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Writer's pictureSylvain Lupari

JOHANNES SCHMOELLING: A Thousand Times (2009) (FR)

Avec ses approches mélodieuses, ses références au répertoire Tangerine Dream et son piano mélancolique, nous sommes au paradis ici

1 Monochrome 6:52

2 Diorama 5:40

3 Abakus 5:24

4 Stigma 6:48

5 Funeral Tears (For My Father) 5:51

6 A Thousand Times 6:16

7 Blueprint 5:58

8 A Thousand Times (Reprise) 5:45

9 Kite Runner 5:40

10 Palace Of Dreams 5:42

11 Footsteps 4:39

(CD 64:29)

(Melodious EM)

Lorsque l'on écoute la musique de Johannes Schmoelling nous sommes plus en mesure de constater son immense impact sur la carrière de Tangerine Dream. Si Christopher Franke avait le sens des rythmes, la force de Schmoelling résidait dans les harmonies. Et sur chacun de ses albums solos, on découvre de plus en plus le charme du Dream qui avait si soudainement disparu suite au départ du musicien Autrichien. A THOUSAND TIMES est une belle collection de 12 titres aux douces harmonies nostalgiques où l'on peut encore saisir l'essence du mythique trio Allemand.

Et ça débute avec Monochrome et ses premiers accords zigzagant d'un clavier qui croise un piano et sa suite de notes légères. Dès lors, Schmoelling étale son aura mélodieux avec des coussins de synthés brumeux et un très beau jeu de piano, instrument qui sera la prémices harmonique de cet album, sur une structure de rythme léger. Diorama est une douce mélodie qui susurre sur un synthé sifflotant, dont le rythme oscille constamment entre une dualité harmonieuse aux arômes d'un étrange jazz qui se couche sur un lit de souffles de synthé très attirant. Une belle ballade, tout comme Funeral Tears qui est un peu plus mélancolique et moins léger, et le superbe Blueprint qui est une douce berceuse aux accords volatiles. Abacus est nettement plus nerveux et semble sortir tout droit des sessions de Le Parc. Un bon titre au synthé plus tranchant, dont les boucles défilent dans une brume unique aux structures du musicien Autrichien. Un peu dans le même genre Kite Runner offre une cadence nerveuse avec de bonnes séquences qui ondulent en cascade sur des accords nerveux et saccadés. Écouter du JS sans constamment faire référence à Tangerine Dream est très difficile et Stigma en est le parfait exemple. Un titre valsant entre les émotions de Flashpoint, Silver Scale et Legend, Stigma flotte sur une intro austère et brumeuse où le synthé mord les tympans, comme les crissements des nuages arides au milieu des plaines désertiques. Habile, Johannes tisse des ambiances et des structures qui permutent sur de graves accords de piano et des bonnes frappes de percussions, laissant Stigma se balader entre des cadences hybrides et des éléments ambiants. L'un des bons titres sur A THOUSAND TIMES, tout comme la pièce-titre qui épouse une douce mélodie sur des rythmes délicats où les accords de piano fusionnent harmonieusement avec un synthé lyrique, truffé de belles ondes vaporeuses. Plus lente et encore plus mélodieuse, A Thousand Times (Reprise) flotte sur des accords d'un piano mélancolique qui respire de ses tendres nostalgies sur une douce cadence en cascade. Très beau, et ce l'est encore plus lorsque l'on colle les deux morceaux l'un après l'autre. Autre superbe mélodie; Palace of Dreams, qui est ni plus ni moins qu'une délicieuse version acoustique de Tangram. Un moment extrêmement puissant sur A THOUSAND TIMES. Footsteps clôture ce dernier opus de JS. Un titre écrit et joué par Jonas Behrens, le piano étend ses notes hésitantes pour ouvrir un titre rempli de belles orchestrations. Ces notes se faufilent entre des accords en boucles et un synthé aux chaleureuses strates et aux délicats solos.

Avec ses approches mélodieuses, ses références au répertoire de Tangerine Dream et son piano mélancolique, A THOUSAND TIMES est le genre d'album qui passe aussi vite qu'un doux vent azuré caressant une peau érodé par les ans. On en veut, encore et encore. Un très bel album où les passages accrocheurs, comme les moments perdus dans les brumes mélancoliques, nous interpellent constamment vers une nouvelle écoute. En ce qui me concerne, il s'agit de la plus belle œuvre de Johannes Schmoelling où il tisse un amalgame parfait entre le synthé, les séquences et son merveilleux piano, donnant de splendides bijoux dont le berceau est la structure harmonieuse d'un Tangerine Dream qui a révolutionné le genre à partir d'un concert au Palast Der Republik le 30 Janvier 1980.

Sylvain Lupari (27/05/10) *****

Disponible au Johannes Schmoelling Store

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