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Writer's pictureSylvain Lupari

KEBU: Urban Dreams (2021) (FR)

La seule faiblesse de cet album up-beat est d'être hyper commercial

1 Enter Dreamland 1:39

2 Discovering Utopia 5:25

3 Another Reality 2:36

4 Free from the Pain 6:02

5 Memories of Youth 3:02

6 Chased by the Ghost of Yesterday 3:30

7 Echoes of the Moment 1:09

8 Fleeting Lights 5:07

9 Late for the Meeting in the Maze 6:23

10 Hope 4:15

11 Distant Shores 2:21

12 Saved by MacGyver 6:23

13 Meeting the Ice Princess 1:44

14 Arrival of the Tomato Plant Monsters 4:27

15 A Call of Loneliness 1:17

16 Super Troopers 6:14

17 Clear Skies 5:44

18 Regrets 1:48

19 Dreamwalkers 4:16

20 Dream of Hope 2:04

(CD/DDL 75:37) (V.F.)

(Synth-Pop, Electro-Pop)

La réfraction des accords qui tombent est stridente. Une ligne de réverbérations en découle pour se tordre dans un mouvement sinueux et se transformer en une ombre bourdonnante dès que des effets sonores électronique se mettent à pleuvoir sur des nappes de synthé apocalyptique. Des titres comme Enter Dreamland agissent comme des introductions, des phases transitoires ou des berceuses lunaires afin de bien séparer les chapitres de URBAN DREAMS. On le sent dès que 4 arpèges mélodieux ouvrent le robuste Discovering Utopia et son rythme lourd construit sur le modèle de musique narrative. Refrains et couplets musicaux se suivent sur une structure de rythme lourde et sphéroïdale avec des éléments stroboscopiques dans les refrains. Un titre vivant et très musical avec un clavier tisseur de ver-d'oreilles. Des titres semblables, il y en a au moins une douzaine sur cet URBAN DREAMS. Ce 3ième album solo de Sebastian Kebu Teir est construit autour de thèmes de rock et de synth-pop des années MTV, sans oublier les fameuses power ballades avec des percussions lourdes et des solos de synthé qui se prend pour une guitare. Le style musical tourne essentiellement autour de Jan Hammer et Giorgio Moroder, avec des clins d'œil aux phases commerciales de Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream. Bref, une MÉ facilement accessible. Kebu est une figure très connue dans l'univers de la musique électronique (MÉ). Ce musicien natif de la Finlande s'est fait connaître grâce à ses vidéos sur YouTube où il interprétait des titres des artistes cités plus haut. Ses vidéos et ses concerts ont été visionné plus de 70 millions de fois à travers la planète. Sa musique est hautement contagieuse et est performée avec des synthétiseurs analogues. Ces performances sur YouTube, ses concerts et son album Perplexagon lui ont permis d'obtenir le prix du meilleur artiste aux German Schallwelle Music Awards en 2018.

Another Reality est titre atmosphérique avec d'intenses nappes envahissantes. Après une intro roulée dans la mélancolie de ses arpèges, Free from the Pain propose une bonne ballade avec un synthé aux gémissements poignants. Les percussions électroniques sont toujours aussi puissantes sur cette structure qui développe un up-tempo comme deuxième phase pour revenir en mode ballade par la suite. Memories of Youth est un mouvement symphonique à la Synergy dans Audion. C'est suivi par la structure lourde et lente de Chased by the Ghost of Yesterday qui porte assez bien son titre. Echoes of the Moment est une belle berceuse toute pétillante. Elle précède Fleeting Lights qui, après une mielleuse introduction brillant de beaux arpèges, se sauve dans la peau d'un bon synth-pop avec effets de guitare. Le genre de truc qu'on entendait au berceau de MTV, percussions en boîtes incluses. Late for the Meeting in the Maze propose une introduction en mode happening musical avant que des accords bien gras ne redirigent le tout dans un rock électronique mélangé à du pop-rock. Introduction, refrains et couplets! C'est simple et efficace comme tout. Mais aussi très entrainant. Hope est une petite merveille mélodieuse avec des arpèges tombant sèchement comme des flocons de neige sur des nuages en staccato. Les arpèges illuminent leurs teintes pour devenir plus mélodieux. Les percussions et les harmonies du clavier s'occupent du reste pour en faire un des très bons titres sur URBAN DREAMS. Le bruit des vagues vient de loin dans Distant Shores, un titre ambiant fredonné par un synthé à travers un voile nasillard.

On ne peut pas dire que Kebu fasse du copié-collé en continuant de créer ses structures ordonnées. Saved by MacGyver est un autre titre vivant sur des accords sautillant nerveusement. Des accords séquencés qui tournent pour se faire happer par de solides percussions et de bons pads de synthé brumeux. La mélodie est céleste comme cosmique avec juste ce qu'il faut de tendresse nostalgique. On ne peut pas ne pas aimer! Meeting the Ice Princess est un autre très beau titre avec une belle ballade-berceuse faite pour une nuit sous les étoiles. Arrival of the Tomato Plant Monsters suit avec une structure à l'effigie de son titre. Ça sonne comme un croisement entre les époques Jive et les années Seattle de Tangerine Dream. Tendre et mélancolique, A Call of Loneliness est aussi beau que Meeting the Ice Princess. Je vous disais qu'il n'y avait pas de copié-collé sur cet album. Et pourtant avec le nombre de titres on serait porté à penser le contraire. Même un titre comme Super Troopers nous surprend avec sa vélocité émotive sur une structure toujours très narrative-musicale et dont la démarche militaire nous prend par surprise. Un truc pour ados, comme bien d'autres structures sur cet album qui délie les jambes tout en nourrissant les oreilles avides pour une MÉ plus accessible. Le débit saccadé de Clear Skies accueille pourtant le son lent staccato harmonieux d'une musique qui aurait bien paru sur la trame sonore de Top Gun 2022. Guitare, percussions lourdes et lentes sont les éléments qui rendent ce titre attrayant. La musique de Regrets est conforme avec son titre avec une structure accablante où virevoltent des flocons d'arpèges sur un hymne sphéroïdal. Ça nous amène à l'ouverture de Dreamwalkers qui se développe avec le synthé-guitare pour atterrir dans une des bonnes power-ballades de l'album. Ça fait Scorpions, sans Klaus Meine et un Rudolf Schenker tout timide à la guitare. Dream of Hope est très collé sur la finale et en propose une dans un style ballade où la confusion s'empare de nos oreilles avec ce synthé déguisé en guitare qui a toujours le dessus sur les arpèges.

J'ai demandé une copie promotionnelle à Sebastian Teir, donc il fallait bien que je vous parle de cet URBAN DREAMS dont la seule faiblesse est d'être hyper commercial. Tout est dans le tape-oreille! Les structures sont ordonnées avec une certain niveau d'intensité qui gagne sa place sans devenir trop troublant. Il y a de bonnes ballades lourdes et poignantes, comme à l'époque de ma jeune trentaine. Ce n'est pas mauvais, ni prévisible. C'est juste placide et trop calculé. Tant que j'ai décortiqué l'album par tranche de 7 titres, après l'avoir écouté une bonne demi-douzaine de fois. Et non, je ne pense pas réécouter ce dernier album de Kebu sauf si c'est pour faire danser du monde ou initier de nouvelles oreilles à cette MÉ au doux parfum d'antan.

Sylvain Lupari (15/12/21) ***½**

Disponible au Kebu Bandcamp

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