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Writer's pictureSylvain Lupari

KLAUS SCHULZE: Moonlake (2005) (FR)

Moonlake est un pur délice qui s'inscrit dans la lignée des grands albums de Klaus

1 Playmate in Paradise 30:07

2 Artemis in Jubileo 17:49

3 Same Thoughts Lion 10:38

4 Mephisto 15:23

SPV 63882 CD

(CD 74:04)

(Orchestral Berlin School)

Depuis quelques années l'ami Klaus ressuscite ses vieilles œuvres inachevées en gros catalogue musical (l'impressionnant Ultimate Edition et autres) et dépoussière ses œuvres achevées tout en les saupoudrant d'un nouveau mixage et de pièces bonis. Tout ça pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans. Au travers cela, il a même trouvé le temps de concocter un nouveau cd. Un cd que l'on n’attendait plus à cause des rumeurs inquiétantes sur son état de santé. Comment allait être ce nouvel opus? Est-ce que le prince de la MÉ continuerait à flirter avec un son techno? Reviendrait-il à ses amours d'antan? Après tout, Tangerine Dream n'a-t-il pas quitté les grosses odes synthétisées pour embrasser une sonorité FM? Rassurez-vous. Klaus Schulze revient en force. À la mesure de ses vieilles œuvres, MOONLAKE est un agréable festin sonore qui flirte avec ses styles.

Playmate In Paradise est la pièce charnière de ce nouvel album. Trente minutes de purs délices aux mouvements polyrythmiques qui débute avec un synthé au son flûtée. Un genre de saxophone atmosphérique qui danse sur une ligne hésitante. Le rythme prend plus de consistance et une 2ième sonorité aux airs de flûte introduit un beat plus corsé. Assis sur une basse juteuse et des percussions entraînantes, le rythme est soutenu parmi une multitude d'effets sonores électroniques. Le grand Schulze sort une pléiade de sonorités de son synthé; flûtes, clarinette, chœurs, tablas et autres, dont un vaporeux violoncelle qui sonne comme une lamentation humaine. Tous s'enchaînent sur des rythmes en mutation, alliant funky, groove, ambiant et spirales hypnotiques sur des intonations arabes. En mi-parcours, le titre devient plus atmosphérique et nous enveloppe d'un son en boucle qui nous hypnotise sur les pulsations des percussions. Tournoyant, le rythme s’accentue et Klaus Schulze y va de ses somptueux solos de mini-moog. Un peu plus et on se croirait à l'époque de Moondawn. Superbe!

Un splendide jeu de tablas sur un synthé tourbillonnant lance Artemis in Jubileo. Le titre roule sur des lignes de basses et un léger beat techno. Les amateurs d'Orbital sont en terrain connu ici. Un bon titre au rythme soutenu et aux orchestraux sublimes arrangements avec des violons à la Miditerranean Pads. Le plus court titre sur cet album fut enregistré lors d'un concert en Pologne en novembre 2003, Same Thoughts Lion. Mystérieux, le rythme est tiède et courtise la nostalgie. Un titre rêveur qui progresse comme un immense boléro sous d'épais manteaux synthétiques. Les soyeuses percussions, les vagues de synthé qui se rajoutent ne le dévient pas de son ambiance hypnotique. Un titre lent et superbement attirant. Enregistré lors de ce même concert, Mephisto a plus de rythme et sonne comme ses dernières compositions que l'on retrouve sur Contemporary Works. C'est après une douce intro que le titre embrasse une approche techno sur des lignes de piano séquencées. Les petites morsures de piano qui vont et viennent sont simplement divines. La pièce progresse sur un beat qui casse par endroits et qui termine sa course sur de longs solos de synthé, enrobés des effets atmosphériques qui on fait la marque de commerce de Klaus Schulze. Et comme ça, sans prévenir les 74 minutes de MOONLAKE se sont écoulées.

Il résiste à l'usure du temps! MOONLAKE est un pur délice qui est dans la lignée de ses grands albums; de Blackdance à Miditerranean Pads, en passant par les meilleurs moments des Contemporary Works. Il n'y a aucune faille et ce sont 74 minutes bien placées où l'on se gâte, et les oreilles et son soi-même. Une leçon à bien des dinosaures de la MÉ qui ont choisis la musique électronique commerciale qui vire au Easy Listening ou à la Muzak. Comme quoi que l'originalité puisse aussi bien vieillir tout en conservant son instinct originel. Merci Klaus! Merci pour le repiquage de tes œuvres, le dépoussiérage de tes bandes et pour ta durabilité.

Sylvain Lupari (25/05/06) *****

Disponible chez Groove

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