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Writer's pictureSylvain Lupari

KEN MARTIN: ATMOS (2021) (FR)

Son Berlin School ambiant entre dans les oreilles pour y laisser une agréable empreinte

1 ATMOS 1 16:23

2 Particles 12:39

3 Rain Dance 15:17

4 ATMOS 2 16:55

5 Salvador Cruising 16:33

(DDL 77:47)

(Ambient Berlin School)

Ken Martin est un pionnier de la scène de MÉ Anglaise qui a connu une carrière en trois temps et mouvements. Celle des années 70, des années 90 et finalement dans les années 2000 avec une explosion de musique vendue dans la forme de CD-r sur l’étiquette Anglaise New Harmony. Une prolifique carrière avec plus de 200 cassettes et/ou CD-r sur plus de 45 ans de musique qui a exploré toutes les sphères de la musique ambiante et du Berlin School. Je me rappelle avoir fait une tentative au début des années 2000, mais sans aller plus loin. Le souvenir que j'en avais était une musique ambiante lourde et pleine de pastiches sonores des années 70 de Klaus Schulze. C'est un peu beaucoup ce qui se retrouve dans ATMOS, premier album de Ken Martin sur Cyclical Dreams qui continue d'étendre son empire en ajoutant un autre nom à son catalogue toujours aussi diversifié. Ce nouvel album propose 5 longs titres et près de 78 minutes d'une MÉ de grande qualité. C'est un très beau voyage cosmique que Ken Martin offre à nos oreilles avec ATMOS. Les mouvements sont lents et baignent dans une ambiance sonore finement élaborée avec une tonalité des plus envahissante.

ATMOS 1 nous plonge dans l'univers du psybient très cosmique de Ken Martin avec une source de bruits fondus qui s'étire et se défait avec un aspect de caramel sonore. Les bruits et effets cosmiques valsent avec un état d'apesanteur anesthésiant. Cette lente introduction évolue pour une phase de rythme ambiant entre la 3ième et 4ième minute. De vives oscillations structurent un rythme ascendant dont le débit est trop rapide pour entretenir un lien avec Klaus Schulze, lui dont les effets sonores imbibent toujours le parcours cosmique de ATMOS 1. Ces effets se multiplient, envahissant le décor tonal des oscillations qui raccourcissent leurs boucles, accentuant encore plus le débit que nos doigts peinent à suivre mais qui n'est pourtant pas créer pour la danse. C'est autour de la 12ième minute que ces boucles disparaissent pour laisser la place à des battements assourdis dans ce décor tonal. Ces pulsations deviennent de courts portions de rythme du séquenceur qui tisse un Berlin School trop court pour être apprécié. Particles est un titre sans vie musicale, ni rhythmique qui me rappelle mes premières tentatives pour découvrir l'univers Ken Martin. C'est un long titre construit sur des nappes de synthé flottant ou dérivant dans un cosmos réinventé par les effets sonores du musicien résidant en Espagne depuis le début des années 2000. Ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais je sais qu'il y a plusieurs adeptes du genre. Je dois par contre admettre que l'effet est saisissant dans une salle d'écoute. Rain Dance est un autre titre d'ambiances anesthésiantes. C'est aussi dans un cadre minimaliste qu'une ligne d'oscillations monte, descend et se faufile au travers maints effets électroniques cosmiques, qui ont déjà amadoués notre ouïe, sous un plafond délimité par une mosaïque de nappes chloroformiques.

Pas de longue introduction pour débuter le voyage ambiant de ATMOS 2. Le séquenceur sculpte une ligne de rythme ascendant qui oscille, comme un boa musical, dans une zone de sons intergalactiques. Une ombre partielle se dessine augmentant la profondeur d'un rythme, soudant ainsi deux boucles parallèles sautant dans une masse sonore sans trous, ni espace pour qu'un ion sauteur ne puisse s'échapper. Si je m'ennuie des solos de synthé, il n'y en a pas encore eus depuis la première seconde de ATMOS 1, les nappes de synthé collées une sur l'autre et les bruits mis en séquences sont autant d’éléments qui donnent du coffre à la musique de Ken Martin. Et c'est encore plus apparent sur le Salvador Cruising où le mouvement répétitif du séquenceur, qui fait très Klaus Schulze période Body Love à Mirage, offre de subtiles variations dans ses oscillations qui vont et viennent dans ces nuages de brume magnétisante et ces nappes de synthé cousues collées qui font les charmes d'une MÉ ambiante et vivante. Sans faire de solos, le synthé est nettement plus créatif dans ce titre.

J'ai bien aimé redécouvrir la musique de Ken Martin. Son Berlin School ambiant rentre facilement dans les oreilles pour y laisse une agréable empreinte. Nous sommes à l'école de la MÉ minimaliste où tout se joue dans les détails et le synthésiste Anglais y est très à l'aise. De la belle MÉ faite pour méditer et un titre comme Salvador Cruising est fait pour être louanger. L'album est aussi disponible sur le site Bandcamp de Ken Martin. Il est par contre plus dispendieux mais propose deux longs titre en bonis qui ne sont pas des titres inédits pour avoir apparus sur l'album Above the Horizon.

Sylvain Lupari (19/05/21) ***½**

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

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