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Writer's pictureSylvain Lupari

JOHAN TRONESTAM: Androids (2022) (FR)

Un excellent voyage musical au cœur de la French School cosmique

1 Cutting Edge 7:23

2 Self-learning 8:59

3 Awakenings 11:36

4 Artificial Intelligence 7:17

5 I'm Here 11:31

6 Among Us 11:17

7 Equality 12:41

8 Andromeda (A.I.) 8:45

(CD/DDL 79:33)

(Cosmic Rock, Berlin School)

Cutting Edge ne perd pas de temps! Le séquenceur lance une ligne pulsatoire qui zigzague dans un lent mouvement stroboscopique et déjà les solos de Johan Tronestam emplissent nos oreilles d'un savoureux bouquet analogue. Des solos des années vintage sur un séquenceur qui fait tourner le rythme dans des arrangements orchestraux cosmique sont l'apanage des 2 premières minutes de Cutting Edge. Déjà captivant, il le devient encore plus avec les percussions basses qui stimulent un rythme évoluant vers un bon rock cosmique, une demi-minute avant la 3ième. Bienvenue dans ANDROIDS, la dernière aventure intergalactique du musicien-synthésiste des Îles Åland. Et le moins qu'on puisse dire, JT nous livre ici un excellent album où les influences de Jean-Michel Jarre flirtent avec les essences de Michael Garrison. Inspiré par les immenses possibilités, autant que les dangers, de l'Intelligence Artificielle et de l'évolution sans cesse accélérée des robots, Tronestam propose 8 titres évolutifs qui sont articulés par des rythmes entraînants toujours en phases de permutations les rendant tellement fascinants, sinon magnétisants. Ces structures polyrythmiques naissent de riches panoramas sonores atmosphériques remplis de brume orchestrale cosmique comme de voix secrètes, tandis que les nombreux et magnifiques solos de synthé sont de la poésie sans textes. Cet autre excellente production de Groove nl est disponible en CD manufacturé, comme en téléchargement sur le site du label Néerlandais

Et si comme moi vous aimez ces rythmes lourds et mous, vos oreilles seront gavées à satiété sur ANDROIDS. Et ça débute avec Self-learning qui se défait de ces lentes nappes déployant leurs oblongues ailes en deux coloris sur une distance avoisinant les 2 minutes. Le synthé tisse une courte mélopée qui fait très analogue, libérant un savoureux rythme mou et lent sis sur une ligne de basse-séquences. Les cognements sont entraînants et sont motivés par de très bons solos de synthé, l'élément clé de ANDROIDS, dans une structure qui modifie son ADN rythmique par phases séduisantes, souvent avec des structures biphasées du séquenceur ou des lignes circulaires qui se frôlent, pour atteindre son point culminant avec l'arrivée des percussions entre la 5ième et la 6ième minute. Tout au long de son évolution, et le principe s'applique pour les 6 autres titres, JT inonde ses rythmes, comme ses ambiances, de très bons solos de synthé et de bonnes textures orchestrales. Par moments, nous avons l'impression que Gert Emmens participe à l'album tant les séquences se rapprochent. Awakenings se démarque par la puissance de ses solos de synthé. Synthé qui était aussi dominant dans son ouverture. Sa ligne de rythme ascensionnel naît d'entre les entrailles d'une bête gargantuesque et, alors que les solos mugissent, une autre structure se centre dans son milieu et se dandine jusqu'à ce que les percussions restructurent le rythme en une transe circulaire élégamment syncopée. Des nappes orchestrales nourrissent son ambiguïté alors que le mouvement de dandinement opère de manière de plus en plus magnétisante. Artificial Intelligence n'a pas cette longue intro atmosphérique. Son rythme entraînant surgit dès la 35ième seconde sous une nuit nimbée de solos et de bribes mélodieuses d'un synthé errant entre les univers de Jarre et Garrison. C'est du rock cosmique mélodieux et énergique qui sonne comme dans les bonnes années de la French School.

Des bourdonnements venant de brises creuses occupent les premières 115 secondes de I'm Here. De lentes nappes de synthé émergent. Leur musicalité fait des courbettes aux ambiances qui se remplissent de paroles de vocodeur alors qu'un effet saccadé d'un des fils de ces nappes s'échappent en créant une vague de réverbérations. Ce décor nous amène vers la 5ième minute où un rythme mou et lent, se balançant sur des effets de claquettes, évolue vers une structure plus lourde et entraînante quelques 2 minutes plus loin. Le vocodeur se fait encore entendre, idem pour de bons éléments de percussions, sur une structure pesante et lente avec un excellent angle stroboscopique et un synthé qui remplit nos oreilles avec de toujours très bons solos. Théâtrale comme une œuvre de Walter C. Rothe, je pense à Let The Night Last Forever, l'ouverture de Among Us débouche vers une première structure de rythme sobre qui prendra un essor plus dynamique une 20taine de secondes avant la 5ième minute. Le séquenceur active une ligne de basse-séquences ascendantes et une autre dont le débit indiscipliné sculpte une structure spasmodique comme dans dizaines de billes se frappant sur un convoyeur. De somptueux solos lyriques rasent cette structure biphasée sous des nappes de brumes cosmique et de voix absentes. Comme Cutting Edge, Equality ne perd pas une seconde afin de présenter son séquenceur qui tisse un mouvement circulaire qui se développe avec des hachures dans son débit. Son enveloppe sonore respire celle des années vintages avec de belles harmonies synthétisées qui meublent un rythme de plus en plus accéléré. Son débit suit la tendance de Among Us dans une enveloppe musicale plus sobre et toujours attiré par une vision cosmique. Mettons que c'est le genre de titre qui explique qu'il n'est pas toujours nécessaire de mettre près de 80 minutes dans un CD! Surtout qu'il précède le splendide, dramatique et mélancolique Andromeda (A.I.) dont l'ouverture pousse sur les influences de Vangelis dans Blade Runner. Une ouverture soyeuse qui débouche sur un rythme pourvoyeur de frissons, tant son éclosion est tout sauf ce qu'on aurait pensé. Un débit semi lent et circulaire avec des envolées théâtrales du synthé tisserand de solos et mélodies dans une brume intersidérale dont chaque pulsation rythmique résonne comme une goutte de pluie sur une peau de attendrie par ces frissons. Un très beau titre qui conclût un très solide album de Johan Tronestam!

Couronné de 8 titres maximisant l'art de la musique électronique captivante et mélodieuse, ce ANDROIDS de Johan Tronestam propose une très agréable écoute où nos oreilles découvrent l'art de l'émerveillement de titre en titre. Un excellent voyage musical au cœur de la French School cosmique dans une non moins excellente production de Groove nl. Un album à posséder!

Sylvain Lupari (12/04/22) ****¾*

Disponible chez Groove nl

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