“Si les premiers albums de Jarre vous intéressent, la musique de J.K. est ce qu'il vous faut”
1 Quadranteon Part I 16:06
2 Quadranteon Part II 19:42
3 Quadranteon Part III 27:54
4 Quadranteon Part IV 8:43
(DDL 72:25)
(Cosmic analog EM)
Et si on lâchait TD pour parler de vraie musique. Une musique écrite et produite avec passion et un certains désir d'évolution par Jeffrey Koepper. Il y a un paquet de flash-back sonores qui me traversent les oreilles en entendant l'introduction de Quadranteon Part I. De No Man's Land (Tangerine Dream) à Équinoxe (Jean-Michel Jarre), Quadranteon Part I démarre sur des vapeurs cosmiques qui ondulent comme des aurores boréales et roulent comme des vagues aux écumes remplies d'étoilées. Ces lentes oscillations sont parfumées de brises synthétisées qui se collent à une tangente rythmique douce et progressive sautillant dans un univers sonore truffé d'ondes réverbérantes. De ce mouvement s'échappe des sonorités de sirènes feutrées qui sillonnent une nébulosité spatiale aux prises avec des séquences permutantes et des solos d'une délicatesse poétique. Ce 6ième opus studio du synthésiste Américain poursuit sa mythique quête des sonorités cosmiques élaborées à partir de recherches sonores de ses équipements analogues et d'une imagination créatrice pour un solide travail de composition. QUADRANTEON est divisé en 4 parties; deux très animées et 2 très atmosphériques.
Si Quadranteon Part I est doucement animé par un rythme progressif, Quadranteon Part II nous plonge dans les sphères d'un cosmos lointain que l'on escalade comme une ascension ralentie par un effet d'apesanteur. Des arpèges flottent dans un Cosmos qui lui répond avec écho, orbitant lentement l'escalier intemporel de QUADRANTEON. L'univers sonore est habilement restitué. Vêtu qu'il est de superbes effets analogues qui ondoient paresseusement sur des mouvements de valse de belles nappes bien serrées ainsi que des accords minimalismes qui indiquent et tracent la voie céleste à suivre. Un long (c'est la première impression que j'ai eu) mais délicieux voyage autant astral que méditatif qui déborde sur le féroce et mordant Quadranteon Part III. Des ondes juxtaposées flottent avec romanesque en ouverture du meilleur titre de ce nouvel album de Jeffrey Koepper. Il s'anime par un synthé aux réverbérations corrosives, annonçant une cadence qui ondule avec une lourdeur feutrée. Des accords linéaires et minimalismes s'ensuivent avec une sobre frénésie qui s'accentue avec une nouvelle couche d'accords minimalismes dont les lignes s'entrecroisent avec des touches plus limpides. La musique devient plus frénétique et crache des sonorités mélodieuses qui se mêlent parfaitement à cette jungle astrale aux variables pulsations cadencées, alimentant une structure de plus en plus complexe, tout enrobée qu'elle est de lourds pads d'un synthé aux multiples variances sonores. Un bref moment atmosphérique coupe le titre qui revient avec une nouvelle structure rythmique arquée principalement sur une belle séquence basse enrobée de plus en plus par un synthé autant vaporeux que chaleureux. Un très beau titre puissant qui rejoint le modèle de romance de la French School analogue avec Jean-Michel Jarre en tête et Frédéric Mercier sur son délicieux Music from France. C'est dans la paisibilité spatiale que se conclût cet album, soit avec le morphique et doucereux Quadranteon Part IV. Là où l'effet de flotter dans sa tête est aussi omniprésent que sur Part II, mais en plus court. Une douce et lente valse noire où les furtifs glissements cadencés prédominent sur les mesures binaires. Beau et doux, chaleureux et invitant!
Tout à l'image de ce bel et poétique ode au cosmos de Jeffrey Koepper, qui, année après année, nous convie à son rendez-vous musical si unique en ces temps de tonalité contemporaine. Si les premières œuvres de Jean-Michel Jarre vous interpellent, la musique de Jeffrey Koepper vous est toute désignée.
Sylvain Lupari (13/11/09) ***½**
Disponible au Jeffrey Koepper Bandcamp
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