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Writer's pictureSylvain Lupari

LAMBERT: Mirror of Motions (1993) (FR)

“Mirror of Motions est aussi bon qu'Inside Out, un peu plus audacieux devrais-je dire, mais rayonnant de ces rocks et sons de TD du début des années 90”

1 Into Life 5:43 2 Dreaming 12:43 3 Successive Pictures 2:56 4 Airing 4:08 5 Farewell 2:12 6 Drifting Away 11:24 7 Soaring Flight 10:50 8 Energetic 5:17 9 Lonewolf 12:45 10 Fairy Land 6:49 Spheric Music ‎| SMCD 1002

(CD 75:02) (Solid E-Rock)

Suivant le succès d'Inside Out, Lambert nous revient avec un album qui ne fait pas dans la dentelle, ni dans l’ambiguïté. MIRROR OF MOTIONS offre aussi une collection de 10 titres qui sont résolument plus rock! Mis à part un ou deux moments d'errance ambiosphérique, comme dans la structure évolutive et progressive de Lonewolf, Lambert vise le rock électronique entraînant et la ballade avec des synthés toujours en mode charme, en mode tisseurs de mélodies mangeuses de tympans.

Into Life démarre en trombe avec un rock fougueux qui semble sortir des sessions de la pièce B10 du précédent album de Lambert. La ligne de séquences crache des ions qui font des voltiges vives, roulant et déboulant sur de sobres percussions. Le clavier tisse des nappes et accords qui ont dominé ces structures de Dance Music des années 80 alors que le synthé lance des harmonies qui se sifflent, mais pas autant que ces solos qui charment autant que dans l'univers d'Inside Out. Le ton est donné à un album qui risque de brûler vos pieds. Le côté ballade accrocheur n'est pas tombé dans l'oubli avec cet album. Et Lambert nous en balance une couple de très bonnes qui se vautrent entre nos oreilles. Dreaming est la première et la meilleure du lot. La guitare est savoureuse et balance des harmonies sous formes de bons solos, quoique Farewell n'est pas à dédaigner avec son approche plutôt médiévale dosée par les parfums de Beach Theme de Thief. Successive Pictures est d'un genre Synth-Pop avec une structure toujours nourrie de ces séquences qui sautillent dans un espace trop restreint. Si la guitare semble d'un autre univers, les nappes/riffs de synthé respirent celles de Tangerine Dream. Airing est un titre plus orienté vers l'univers électronique des années vintage avec une structure plus complexe. Une première ligne de séquences tournoie avec une approche de style Halloween, mais plus virginale, sur les vives pulsations d'une ligne de basse gourmande. Cette structure de rythme et le chant du synthé nous plonge dans les années Blackouts d'Ashra.

Une autre référence que l'on perçoit, toujours afin de guider le lecteur, est celle de Mark Shreeve dans Legion et le titre Icon qui pousse les limites de Drifting Away vers d'autres territoires. C'est un bon rock électronique soutenu, mise à part une trentaine de secondes, par des séries de séquences nerveuses dont les boucles montent et descendent dans la course de percussions sobres. Toujours harmonieux, le synthé travaille fort en multipliant les effets tout en préservant sa capacité harmonique et en effectuant une série de solos, certains ont des parfums de guitare dans une structure qui a besoin de respirer, autour des 8 minutes où une harmonica flotte avec un air de tristesse, avant de rebondir dans une phase plus rock où la guitare crache riffs et solos. L'approche de Silver Scale avait séduit les fans lors d'Inside Out. Nous la retrouvons ici dans Soaring Flight dont la structure très TD respire comme dans des titres tel que Sun et Dolphin's Cry.

Energetic est lourd et lent avec de solides et lourdes percussions de Boris Glitzner qui martèle un mouvement de séquences sphéroïdales. Ça me rappelle la période Optical Race. Débutant avec une approche sournoise qui instaure un climat de film d'épouvante, avec de bons effets et surtout cette ligne de séquence qui sautille en cercles aussi parfaits qu'un iule qui cherche sa queue, Lonewolf est un très bon titre d'un genre Dr Jekyll & Mr Hyde. Douce et intrigante, l'introduction reste charmeuse même avec son voile obscur. Les percussions de Boris Glitzner effectuent des roulades, comme dans une fanfare, avant de faire exploser les ambiances pour un furieux rock progressif. Ces ambiances s'apaisent de nouveau et nous entrons dans une phase plus occulte où on confond les brises avec des voix surnaturelles. Une flûte très Baumann, d'ailleurs cette phase respire quelques moments de Trans Harmonic Nights, fait flotter des airs enchanteurs alors que les séquences sautillent en pas de 5 sur les anémiques respirations d'une basse ronflante. Une superbe nappe éthérée recouvre cette phase ambiante d'un linceul d'ésotérisme tandis que Lonewolf arbore fièrement un rythme électronique qui sera pillé par une guitare et ses solos vicieux. C'est très bon! Ça demande quelques écoutes mais ça vaut le coup! Fairy Land termine MIRROR OF MOTIONS avec force. Le rythme est vif et fluide, dans le genre Synth-Pop comme Successive Pictures mais avec une touche plus Jean-Michel Jarre au niveau des percussions. C'est vivant et plus gaie que Lonewolf et ça démontre aussi que Lambert est toujours aussi à l'aise sous n'importe quel chapeau. Comme ici et comme Inside Out; deux gros albums de rock électronique qui voyage entre les années 70 et 80 tout en installant ses ancrages dans les années 90.

Sylvain Lupari (13/03/17) *****

Disponible au Spheric Music et CD Baby

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