“Ce deuxième cd est beaucoup plus destiné aux collectionneurs et aux inconditionnels de Klaus Schulze”
CD 1(75:42)
1 Shadowlights 41:12
2 In Between 17:07
3 Licht und Schatten 17:23
CD 2 (73:14)
1 The Rhodes Violin 55:24
2 Tibetan Loop 17:50
Synthetic Symphony SPV 260070 (2CD 148:56)
(Modern Berlin School)
Pourquoi deux chroniques pour le même album? Parce que le dit album est présenté en deux formats; un album simple qui survivra à l’édition spéciale de deux skeuds, mais surtout parce que la note globale pour SHADOWLANDS souffrirait énormément si je fondais les deux chroniques en une seule. Vous me voyez venir?
Une grande majorité des commentaires sont très élogieux concernant ce 2ième CD offert en édition limitée. Je suis assez partagé. Par moments (oui ça lui arrive) l'ami Schulze a la fâcheuse manie de vouloir à tout prix remplir les 80 minutes des sillons numériques des skeuds argentés. C'est un peu ce qui se passe sur ce petite platine d'argent de SHADOWLANDS Limited Edition qui nous met dans les oreilles une trop longue dissection minimaliste de The Rhodes Violin. Vrai que les petits arpèges miroitants qui scintillent dans des ambiances orientales, dans des pleurs et des riffs du violon de Thomas Kagermann et de ses oraisons floues sont envoûtants. Vrai aussi que le rythme, absent du début, qui se profile et qui prend de l'ampleur par des accords de séquences s'emboîtant dans un mouvement stroboscopique serpenté et que la ligne de basse qui pompe ses accords ronds et sautillants et finalement que les percussions qui pulsent un délicat techno de zombies finissent pour offrir un de ces rythmes toujours magnétiques de la part du maître de l'art sériel électronique. Mais c'est aussi vrai que The Rhodes Violin souffre de ces trop longues minutes entre ce que chacun des éléments musicaux précités s'intègrent afin d'y harmoniser ses 56 minutes éparpillées dans les sphères de l'ennui. Tronqué de 20 minutes et The Rhodes Violin aurait été aussi délicieux que Shadowlights. Tibetan Loop nous amènes vers un autre niveau avec une fascinante incantation spirituelle psalmodiant sur les ailes d'un art musical abstrait. Les ondes de synthé sont sombres et étrangement musicales. Elles tissent ces parois de confort qui supportent le poids des hérésies vocalisées de Schulze où les violons de Kagermann s'y perdent avec une habile fusion de deux entités musicales qui confondent l'ouïe avec magie. Sauf que Tibetan Loop reste d'ambiance. Un mélange d'ambiances lunaires et claniques avec des chants plus berbères que tibétains qui se perdent dans une mosaïque éolienne où synthé et violons égarent leurs fragiles harmonies nomades, confirmant par moments tout le questionnement sur la nécessité de ce 2ième CD qui s'adresse plus aux collectionneurs et aux fans purs et durs de Klaus Schulze.
Sylvain Lupari (10 Mars 2013) ***½**
Disponible chez Groove
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