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Writer's pictureSylvain Lupari

LINGUA LUSTRA: Soundfields (2022) (FR)

Un bon casque est l'élément clé pour découvrir cette profonde odyssée Dark Ambient

1 Life2, Pt. 1 10:38

2 Life2, Pt. 2 7:10

3 Life2, Pt. 3 5:04

4 Life2, Pt. 4 13:18

5 Life2, Pt. 5 11:54

6 Life2, Pt. 6 7:54

(DDL 56:39)

(Dark Ambient)

Difficile de sillonner les territoires SOUNDFIELDS de Lingua Lustra. Après un superbe opus qui flirtait avec une Berlin School formée de son imagination en Life2, Albert Borkent a plutôt choisi de nous ramener pour son 2ième opus de 2022 à ses premières inspirations d'une musique électronique (MÉ) conçue dans les réfractions d'ondes bourdonnantes. Divisé en 6 actes bien distincts, ce nouvel album-téléchargement du musicien Néerlandais est une invitation dans un univers de bourdonnements, de brises ferrifères et de souffles ocrés. Pour autant que l'on écoute attentivement, SOUNDFIELDS est plus qu'une masse sonore sombre et sans vie. Il se cache un fil de mélodie qui prend tranquillement forme dans un univers où des effets de voix se font entendre à travers les murmurations d'ondes de synthés qui sont devenus des machines à broyer les sons.

Soundfields, Pt. 1 est une symphonie de woosshh et de wiisshh où on entend en arrière-fond une fascinante aura mélodieuse se rendre jusqu'à nos oreilles. La masse de sons se transporte par bourrasques qui sont par moments intenses, créant des bourdonnements qui nous entraînent dans un univers de MÉ en permanence obituaire. Soundfields, Pt. 2 propose une différente enveloppe sonore. Derrière une apparence métallique, les bourdonnements ont cette radiance pastorale qu'on saisit plus lorsque nos oreilles découvrent cette tonalité cuivrée qui est brouillée par des ondes de tintements de cloche derrière un mouvement qui se déplace avec la lenteur d'une âme lourde. Une fascinante mélodie berbère dystopique se dégage de ces ambiances qui laissent imaginer le panorama d'un désert de roches noires dont un point blanc se détache, soit la silhouette du prieur touareg. Un étrange dialecte électronique se cache derrière les ondes de synthé qui flottent comme ces voiles libérées par un vent granuleux de Soundfields, Pt. 3. Des pads de synthé se déposent délicatement sur ces bourdonnements auréolés de poussières volcaniques, laissant entendre une texture plus sulfureuse sur cette structure où se déposeront plus loin quelques accords fantômes. De quoi commander toute notre attention sur la musique proposée par Albert Borkent. Cette perception d'un étrange dialogue de machines se poursuit dans l'ouverture de Soundfields, Pt. 4 avec des ondes de sons vocables. Ce titre nous extirpe de cette étouffante ambiance de noirceur abyssal avec une structure plus méditative où cogitent des accords de clavier à la recherche d'un chemin mélodieux. Il n'y en a pas! Même si des oiseaux pépient dans un chant minimaliste, les accords résonnent en suspension sur un voile d'ondes bourdonnantes qui reviennent hanter notre écoute résolument à la recherche de ce qui charme tant dans cette symphonie pour vents et bourdonnements d'une planète désertée. Dans une texture plus lente et avec une vision panoramique plus près d'un oasis dans une constellation stellaire inconnue, Soundfields, Pt. 5 continue sur cette lancée de mélodie émiettée par les doigts d'un claviériste songeur dans des brises ocrées. Les nappes de basse ici sont rampantes, vampiriques. Finalement, c'est dans le giron de Soundfields, Pt. 6 que repose la mélodie tant espérée. Son mouvement est ascendant. Initialement, il ondoie avec paresse pour se blottir sur des orchestrations ferriques. Il serpente le mouvement de cette masse ainsi que des effets de crissements synthétisés dans un décor où les brumes des sables se cristallisent en masses compactes qui bourdonnent de sa tonalité jaune-brune. Une phase qui nous invite à une étrange quiétude perturbée bientôt par des brises plus costaudes où des dialogues semblent prendre une forme plus humaine.

À moins d'aimer une symphonie d'ondes de synthé tamisées de poussières de Lune, SOUNDFIELDS de Lingua Lustra n'est pas ce que j'appelle un rendez-vous musical gagné d'avance! Un bon casque d'écoute est l’élément-clé de sa découverte. Ainsi nous sommes à mieux de saisir toute la richesse d'un décor sonore en mutation ainsi que les nuances dans les textures et ce lien de mélodie embryonnaire qui émoustille les sens. L'immersion dans sa zone de charmes est aussi ainsi totale et sans appel!

Sylvain Lupari (18/07/22) *****

Disponible au Exosphere Bandcamp

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