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Writer's pictureSylvain Lupari

KLAUS SCHULZE: Dune (1980) (FR)

“Contrairement aux œuvres qui ont suivies Picture Music à X, Dune n'a pas cette étincelle qui envoûte dès la première écoute”

1 Dune 30:28 2 Shadows of Ignorance 26:20

Bonus Track 3 Le Mans 23:03 (Live 1979) SPV 085-304122 REV016

(CD 79:26)

(Ambient New Berlin School)

Klaus Schulze continue à rendre hommage à des auteurs qui ont influencés sa culture. Sur X, il avait composé le très rythmé Frank Herbert, avec DUNE il compose une musique atmosphérique en étroite relation avec le livre. C'est aussi le dernier album à saveur analogue de Schulze. Par la suite c'est l'ère digitale.

La pièce titre est hyper flottante. Pas de rythmes, ni de fines pulsations. Un 30 minutes d'atmosphère sombre et mystique qui débute avec une anarchie orchestrale typique des introductions improvisées de Schulze. Des chœurs recouvrent cette terre de désolation avec des chants stériles qui se fondent aux lamentations des cordes du violoncelle de Wolfgang Tiepold, créant une ambiance intimiste avec un doigté qui épouse à merveille les pensées d'un Schulze perdu dans les brumes de son mellotron. Lent et tranquille, Dune est le summum du soporifique avec un mellotron qui respire encore les souffles de X et des chœurs célestes qui chantonnent au-dessus d'un belle amalgame violoncelle/mellotron, dessinant les axes d'un fascinant duel orchestral. Plus animé, Shadows of Ignorance danse sur un rythme léger qui est labouré par des coups de violoncelle et tambourinée de percussions aux frappes variables qu'un synthé musical recouvre de solos très mélodieux. Ce titre introduit pour la première fois le chanteur préféré de Schulze, Arthur Brown. Et c'est là que je m'éloigne de ce titre au potentiel des meilleurs rythmes de Klaus Schulze. Si la musique envoûte, les vocalises de Brown sont sans expressions. Et franchement je ne comprends pas l'envoûtement de KS pour Arthur Brown. Sa voix, bien que poétique par moments, ne colle pas à ses structures. À moitié entre le chant et l'oraison, elle discorde sur les rythmes secs et saccadés, et entache la complicité entre Schulze et Tiepold qui tissent une savoureuse empreinte rythmique pour l'époque. Une voix que je trouve sans âme et qui n'arrive pas à enrichir la profondeur de l'ombre de l'ignorance. Dommage car c'est tout un titre. Enregistré en concert à l'Abbaye de l'Épeau, LeMans est typique des envolées improvisées de Klaus Schulze. C'est un titre dynamique qui s'amorce avec des percussions séquencées qui roulent un rythme ondulant sous de superbes solos torsadés. Les percussions minimalistes roulent en boucles continues sur une structure aléatoire où le rythme musical s'estompe pour laisser place à un discours incohérent des synthés, qui ont sans doute inspirés les langages robotiques des jeux d'arcades, avant de tomber dans une phase morphique et une finale des plus atmosphériques où d'intenses voiles de mellotron couronnent une finale atonale.

Contrairement aux œuvres qui ont suivies Picture Music à X, Dune n'a pas cette étincelle qui envoûte dès la première écoute. Il n'y a pas ces séquences qui captivent et enchantent, de même que ses synthés qui ensorcèlent et magnétisent. J'ai dû le réécouter plus d'une fois avant de me laisser subjuguer par la pièce-titre, alors que je suis toujours incapable de supporter la voix d'Arthur Brown. Ceci étant écrit, on ne doit par contre taire la musicalité derrière Shadows of Ignorance et la poésie silencieuse de Dune qui est la pièce charnière de ce 11ième opus de Schulze; un titre dont on reconnait les influences sur plusieurs musiciens de MÉ atmosphérique. Quoiqu'après X, je maintiens qu'il tombe plutôt à plat. En fait je ne le recommanderai pas pour introduire un néophyte à l'univers du musicien Allemand. Car DUNE n'est définitivement pas l'album baromètre de la qualité de ses œuvres.

Sylvain Lupari (23/09/06) **½***

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