“Peut-être loin des ambiances cosmiques d'Oxygene et Equinoxe, Revolutions reste un très bon album mêlant parfums orchestraux, tribaux et industriels”
1 Révolution Industrielle: Ouverture 5:20
2 Révolution Industrielle: Part I 5:08
3 Révolution Industrielle: Part II 2:18
4 Révolution Industrielle: Part III 3:47
5 London Kid 4:34
6 Révolution, Révolutions 5:01
7 Tokyo Kid 5:22
8 Computer Weekend 5:00
9 September 3:52
10 L'Emigrant 3:56 Disques Dreyfus – 837 098-2
(CD 44:24)
(Tribal and Industrial E-Rock)
Tiens, tiens…un petit album de Jean-Michel Jarre tant qu'à faire! À force d'écouter du Glenn Main, je me suis retrempé dans les dures et technoïdes atmosphères de REVOLUTIONS. Je sais! Les puristes de la MÉ spatiale et cosmique ont été amèrement déçus par ce virage musical du musicien Français. Après tout, on souhaite tous un nouveau Oxygene ou Équinoxe, sauf qu'il avait déjà entrepris une migration musicale technoïde et tribale bizarroïde sur l'audacieux et excellent Zoolook. Il a bien essayé une timide tentative de musique cosmique avec Rendez-Vous, dont les parfums orchestraux resplendissent tout autour de Révolution Industrielle, mais l’esprit n'était juste plus là. Révolutions se tient à la croisée des chemins; entre Zoolook et les pièces plus mélodieuses et accessibles de Chronologie. Dans les faits, il fut son tremplin vers d'autres cieux musicaux qui l'éloigneront en douceur de ses premiers albums. Remarquez qu'il n'est pas mauvais ce RÉVOLUTIONS! Je l'aime bien…
Mais c'est avec étonnement que j'ai entendu les premières mesures de Révolution Industrielle: Ouverture. Des percussions martelées sur une enclume et des étranges séquences qui installent un canevas de break-dance dans un cycle métallique qu'un synthé aromatise de longues complaintes de trompette; on ne pouvait avoir plus métallique que ça comme ouverture. D'ailleurs ces synthés sont pharaoniques avec des solos remplis de complaintes dans un univers de science-fiction que l'on adapte à notre imagination. Assise sur quatre volets Révolution Industrielle flirte avec le rythme spasmodique de l'ouverture. Disons qu'il exploite et explique en 17 minutes, les ambiances et le rythme de Révolution Industrielle: Ouverture. Tantôt lourd et lent, complexe et facile, ambiant et survolté; Révolution Industrielle vogue entre l'électronique pur et ses solos de synthé bien aiguisés et ces passages aux orchestrations dramatique qui explosent derrière les étonnants murmures des machineries industrielles. À l'époque ça m'avait pris plus qu'une écoute avant de bien assimiler ce long titre assez particulier. Et ça été tout le contraire avec London Kid! Son rythme est franc, martelé par de bonnes percussions dans un up-tempo aussi entraînant que la guitare de Hank Marvin enrichi avec ses solos aussi mélodieux et accrocheurs que la mélodie simpliste. Après l'hymne en transe arabique qu'est Révolutions, Tokyo Kid nous offre une approche tribale futuriste dans un concept de musique pour mangas. Idem pour Computer Week-End, un titre qui m'a laissé de glace! Septembre est une superbe ballade électronique qui vit de son rythme flasque sautillant de ses pulsations de caoutchouc et son effet de ventouse. La mélodie africaine est très intuitive avec des chœurs africains si naïfs et d'une tendresse à nous faire détester l'Apartheid et tout ce qui y ressemble. Et c'est dans des orchestrations trop lourdes et trop explosives que L'Emigrant met un terme à cet album.
Eh bien si on regarde de plus près, REVOLUTIONS ne fait pas partie des pires plats musicaux post-électro cosmiques de Jean-Michel Jarre. Mais je crois que c'est un album précurseur avec ses percussions claquantes, nous sommes en 1988, et surtout avec ces brises de synthé métalliques qui apportent un bon parfum industriel et inspireront une multitude d'artistes. Et le fait que le synthésiste de Lyons mélange à merveille ses structures de synth-pop avec un style techno pour Zombis en éclosion et des ambiances arabes est tout à fait fascinant en plus d'apporter une touche plus contemporaine à cette époque. Donc, ce n'est pas si pire. Voyez? Au final, c'est un très bon album qui a de la puissance et de l'audace, mais aussi des structures mielleuses qui aseptisent un peu trop les efforts de la première moitié. Honnêtement? Avec le temps et après tant d’écoutes, je dois dire que c'est un très bel album.
Sylvain Lupari (18/11/2011) ***½**
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