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Writer's pictureSylvain Lupari

KLAUS SCHULZE: Dziekuje Poland (1983) (FR)

Dziekuje Poland est pour la MÉ digitale ce que ...Live... était pour la période analogue de Klaus Schulze

CD 1 (75:53)

1 Katowice 26:22

2 Warsaw 24:16

3 The Midas Hip Hop Touch 25:15

CD 2 (78:34)

1 Lodz 20:59

2 Gdansk 15:45

3 Dziekuje 5:52

4 Dzien dobry! 35:58 (Bonus Track)

IC| KS 80.040/41 (1983)

Revisited Records | SPV 304972

(2 CD 154:27)

(Minimalist and orchestral Berlin School EM)

Enregistré lors de la tournée Polonaise qui a suivi la parution de Audentity, DZIEKUJE POLAND est à l'ère de la MÉ numérique ce que Live est à celle analogue. Magistral, Klaus Schulze restitue les grandes lignes de son dernier album studio avec des versions renversantes de Spielglocken et Cellistica tout en plongeant dans son immortel X avec une interprétation de Ludwig II von Bayern. Puissant et déroutant avec de violentes incursions orchestrales qui détournent abruptement le cours des longues fresques musicales interprétées avec une étonnante cohésion, cet album est un incontournable dans la carrière du musicien Allemand. Et Revisited Records continue de gruger dans les voutes du virtuose Allemand en offrant une version retravaillée qui inclut une autre et étonnante version de Katowice.

Un doux synthé flotte dans une ambiance aux évolutions lentes qu'un coup d'échantillonnage aux orchestrations à la Schulze frappe de plein fouet, libérant le piano de Rainer Bloss qui gambade sur un air léger et harmonieux. Autre coup de semonce symphonique et le mouvement devient plus étourdi, saccadé sur un tempo aliéné de segments indisciplinés. Le calme revient sur un piano hyper mélodieux qui balance ses dernières notes jusqu'à la mise en place d'un mouvement séquentiel sec et hachuré. Le tempo est furieux et bat une mesure débridée autour des hurlements de primates qui se mutent en solos acuités sifflant sur un rythme nerveux et minimaliste. Un rythme que l'on connaît pour l'avoir entendu sur Audentity en Spielglocken. Cette déroutante fresque spiralée module ses intonations sur les coups d'échantillonnage qui défilent à longueur du titre, ouvrant des corridors sur de percutants solos de synthé et de belles orchestrations où violoncelle et violon se fondent à ces somptueux échantillonnages. Et ce superbe mouvement d'aliénation rythmique qu'est Katowice se meurt dans une finale peu reposante où de violents coups d'archets cacophoniques et d'autres plus suaves caressent les paradoxes d'une finale aux instincts de Audentity. Pas à dire, Klaus nous sert une superbe interprétation de Spielglocken. Warsaw est le titre que je préfère le plus ici. Nerveux et pulsatoire, le rythme s'installe de go avec un piano qui court sur des accords nerveux où arrangements orchestraux incisifs se défoulent en attente d'une autre direction rythmique. Et le rythme devient fluide. Warsaw (Cellistica) coule avec une frénésie retenue autour des percussions métalliques (de tubes de fer qui s'entrechoquent) sur un mouvement lourd et coulant. Un frénétique mouvement minimaliste qui traverse la barrière du temps au travers de superbes solos de synthés. Des synthés sauvages qui ajustent leurs longues kermesses sur de splendides segments modulés par d'intenses tourbillons qui modifient les axes rythmiques, filtrant des refrains qui collent aux tympans grâce à un incroyable jeu de synthé. Un synthé audacieux qui engloutit toute les merveilles électroniques qui ont secouées mes oreilles depuis fort longtemps. L'agencement des percussions métalliques est au-delà de toute imagination. Du grand art qui ne pouvait revenir qu'à un artiste comme Klaus Schulze et la 11ième minute me frappe toujours de plein fouet. The Midas Hip Hop Touch est le premier titre boni sur cette ré édition. Un titre que l'on retrouve sur Jubilee Edition mais rallongé de 5 minutes. C'est un délire très souple sur des Bongos tribaux qui donne l'impression d'assister à une quelconque incantation clanique. Je crois que c'est un titre qui ne se colle pas vraiment au contexte de DZIEKUJE POLAND. C'est un titre lourd qui gâche la fiesta débuté par Katowice et Warsaw.

Le cd 2 débute avec Lodz. S'adressant à la foule Klaus annonce qu'il va faire une interprétation de Ludwig II Von Bayern de l'album X. Un gros orgue ondulant ouvre ce mouvement qui tend vers une sonorité plus limpide, la grosse section à cordes qui amplifiait l’original étant absente. Mais ça demeure une très belle interprétation, avec toute la nuance et la subtilité de Ludwig. Comme si nous assisterions à une interprétation acoustique sauf que les strates orchestrales reviennent plus denses et plus intenses, respectant ainsi les prémices de cette structure incroyablement fluide qu'est Ludwig II Von Bayern. Après ce morceau Klaus Schulze et Rainer Bloss nous montre leur savoir faire en livrant un mini jam, qui parfois frôle l'indifférence, alors qu'en certains endroit la symbiose est parfaite. Je n'ai jamais été capable de blairer Dziekuje. C'est un long tourbillon bruyant où Schulze remercie tout son monde (Dziekuje), sauf…Rainer Bloss! Dzien Dobry! La pièce en prime est une interprétation plus complète et moins aléatoire de Katowice qui a débuté ce double album en concert. Plus fluide elle maintient toute la majestuosité de son avant-gardisme.

La magie derrière DZIEKUJE POLAND est Klaus Schulze. On y sent un KS inspiré par les évènements de la Pologne (le mouvement Solidarité) qui étale toute sa dextérité en fusionnant ses solos, parfois totalement hors de ce monde, à ses rythmes aux milles tournants abruptes. C'est un incontournable dans la carrière de Schulze et une prestation unique que vous n'entendrez jamais ailleurs. Et encore une fois Revisited Records nous balance une réédition qui frappe dans le mille. Avec un beau livret qui contient des notes fortes intéressantes sur cette tournée et une très belle restitution sonore, avec une sonorité que je trouve moins froide, d’un concert unique qui prend une sublime dimension avec Dzien Dobry! Si vous ne possédez pas ce concert cette réédition est une nécessité. Si vous l'avez, je suis convaincu que la sonorité y est supérieure.

Sylvain Lupari (16/02/07) ****½*

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