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Writer's pictureSylvain Lupari

JOHN CHRISTIAN: Via Australis (2022) (FR)

Un must, dans tous les sens du terme, pour les fans des tournées 80 de TD et des beats entraînants des percussions/séquenceurs

1 North Bank 25:58

2 South Street 27:19

(CD/DDL 53:18)

(E-Rock, England School)

Ce nouvel album de John Christian sur la label Groove nl repose sur les répétitions du musicien-synthésiste Anglais en marge de son concert pour la première partie de Leafcutter John au South Street Arts Centre de Reading, ville natale du membre du trio Anglais Airsculpture. C'était une soirée pour amateurs de musique électronique (MÉ) réalisée à partir d'équipements modulaires. Et pour les besoins de cet événement, John Christian s'est principalement servi de son Nord Modular G2. C'est durant la semaine qui précédait ce spectacle qu'il a peaufiné les grandes lignes de VIA AUSTRALIS avec de bonnes sessions de répétitions qui l'ont conduit à la réalisation de cet album. VIA AUSTRALIS n'est pas un album de sessions de répétitions! Mais bel et bien le produit final de ces sessions où le musicien Anglais a ajouté tous les éléments pour en faire une œuvre complète qui, si respire un peu l'improvisation, s'inspire librement de la tournée du début des années 80 d'un certain mythique trio de Berlin. L'album propose rien de moins que 2 longs titres d'une MÉ progressive sur de forts patterns de percussions électroniques et de séquences avec des twists près des racines de Tangerine Dream, tant dans l'évolution de la musique que de l'utilisation du séquenceur. Et contrairement à Glis Glis, John Christian frappe au cœur de ses influences avec un album que Airsculpture aurait pu faire.

Des bruits de vagues roulant sur nos neurones mastiquent nos oreilles en ouverture de North Bank. Déjà, on sent cette impression de déjà entendu dans cette introduction qui respire les étrangéités sonores de la tournée 86 de Tangerine Dream, comme celles des groupes Anglais AirSculpture ou encore Radio Massacre International. Ces vagues deviennent des brouhahas perdus dans une gare remplie d'oiseaux comme de bipèdes à en entendre les gazouillements et les pas sur le carrelage de céramique. De vagues d'eau à vagues de bruits et à maintenant des poussées de sons d'un appareil réacteur, les sons et leur capacité à étonner transportent les 5 premières minutes de ce titre d'ouverture à VIA AUSTRALIS sur les rails d'un rythme que les cliquetis des cymbales apparentent à ce qu'on entend lorsque train roule sur chaque traverse de son parcours. Des claquements percussifs et des effets de jets de gaz animent la structure après avoir franchi la 5ième minute. Des nappes de synthé forment un halo de radioactivités sonores alors que tranquillement, le rythme stationnaire de North Bank se fait matraquer par de bonnes percussions. Un autre essaim d'éléments percussifs se greffe à cette une masse rythmique compacte qui n'est pas vraiment entraînante pour les pieds mais drôlement séduisante pour les oreilles qui sont envahies par les immenses possibilités de l'art électronique modulaire. Les pulsations bourdonnantes d'une ligne de basse s’ajoute dans cette foulée rythmique, redéfinissant son standard avec son impact organique. Le clavier étend un langage propre à l'univers des synthés avec des gazouillis qui caquètent en symbiose avec l'effet réverbérant et bourdonnant d'une basse sans harmonies rythmiques. Tout est suspension dans ce passage qui adoucit ses secousses pour entreprendre un premier pont atmosphérique autour de la 13ième minute. Ces éléments atmosphériques tissent un univers à cheval entre vision sibylline et industrielle sur une distance de 2 minutes. Le rythme reprend dans cette ambiance avec des tapements qui décrivent une structure légèrement hors d'équilibre où se greffent des oscillations roulant en boucle. Doucement John Christian insuffle le premier volet musical de VIA AUSTRALIS avec une ligne de séquences qui papillonnent vivement sur des ondes de synthé à peine chtoniennes. Ces séquences sont autant mélodiques que rythmiques, même si ce rythme reste à définir, sur une structure en arrière-fond qui monte et descend dans la pure tradition Berlin School. Les envolées des nappes de synthé décrivent aussi des ascensions harmoniques avec des teintes qui rappellent le Cosmos sur l'influence de la MÉ qui a aussi foulée l'ère de la musique psychédélique des années 70. Notamment avec cette finale, qui reprend les ambiances de l'ouverture et qui se pointe 10 minutes plus loin. Si la première partie de South Street s'apparente, en temps et en genre, à North Bank, sa seconde moitié, naissant aussi à la 15ième minute, propose rien de moins que le meilleur passage de ce nouvel album du membre de Airsculpture. Le séquenceur, toujours aussi fébrile et papillonnant, emprunte la voie d'un pattern de Chris Franke dans un très bon moment qui rappelle les meilleurs passages de Tangerine Dream en concert au début des années 80. Un incontournable, dans tous les sens du terme, pour les amateurs du genre!

Sylvain Lupari (11/05/22) ****¼*

Disponible chez Groove nl

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