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Writer's pictureSylvain Lupari

LOOM: The Tree Hates the Forest (2013) (FR)

Il s'agit d'un solide album rempli de clins d'œil musicaux trop nombreux et évidents pour les univers de Tangerine Dream, à la fois de Schmoelling et de Jerome

1 Polaroids from Anywhere 8:09

2 Cloud Walk 4:35

3 Quantal Highways 4:17

4 The Vedic Ritual 8:39

5 A Grand Solar Minimum 7:07

6 Bandhu 9:33

7 A Night out at the Cirqus Voltaire 6:17

8 Chants Beyond the Underworld 5:07

9 Emerald Suite 8:27

10 Tachycardia 5:54

(CD 67:19)

(Melodic E-Rock)

Un beau chant flûté se recueille dans de suaves arrangements orchestraux. Il annonce les turbulences de Polaroids from Anywhere; un titre imprégné des vicieuses approches de Jerome Froese et des meilleures ambiances de Neptunes qui m'a accroché dès la première écoute. Après une intro ambiosphérique engorgée d'une foule de bruits dont les racines interpellent les ambiances métalliques des années Logos, les pleurs des synthés rappellent quand à eux les années White Eagle. Les séquences et percussions? Les années Hyperborea et Poland. Voilà tout l'inconfort de THE TREE HATES THE FOREST! Polaroids from Anywhere avance à tâtons à l'aide de bonnes séquences papillonnées, des effets de gaz ouatés et des riffs saccadés de la Guitartronica de Jerome. Entre ses phases de rythme lourd mais statique et ses ambiances flottantes où chaque parcelle de sons est comme une fusion entre les univers de Jerome Froese et celui de Johannes Schmoelling dans Tangerine Dream, Polaroids from Anywhere, tout comme A Grand Solar Minimum, et ses parfums orchestraux, ainsi que Emerald Suite et son enveloppe harmonique qui fait très Schmoelling, fait son surplace d'une façon qui aguiche constamment l'ouïe, mais sans jamais prendre son envol. C'est bon, mais il y manque quelque chose. Et cette constatation est à la grandeur de THE TREE HATES THE FOREST.

Oh…que j'ai de la difficulté avec ce dernier album de Loom. Pas qu'il ne soit pas bon. Je dirais plutôt qu'il n'est pas à la hauteur des attentes. À tout le moins, des miennes. Et les attentes étaient, avec raison, très élevées suite aux deux EP et surtout après Scored; un superbe album en concert avec des aperçus de ce qui devrait suivre plus tard. Coincé entre les années Virgin, Jive et Miramar de Tangerine Dream, les approches harmonieuses très stylisées de Johannes Schmoelling ainsi que les rythmes et riffs lourds et secs de Jerome Froese, la meilleure des exemples est Bandhu, l'album semble être victime des égos des membres du trio. Chaque titre est noyé dans des structures ambivalentes où on a la vague impression que chaque membre de Loom essaie d'impressionner et de défier l'autre. Donc il manque une forme de cohésion et de complicité, contrairement à Scored ou encore 200 002. On trouve de bons filons sur des titres qui ne sont pas assez exploités car il débouche vers une autre avenue, toujours aussi bonne, mais toujours aussi brièvement exploitée. Il y a des titres que l'on écoute et qui nous donne plus le goût d'entendre les albums du Dream ou de Jerome Froese. L'essence de Schmoelling? On la retrouve partout. Je ne pense pas vraiment que c'était l'effet recherché par Loom. À tout le moins, ce n'est pas à ça que je m'attendais. Si on a des bons flashes à la Rejuvenation, du EP 200 002, on constate assez vite que chaque titre est un genre de tour de Babel sonique où trop d'ingrédients, propres à chacun et à leur racine, bouillonnent dans des structures somme toutes assez invitantes.

Très prometteur et inondé dans des effets soniques à la Exit, The Vedic Ritual tombe à plat. Si on aime l'approche de ballade rêveuse de Cloud Walk et ses accords de piano électrique qui sommeillent dans des ambiances de Logos ainsi que sur un chapelet de séquences circulaires, on cherche à comprendre dans quel giron se situent les bouillants Quantal Highways et A Night out at the Cirqus Voltaire qui sonnent comme des gros rocks version symphonique New Age entre du Vangelis et du Yanni. C'est pas mauvais, mais il y manque quelque chose, et ce malgré les très bons solos de Schmoelling. À ce niveau Chants beyond the Underworld est plus réussi. L'emprise Schmoelling demeure et ses habits de Vangelis transpirent des inspirations dramatiques très cinématographiques. Tachycardia est une bombe. Un titre hyperactif qui aurait sans l'ombre d'un doute figuré sur un album de Jerome ou encore Robert Waters tant le rythme, puissant et dynamique, ne diminue en rien les fines brises mélodieuses.

Comme on peut lire, THE TREE HATES THE FOREST n'est pas vilain. C'est un album vivant et dynamique où la très grande expérience de Johannes Schmoelling semble retenir les ardeurs de ses deux jeunes compères. Ce faisant, chaque titre explose de ces différentes visions et approches de Schmoelling, Froese et …Waters. Étrange, j'allais écrire Franke. À trop en faire, à trop chargé chacune des structures et en voulant embrasser les égos de tous et chacun, Loom a manqué son coup. Chaque titre regorge des empreintes personnelles des membres du trio qui trop souvent cherche à sillonner dans les terres les plus prometteuses ou les plus commerciales du Dream. Comme dirait ma blonde; trop c'est comme pas assez. Mais à quoi d'autre pouvions-nous espérer de Loom?

Sylvain Lupari (24/03/14) ***½**

Disponible chez Groove nl

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