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Writer's pictureSylvain Lupari

JEFF GREINKE: Other Weather (2021) (FR)

Updated: Mar 26, 2022

Ça doit être un des beaux albums de musique méditative puisée à l'ombre d'un majestueux piano

1 A Stretch of Sun 4:35

2 Rain Through the Night 4:00

3 Falling Sky 5:19

4 Rising Cumulus 4:27

5 Snow Across a Windswept Plain 9:05

6 Clouds Like Flying Saucers 4:19

7 Outflow 4:38

8 Storm Chaser 5:41

9 After the Rain 3:49

10 Icebreaker 7:26

11 Across the Sky 5:41

(CD 59:06)

(Acoustic blends Prog. New Age)

Jeff Greinke est un artiste américain attiré par le côté progressif du New Age. Un peu comme Robert Rich, il aime construire ses couches de sons. Des couches de sons qui mélangent l'électronique et l'acoustique dans un univers musical où tout ce qu'on entend peut porter à confusion. Puisqu'hormis ces couches qui ont capturées les essences d'instruments à cordes comme à vents, Before Sunrise en est un bel exemple, Greinke invite des musiciens à approfondir ses textures musicales dans des moments cruciaux de cet album. Attiré par les phénomènes météorologiques d'une beauté sans pareils, et parfois indescriptibles, le musicien américain y va de 11 réflexions sur la température. Ses beautés comme ses pièges et ses dangers qui sont liés aux conditions atmosphériques de plus en plus hasardeuses, lorsque non meurtrières. OTHER WEATHER est un très bel album majoritairement acoustique avec les doigts tisseurs de rythmes de Greinke au piano.

A Stretch of Sun est une structure méditative juchée sur un piano marqué par la nostalgie. Évasive, la mélodie principale fait vibrer notre fil de mélancolie, alors qu'une autre ligne ajoute un voile sibyllin à ce fascinant duel où les émotions de Jeff Greinke se partagent sur ces lignes concurrentes qui s'interrelient à travers la couleur d'un filet d'émotions pleurant comme ces plaintives lignes de synthé et/ou de guitares. Le piano est totalement divin avec ces notes de perle tintant plus fort que celles menues dans l'obscurité qui nous attirent et nous bouleversent en même temps. Rain Through the Night affiche le même émotion sur un pattern mélodieux assez semblable mais avec un effet de retard dans les notes de soutien du piano. La mélodie, comme l'essence, affichent plus d'entrain aux mains de Greinke qui viendront coller l'effet prismatique du violon et du violoncelle, injectant une dose de mélancolie qui trouve aisément sa route dans Rain Through the Night. Si on aime la dimension de ce titre, celle de Outflow saura aussi vous séduire même si légèrement plus électronique. Le chevrotement d'une onde de synthé morose se love à mes oreilles en ouverture de Falling Sky. Venant de loin, elle traine pour se faire entendre comme une corde qu'un archet fait souffrir avec trop de poids et pas assez d'espace. D'ailleurs, un genre de distorsion et de malformation tonale émane de ces ambiances, rendant la musique aussi grise que son titre. Si le piano persiste à tisser ses ombres de charmes, la texture qui l'enveloppe respire toujours cette ambiance de drame et de perdition qui accompagne souvent ces hymnes mélancoliques. Rising Cumulus met aussi à profil ces lignes de piano qui s'entrecroisent dans les maillages des ambiances de cet album. Cette fois-ci, l'air est enjoué avec un mouvement du piano qui fait courir et bondir ses notes sur son initial procession austère. Croissant lentement dans une forme de crescendo, la musique s'entortille entre ses lignes de piano et celles d'un synthé aux arômes d'un violon dont le manche est trop court pour nourrir le drame derrière Rising Cumulus.

Intense, Snow Across a Windswept Plain est un titre d'ambiances sombres. C'est une symphonie par moments cacophonique et discordante tout à fait adéquate pour dénoncer les réels dangers des changements climatiques sur notre espèce. Ce combat dénonciateur musical est principalement guidé par les multiples et possibles contrastes dans les couleur des lignes de synthé dont la vision électronique se chamaille sur des textures d'ambiances des instruments acoustique et à vent. Heather Bentley joue du violoncelle et de l'alto avec Alex Guy, ainsi que du violon avec Paris Hurley, tandis que Greg Campbell joue du cor français et des petites percussions. Très bon! Clouds Like Flying Saucers est une autre aubade jouée au piano. On sent une bonne contrebasse accompagnée la musique lorsque tout-à-coup l'univers est chamboulé par des notes qui s'effondrent en même temps que des doigts trébuchent, tant au piano qu'à la guitare acoustique et la basse. Cette cacophonie passagère et inexpliquée alors que tranquillement la musicalité joue comme si rien ne s'était produit. Avec son duel piano et guitare acoustique sous un ciel alourdit d'ondes spectrales et de lignes de synthés aux couleurs des lueurs de fin d'après-midi, Storm Chaser est certainement un des plus beaux titres de cet album. Plus centré sur ses lignes de piano traversant cette ligne principale dont le piano en soutire une faible lueur rythmique, After the Rain reste aussi beau, quoique aussi désordonné comme ces cheveux sous la pluie qu'on égoutte en se secouant la tête. Le côté électronique est très abstrait sur ces deux titres étant plus focussé sur le plan décor des ambiances. Icebreaker est un titre aussi lent et larmoyant que Snow Across a Windswept Plain. Une onde et son ombre s'élèvent de loin avec une vision dramatique de liée aux woosshh et aux liches de violon/violoncelle. Les vents font tinter des clochettes alors qu'une panoplie d'instruments à vent, on parle de couches de violoncelle, alto et violon joués par Heather Bentley, le cors français joué par Greg Campbell et les flûtes et les clarinettes jouées par James DeJoie, voyage avec des lignes de synthés crées comme principal élément de décor et de soutien. Un gros titre avec une vision cinématographique sombre. Très fort tout au long de OTHER WEATHER, le piano est l'élément de musique le plus touchant des 11 épisodes de ce 4ième album de Jeff Greinke sur Spotted Peccary. Et c'est par lui que son aventure se termine avec Across the Sky. Ce piano divin, jouant sur les émotions à donner des frissons comme celles à faire pleurer l'âme, fait résonner ses notes dans un décor sombre. Les lignes entremêlées restent parfois empêtrer dans un décor dont la survie dépend de la justesse des lignes de synthé. Et ce, autant ici qu'ailleurs dans l'album. Rebelle comme tendre, ce piano connait la juste portée de ses nuances qui s'effritent dans l'ombre d'une autre ligne naissante. Terminant ainsi sur une note très musicale un des beaux albums de musique méditative puisée à l'ombre d'un majestueux piano.

Sylvain Lupari (15/03/21) *****

Disponible au Spotted Peccary

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