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Writer's pictureSylvain Lupari

JDan PROJECT: Childhood Nature (2018) (FR)

“Childhood Nature est un album puissant construit autour d'un royaume sonore d'une incroyable richesse qui ravira les fans de Tangerine Dream et de l'excellente époque Jive”

1 Outside 6:21 2 Movement 8:21 3 Others 10:44 4 Playground 2:14 5 Own World 12:48 6 Fun 4:31 7 Decisions 5:22 8 Mom and Dad 6:55 GEN CD 047 (CD 57:16) (Berlin School trempé dans une riche faune sonore)

Des notes tombant avec éclat, et dont chaque chute multiplie ses résonances sonores dans une approche autant sinistre qu'intrigante, accompagnent ce semblant chant de baleines intersidérales qui ouvre les splendeurs de Outside. Splendeur, car déjà l'esthétisme sonore et musicale usuelle aux albums de Generator.pl s'installe entre mes oreilles. Et peu importe le genre, Berlin School ou expérimental, cette signature du label Polonais reste aussi séduisante que fascinante. Des bruits de cataclysme traînent dans les sillons de Outside qui se veut un titre ambiant pourtant très vivant de sa faune de bruits et d'effets sonores. Des éléments très efficaces et essentiels à l'histoire de ce gamin sur une boule futuriste scrutant un univers sans rêves qui est si bien représenté sur la pochette de CHILDHOOD NATURE. Toujours en CD manufacturé, soigneusement mixé et masterisé pour le plaisir de nos oreilles, ce premier album solo de JDan Project sur Generator.pl, ce nom peut veut sembler familier puisqu'il a participé à l'album Sequential Friends de Blindmachine plus tôt cet été, est un solide album où le Berlin School cosmique est roi! Outside poursuit sa route avec des synthés qui étendent des lamentations augustes alors qu'explosent ici et là des éléments d'une faune sonore à la recherche de l'excellence et de la créativité.

Movement apparaît avec un mouvement sautillant du séquenceur. Ambiant, le rythme possède un karma mélodieux. De puissantes nappes de synthé dévoilent leurs sermons orchestraux, nappant ce rythme qui tente de survire avec de bonnes percussions et un autre filet de séquences qui sert un peu plus la décoration. Des effets de vocodeurs et de disco attaquent la 2ième phase de ce rythme qui s'emplit de graffitis soniques des années 70. On flirte ici dans l'univers Software, pour les orchestrations cosmiques, dans une enveloppe plus contemporaine avec une richesse sonore qui emplit nos oreilles, tandis que les percussions et le séquenceur, toujours harmonique, secoue les ambiances dans une vision rythmique spasmodique où abondent de nombreux solos égarés dans un pléthore de nappes et d'ombres de synthés aux effets multi-dimensionnels. Others possède une vision tonale aussi luxuriante que l'ouverture de Outside. Sauf qu’ici, il y a du rythme. Un rythme lent et bien appuyé par des lignes de séquences aux tonalités contraires et des percussions claquantes. Ce langage rythmique remplit nos oreilles d'ondes et de distorsions organiques qui reviennent continuellement dans une approche robotique à la Kraftwerk. On dénote des influences de Jarre, de Kraftwerk et de Tangerine Dream sur ce rythme lent qui joue au chat et à la souris avec une vélocité latente qui éclate au bout de 5 minutes dans un genre de rock électronique post apocalyptique et dont les racines nous sont très familières. Playground est un titre d'ambiances d'un terrain de jeu irréel tant c'est sombre et lugubre. Seuls les cris d'enfants nous ramènent aux origines du titre et de celui de l'album.

Après les délices de Others, Own World s'avère être le pilier de CHILDHOOD NATURE. Un titre ayant la même richesse, il amorce sa descente dans le fond des tympans avec un rythme rampant monté sur des filaments de séquences qui roulent vers les cieux. La ligne de basse est savoureuse et étire son aura ascendante dans une luxuriante faune organique remplie de chants mystérieux et de crépitements de crotales. L'idée d'entendre ces séquences organiques pétillant dans le lit de Poland est de mise ici. Des boucles et effets de réverbérations s'ajoutent, créant un dialogue sur un tapis volant tissé par un séquenceur fluide et mouvant. Des nappes de synthé et des bancs de brouillard mystique s'insèrent sous cette structure qui peu à peu s'anime avec l'arrivée de percussions sobres et efficaces. En passant, les percussions semblent être le point d'ancrage des rythmes de JDan Project. Ici par contre, elles pétillent et picossent une très belle structure Berlin School avec un peu de Groove dans le mouvement. J'ai toujours autant de difficulté avec "Fun" qui semble être un titre expliquant la démesure d'un cauchemar dans la tête d'un môme de 8 ans. Les bruits sont agressants par moments et ce tintamarre détonne dans cet univers plein de cohésion. Decisions est un bon rock électronique plutôt bien accessible avec des percussions plus lourdes que la fluidité du séquenceur. Les nappes et les solos de synthé, toujours près de la mélodie, font très Tangerine Dream. Le passage avec l'orgue vers la finale est une réussite à tous les niveaux. Mom and Dad est un autre titre solide. Si vous aimez cet univers de fantaisie que Franke, Froese et Schmoelling ont créé dans Legend, vous êtes aux portes de l'Éden de la MÉ ici. Le rythme est onirique. Tournoyant comme un escalier qui cherche les nuages paradisiaques, il réussit à capturer l'imaginaire et de nous faire valser dans des nuages de brumes où broutent des licornes. C'est archi romanesque. La 2ième partie nous amène vers un rythme plus soutenu avec de très bons solos d'un synthé autant harmonieux que très poignant. Une façon de conclure un album que j'ai voulu réentendre le plus tôt possible. Et je l'ai fait, à plusieurs reprises! Un album brodé dans un tissu sonore d'une incroyable richesse, CHILDHOOD NATURE est un solide album du début à la fin, sauf peut-être pour un court moment dans Fun, qui plaira assurément aux fans de Tangerine Dream et de l'excellente période Jive.

Sylvain Lupari 29/12/18 ****½*

Disponible chez Generator.pl

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