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Writer's pictureSylvain Lupari

LIGHTFORM: Circadian Rhythms (2021) (FR)

C'est un bon album de Lightform dont la dispersion des influences donne l'illusion d'entendre un album solo de Chris Franke

1 Spiral Toucher 4:56

2 Zephyr Trace 6:17

3 Magnolian Bliss 6:11

4 Thermophore 3:28

5 Ova-Coda 5:10

6 Belief Inversion 6:35

7 Dovepath 8:36

(CD-R/DDL 41:15)

(E-Rock)

Spiral Toucher épouse l'idéologie derrière son titre avec un séquenceur en mode spirale qui fait tournoyer ses ions dans des issshhh permutant pour une nappe ésotérique. Le séquenceur ramène son troupeau de ions qui sautillent sur place, attendant d'être mitraillés par des percussions en boîtes garochant ses rafales percussives. Bifurquant subitement en mode synth-wave des années 80, Spiral Toucher étend ses arrangements dans une structure de musique qui est plus en mode danse que rock. Disons, synth-pop des années rose-platine! Ne vous sauvez pas! Cette première invitation à la découverte ne se passe pas toujours avec un regard sur les années synth-pop anglaises. CIRCADIAN RHYTHMS est là pour explorer les rythmes avec tout ce qui attache la musique de Lightform aux racines de ses influences. Offert en format CD-R comme en téléchargement, incluant même un format FLAC 24Bits, ce nouvel album de Tim Darbyshire est une invitation à se dégourdir les jambes sur des structures dominées par les séquenceurs et leurs multiples algorithmes rythmiques dans un court 41 minutes fortement influencées par les séquenceurs et mélodies rythmiques de Tangerine Dream, années Johannes Schmoelling.

Ainsi, l'ouverture de Zephyr Trace peut éveiller les souvenirs de Love on a Real Train avec une poignée de séquences papillonnant dans un cercle invisible. Une ligne de basse soutien ce mouvement statique alors que les harmonies sont coulées dans des riffs de clavier et que les souffles musicaux des synthés se fondent dans ceux d'une brume remplie de voix. Mais ce qu'on retient le plus de Zephyr Trace est sa promiscuité artistique avec les ambiances de Risky Business. Cette ossature sera reprise avec un peu plus de vélocité dans l'ouverture de Magnolian Bliss. Le rythme devient plus saccadé avec le débit des séquences spasmodiques que la ligne de basse tente de regrouper sous des cliquetis percussifs nerveux. Le synthé est superbe avec une trop belle mélodie qui me hante depuis la première écoute de CIRCADIAN RHYTHMS. Thermophore exorcise tant que mieux ses démons de Logos qui se moquent d'une structure de rythme très près de la Düsseldorf School. Ova-Coda est un rock électronique dominé par les multi couches du séquenceur qui délie ses lignes de rythmes et d'harmonies indépendantes du synthé qui sert plus à remplir le décor. Le titre exploite aussi une structure circulaire saccadée par un séquenceur qui déploie son arsenal de séquences convulsives, comme celles qui sont plus harmoniques, tout en étant bien soutenu par de sobres percussions. Belief Inversion est un autre titre très original dominé par la vision polyrythmique du séquenceur. Une série de lignes de rythme est lâchée lousse dans une plaine musicale pour tournoyer autour d'un noyau dont l'expression harmonique me fait penser à la vision de Robert Fripp dans le développement de Exposure. On peut même entendre le mot dans les courtes phases ambiantes d'un rythme entrainant dans sa vision rock'n'dance électronique. Un très bon titre! On arrive déjà à la fin de CIRCADIAN RHYTHMS avec Dovepath. Ce plus long titre de l'album propose des lignes de séquences circulaires qui s'attachent à une structure pulsatoire. Ce rock électronique pour neurones peut nous faire bouger le cou, alors que ce sont plutôt les oreilles qui s'amusent à découvrir cette chorégraphie des sons en diapason avec nos émotions. C'est comme entendre les étoiles chanter avec ces arpèges scintillant comme des perles qui harmonisent leurs charmes avec des éléments mélodieux qui miroitent dans ces élans giratoires. Des effets de voix d'une chorale absente ajoutent plus de profondeur, alors que toute cette beauté électronique s'effacera autour de la 5ième minute, laissant Dovepath sans rythme. Pas de rythme, mais il reste toujours cette boule où les miroitements des arpèges dansent avec les séquences dans une chorégraphie ambiante ayant toujours un léger voile sibyllin autour de ses charmes.

CIRCADIAN RHYTHMS est un bel album de Lightform dont l'éparpillement de ses influences donnent l'illusion d'entendre un album solo de Chris Franke. C'est assez près pour y croire, tant la musique respire celle du Dream dans ses années 83-84, mais avec une belle twist personnelle à Tim Darbyshire qui lui donne ainsi plus de latitude dans l'exploitation de ses influences. Un bel album plus complexe qui est fait pour plaire d'écoute en écoute.

Sylvain Lupari (16/03/21) ****¼*

Disponible au Lightform Bandcamp

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