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Writer's pictureSylvain Lupari

JUTA TAKAHASHI: Transcendence (2013) (FR)

Transcendence est un grand opus ambiant sombre qui transcende les approches habituelles de la musique méditative

1 Higurashi 16:22  

2 Nirvana Électronique 16:24  

3 Maitrï 16:02  

4 Transcendence 16:58

(CD/DDL 66:11)

(Deep ambient EM)

Un mélange de voix et de brises d'éther soufflent dans de fines particules chamaniques dont les brillances, discrètement saccadées, ouvrent les pénombres de Higurashi. Une longue et sinueuse complainte d'un synthé aux harmonies étrangement acérées en perce la noirceur, ouvrant la brèche d'un envoûtant mouvement ambiosphérique où danse cette complainte à travers un champ de particules soniques aussi irisées que les chants morphiques des chœurs discrets. Une fine ligne de piano y perd ses fragiles accords. Ces accords vont et viennent. Ils se perdent et se retrouvent dans un intense bouillon sonique contemplatif, errant comme les spectres d'une mélodie déchue sur un champ de bataille méditatif.

Méditatif! C'est le terme le plus près de réalité pour décrire le dixième album du sympathique barde ésotérique japonais. Mais ceux qui connaissent la musique de Juta Takahashi savent à quel point il peut être précis dans sa quête de créer une musique de recueillements intensément introspective. Et TRANSCENDENCE transcende les frontières des usuelles œuvres ambiantes en offrant une approche nettement plus musicale. Tissant des ambiances autant célestes que profondément nuancées par des vagues d’émotions sombres, Juta Takahashi privilégie une fascinante musicalité qui respire au travers des différentes harmonies des synthés dont les couches nitescences charment les silences translucides. On a la vague impression d'assister à un duel ambiant où le blanc ronge les contours d'un noir qui n'est jamais tout à fait d'ébène. Et cela s'entend dans Maitrī qui emprunte un peu le romanesque de Higurashi en égrenant des accords limpides dans un enveloppant linceul de relaxation. De denses nappes mellotronnées, qui errent partout tout au long des 66 minutes de cet album, exhalent des soupirs de violons qui flottent comme des nuages bleus dans un firmament sonique constamment tiraillé entre la musicalité des violons rêveurs et les bourdonnements cloîtrés qui étendent un voile de noirceur astrale. Il y a beaucoup de profondeur et d'émotions dans Nirvana Électronique, un titre aussi déroutant qu'envoûtant avec d'oblongues ondes sinueuses dont les contours résonnants, déguisés en doux parfum de sitar, serpentent les souffles d'un synthé aux souffles pleureurs qui ressemblent aux ectoplasmes sonores des ondes Martenot. On fini par oublier les racles aux tonalités de sitar pour se laisser submerger par ces brises de synthé très mélancoliques. La pièce-titre est la plus imposante et la plus musicale de ce dernier album de Juta Takahashi. On s'agrippe à la première vague de synthé et on se laisse dériver à travers vents et souffles d'Orion dans un intense magma ambiosphérique où les chants des astres sont les murmures de notre reflet. C'est intensément enveloppant et on a cette fascinante impression de flotter dans un cosmos qui étreint les profondeurs océaniques. Comme quoi que tout est inter relié dans le superbe univers de Juta Takahashi et dont TRANSCENDENCE est l'œuvre la plus imposante à date. Un très bel album de musique méditative!

Sylvain Lupari (09/10/13) ****½*

Disponible au Juta Takahashi Bandcamp

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