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Writer's pictureSylvain Lupari

KURTZ MINDFIELDS & TAJMAHAL: Analogic Touch (2018) (FR)

“Analogic Touch; From Berlin School to Ambient Electronica! Ça veut tout dire!!”

1 Lanakiea 30:39 2 Deep Field Emotion Part One 7:43 3 Silken Voyage 9:16 4 Deep Field Emotion Part Two 9:29 5 After Earth Song 12:16

Bonus Track 6 Dance of Senufo Ancestors 8:23 Electrik Dream (CD/DDL 77:46) (Classic Berlin School)

Aussi bien le dire d'entrée de jeu, en découvrant le fascinant univers de ANALOGIC TOUCH vous acceptez d'entrer dans un monde sonore unique où l'expérimentation d'une panoplie de synthétiseurs et de séquenceurs analogues côtoient des formes musicales et des ambiances intimement liées à cette recherche des grands pionniers qui ont amené la MÉ là où elle se situe présentement. Encore plus affamé par cet univers sans frontières, Kurtz Mindfields fait honneur à sa réputation en signant une œuvre encore plus percutante que Journey Through the Analog Adventure en 2015. Troquant à merveille phases d'ambiances, intrinsèques aux infinies possibilités de l'art, pour des rythmes évolutifs, le duo Kurtz Mindfields et Tajmahal rend toute la noblesse à la MÉ de style Berlin School avec un album dont la seule faille est que toute bonne chose ait une fin. Appuyé par le DJ concepteur de sons Tajmahal, cet album, qui demande un peu plus de patience avant d'assimiler ses beautés, fourmille d'invités visionnaires avec les participations de Stephane Gallay, Kliment et Olivier Grall aux synthés, Jean Michel Zanetti à la guitare, Robert Rich sur le Haken Key Continuum ainsi que Milena Sergeeva, Irina Mikhailova et Wendy Martinez aux voix. Un étonnant album qui mérite son sous-titre; From Berlin School to Ambient Electronica.

L'album débute avec le titre-fleuve Lanakiea. Du haut de ses 30 minutes, ce long titre évolue par phases et à travers un panorama sonore riche des 1001 feux sonores des synthétiseurs analogues. Milena Sergeeva prête sa voix et ses suaves murmures à une introduction nourrie par une nuée d'éléments d'ambiances électroniques, un peu comme si le tandem Briançon/Tajmahal découvrait pour la 1ière fois les infinis possibilités des instruments analogues du studio d'Olivier Grall. Les immenses nappes gorgées de tonalités d'église affluent comme une marée déchaînée qui éclabousse les berges d'une nuée d'orgasmes sonores. Cet espace d'ambiances et d'expérimentations atteint les 5 minutes avant qu'une première structure de rythme crache des séquences qui gargouillent dans un cosmos tacheté de ses outrancières possibilités soniques. Appuyé de sobres percussions, le rythme étreint un genre de Funk cosmique avec des boucles oscillatrices gourmandes qui roulent sous des jets de solos acrobatiques. Déjà la forme change 3 minutes plus loin. Après une courte phase ambiosonique, qui reprend les éléments de son introduction, il s'accroche dans les sphères de sa 1ière phase, mais avec plus de lenteur. Une autre phase, plus ambiosphérique, émerge autour de la 13ième minute. Kurtz Mindfields et Tajmahal y vont cette fois pour une approche de pur Berlin School et ses parfums Gothiques avec des nappes de voix chthoniennes qui fredonnent sur un lit de nappes Schulziennes. Des parfums de Mellotron s'élèvent avec des lignes de flûtes, alors que tout doucement ce long passage ambiant de Lanakiea rehausse sa valeur avec un piano pensif et dérive vers une phase de rythme purement Berliner. Un rythme stationnaire qui sautille sur place et dans un firmament de solos et d'effets analogues. Une autre phase ambiante rencontre nos oreilles avant que Lanakiea épuise ses énergies dans une finale à saveur Jazz électronique progressif.

Deep Field Emotion Part One nous amène à un autre niveau! Un filament du séquenceur s'échappe après 90 secondes d'opacité ambiante. Sa ritournelle harmonique est aussi diabolique qu'une spirale horizontale qui tournoie afin d'hypnotiser notre écoute. Des claquements de percussions mordent cette fragile approche rythmique qui s'appuie aussi sur des percussions plus lourdes. Le mouvement est lent et permet au séquenceur d'apporter des nuances dans la couleur des harmonies rythmiques et de son rythme ambiant, ainsi qu'une subtile fluidité qui se démarque à peine, tant les ambiances s'intensifient au fur et à mesure que Deep Field Emotion Part One approche sa finale. Je préfère par contre l'approche plus fluide et plus expérimentale de Deep Field Emotion Part Two qui me rappelle le meilleur de Synergy. Mais les 2 titres sont superbes! Après une lente introduction ambiante, Silken Voyage scintille de ses 1000 feux avec une structure circulaire où les séquences scintillent dans une approche à la Mike Oldfield (Tubular Bells). La guitare de Jean Michel Zanetti lance de beaux solos méditatifs, préparant ce titre à sa 2ième phase qui se veut plus rock. After Earth Song couronne ANALOGIC TOUCH; From Berlin School to Ambient Electronica entre le rêve, pour le beau piano, et la réalité avec une approche de rock ambiant que la très belle voix d'Irina Mikhailova caresse de mille murmures. Magnétisante, la musique de After Earth Song se débarrasse de son étiquette de rock ambiant/cosmique pour plonger dans une solide finale d'Électronica ambiant, respectant ainsi à la lettre la dimension du titre d'un album qui va vous en mettre plein les oreilles. Un petit cadeau vient avec l'achat de cet album; le titre en Dance of Senufo Ancestors disponible sur la page Bandcamp d'Electrik Dream. This is a variation on the same themes of Deep Field Emotion, but in a more psychedelic approach. Another great gift from Kurtz Mindfields!

Sylvain Lupari (July 16th, 2018) *****

Available at Electrik Dream Bandcamp

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