des vents chantants. Rêveur, Paranoid Voice couche ses sombres strates imprégnées de nostalgie dans les doux vents des voix qui sonnent comme des souffles élimés provenant d'un Vuvuzela. Memory Dismantled épouse un peu les ambiances absconses de Paranoid Voice en étendant un linceul sonique où les chants voilés de résonances magnétique nous amènent vers un autre niveau de mystification. Des lignes de synthé aux délicats souffles d'oracles se reposent sur ces strates plus sombres, voire lugubres, faisant l'étalage de cet étonnant parallèle entre la noirceur et la clarté qui sillonne les 56 minutes de CRACKS IN THE AIR. Je dis 56 minutes car la pièce-titre offre un bouquet de séquences qui dansent calmement sur une séduisante structure ambiante. C'est un très beau titre qui démontre toute la prose rythmique de Javi Canovas. Après ce fugace intermède rythmique Aevum nous replonge dans les douceurs morphiques qui respiraient les Structures from Silence de Steve Roach. C'est un très beau titre ambiant qui complète à merveille le trop court Overtime, alors que Ultimate Nature of Mirage tourne tout autour des mêmes tourmentes de ces vents sauvages qui remuaient One Existence.
Un peu comme dans Behind The Shadows, CRACKS IN THE AIR respire de ces fascinantes figures de musique d'ambiance qui s'abreuve des sphères méditatives de Steve Roach et même Robert Rich. C'est un album de musique ambiante plus sombre, voire très sibyllin, où un subtil duel entre les tons de noir et de blanc dégagent une reposante musicalité. C'est pourquoi j'aime la musique ambiante.
Sylvain Lupari (29 Octobre 2013) ***½**
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