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Writer's pictureSylvain Lupari

Jim Ottaway Infinite Universes (2023) (FR)

Ce n'est pas seulement très beau, c'est enveloppant et touchant!

1 Beyond Heaven and Earth 7:17

2 Ancient Starlight 7:49

3 Hidden Universes 7:26

4 Until Eternity Passes Away 7:47

5 Divided Skies 6:20

6 An Infinity of Universes 6:41

7 Many Different Suns 6:39

8 Voices of Universal Infinity 7:33

9 Light from Perfect Darkness 7:45

(CD/DDL 70:03)

(Ambient Cosmic Melodic)

Écouter un album de Jim Ottaway c'est se donner rendez-vous avec soi-même. Sa musique est d'une tendresse à faire soupirer une roche! Et ce INFINITE UNIVERSES n'est pas vraiment différent de ses autres albums, en ce sens que la musique reste toujours sur le seuil de ces mélodies lunaires qui ont ce don de réchauffer l'âme. Le mien, à tout le moins! Ce nouvel album du musicien-synthésiste Australien est une collection de titres qu'il a composé au cours des dernières années, et quelques-unes en 2008. Jim les a réenregistrés et agencés de telle sorte qu'elle coule comme un conte cosmique pour âmes sur le bord des larmes. La musique y est très belle et est nourrie de rythmes doux qui accueillent son usuel panoplie d'effets sonores reliés au genre. Le décor est donc parfaitement balancé, pas trop d'effets ni pas assez, permettant ainsi la floraison de très belles mélodies lumineuses qui gémissent sur un lit d'orchestrations lunaires à nous titiller le poils des émotions. Il y a des moments très émotifs dans ce INFINITE UNIVERSES qui a rejoint cette liste d'albums que j'écoute maintenant pour m'endormir les oreilles vissées à l'immensité du Cosmos.

Et ça démarre très bien avec Beyond Heaven and Earth! Le clavier pleure une belle mélodie qui ne peut que nous rendre mélancolique avec ces tintements harmonieux qui réveillent de vieux souvenir. Hormis les effets cosmiques, le fond sonore est nappé de nappes légèrement bourdonnantes avec de dociles impulsions qui font monter son niveau d'intensité. On dirait un titre posthume à Vangelis! Le séquenceur tisse un délicat rythme harmonique dans Ancient Starlight. Les séquences scintillent aussi bien que dans Beyond Heaven and Earth, se déliant en une ligne circulaire qui ondule paresseusement dans un Cosmos lyrique qui est rempli de douces orchestrations à faire rêver, de sillons chantant des étoiles filantes et d'autres tonalités propres aux ambiances lunaires. Une ligne de basses pulsations supportent cette ritournelle avec une présence processionnelle, donnant encore plus de poids à la texture mélodique d'un rythme qui se colle au modèle Berlin School ambiant, genre Klaus Schulze ou Robert Schroeder, du temps de Brain Voyager, dans une enveloppe musicale plus contemporaine. La musique de Hidden Universes se colle au sens de son titre en proposant une structure de rythme ambiant qui sautille faiblement avec une texture finement organique. Ces séquences dansottent secrètement dans un décor assombri par des nappes qui se stigmatisent dans une ambiance plus ténébreuses ici qu'ailleurs. Le synthé se déguise en violon et étend de belles harmonies qui se regroupent et gémissent dans un effet de valse lunaire légèrement orchestrale. Autre très beau titre mélodieux, Until Eternity Passes Away est un croisement entre Beyond Heaven and Earth, pour la mélodie qui tinte ici avec plus de force, et Ancient Starlight, pour le rythme ambiant processionnel. C'est un titre qui fait aussi dans le registre de Vangelis et ses passages tout en douceur de l'album Opera Sauvage. Le synthé est aussi très larmoyant dans Divided Skies. Jim Ottaway multiplie des solos qui pleurent comme des violons esseulés sur une autre délicate structure de rythme stationnaire qui est conçue sur ces basses séquences qui pulsent dans un axe ascensionnel. Elles supportent et encadrent un lignes d'arpèges miroitant qui va et vient inlassablement, tout en nuançant son timbre et sa volupté astrale.

An Infinity of Universes propose une délicate structure de rythme ondulatoire dont la cadence du séquenceur s'apparente à des grands pas de géant qui galope lentement. Le clavier éparpille des arpèges dont le miroitement scintille comme des étoiles. Par la suite, une très belle mélodie de style orientale, qui tisse aussi un délicieux vers-d'oreille, finie par orner un beau Berlin School méditatif. C'est très beau et ça fait très David Wright. Je dirais la même chose de Many Different Suns qui développe tardivement une mélodie de style orientale. Un bourdonnement et ses rayonnements sont à l'origine du titre. Les rayons dessinent des torsades qui se multiplient, créant une toile sonore afin qu'une basse pulsation y sculpte son rythme ascendant. Des poussières d'étoiles, des effets cosmiques, des pleurs et songes de synthé ainsi qu'une mélodie jetée par un clavier distrait se greffent au rythme ambiant. La mélodie rayonne avec des arpèges toujours limpides, les poussières d'étoiles se fondent assez bien à ses airs, et épouse par moments l'ascension du rythme qui reste ambiant. Voices of Universal Infinity est la perle d'entre les perles de cet album. Un titre méditatif qui installe peu à peu son rythme lent. Il flotte sur des nappes de voix et de brume orchestrale qui peu à peu étendent un poignant voile émotif. Light from Perfect Darkness termine cet autre très belle collection de musique du musicien Australien avec une structure atmosphérique-cosmique qui est coulée dans le sens du titre. Des vents creux intersidéraux, des bouillonnements de la nappe interstellaire et les agitations de remous cosmiques tissent son arrière-scène. Alors que des effets sonores plus luminaux, des cerceaux aux couleurs des aurores boréales qui s'entrechoquent, des poussières et des pétillements d'étoiles accompagnent les chants dispersés de la Voie Lactée. Un titre idéal pour compléter une œuvre de cette dimension!

Tout est très beau dans INFINITE UNIVERSES! Jim Ottaway couche une musique électronique (MÉ) agréable à l'oreille avec des textures d'ambiances cosmiques qui sont emportées par des structures de rythmes ambiants, dont certaines flirtent avec le genre Berlin School méditatif. Mais, c'est plutôt le côté hyper-mélodieux de l'album qui le rend si confortable à l'écoute. Les mélodies scintillent comme des joyaux de tendresse, stigmatisant ces larmes qui coulent seulement à l'intérieur de nos émotions. Un peu comme si elles devenaient nos étoiles et que le corps était notre Cosmos. Ce n'est pas seulement très beau, c'est enveloppant et touchant!

Sylvain Lupari (02/08/23) ****½*

Disponible au Jim Ottaway Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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