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Writer's pictureSylvain Lupari

LORD OF THE ANTS: Firebird (2014) (FR)

Si l'on aime la diversité et les structures musicales qui prennent des virages complètement inattendus dans un maillage de rythmes ...

1 Firebird 3:38 2 Ruby 3:22 3 A Dedicated Man 3:43 4 Expectate Veni 7:05 5 Dr Dee 4:35 6 Impossible Sky 5:11 7 East at Least 5:02 8 Neuronaut 4:13 9 Secrets of the Days 4:55 10 Keep Off the Grass 4:35 11 1218 4:25 12 Orlando Girl 5:13 AD Music | AD139 (CD-rDDL 55:57) (Electronica & New Age)

Après avoir foulé les sentiers du New Age, ADMusic explore les avenues d'une MÉ qui mélange des rythmes plus tenaces à des orchestrations où des mélodies assez accrocheuses, certaines estampillées du sceau New Age, flottent dans des enveloppe musicales qui nouent des approches cinématographiques à de l'Électronica. Hydrosphere, de Divine Matrix et Of Moons and Stars, d'Iotronica sont deux bons exemples de la nouvelle direction du label Anglais. FIREBIRD se distance un peu avec une musique plus punchée qui se rapproche du très intéressant Transfer of my Affections de The Pels Syndicate. Ce 2ième album de Lord of the Ants, l'autre étant Quantum Voodoo paru en 2009, offre une douzaine de titres qui bougent énormément à l'intérieur de leurs minutes et qui effleurent les grands thèmes de l'Électronica sans jamais vraiment s'enraciner dans un genre en particulier.

La pièce-titre ouvre avec une série d'arpèges frissonnant comme des bouts de bois qui s'entrechoquent dans des grands vents sibériens. L'approche est nerveuse, mais vite recouvert par des nappes de voix grégoriennes qui infusent un parfum d'Enigma sur une structure de rythme qui s'anime sur un maillage de percussions linéaires et de basses séquences. Ça donne un genre de semi techno entrecoupé de passages aussi éthérés que les sections de mélodies et les orchestrations qui la décorent. Ce genre de rythme aux nerveuses secousses statiques trouve sa niche aussi sur Dr Dee, qui fait très TD avec sa guitare, et Orlando qui fait plus dans le genre Ambient Chill. Plus cinématographique et très relaxant, avec ses délicats arpèges qui frissonnent dans les vents des orchestrations et des voix aériennes, Ruby fini par offrir un beau down-tempo avec une tonalité de guitare, assez nasillarde, qui pleure sur un tempo lent. Si on aime le genre plus ballade, Secrets of the Days offre une intéressante approche folk avec une guitare acoustique qui éparpille ses accords sur un rythme assez lent. Les voix et les violons offrent une texture plutôt poignante. Du rock électronique, très Tangerine Dream des années 220 Volt Live, entre maillé dans une approche genre Deep House, A Dedicated Man transite par plusieurs genres en un peu moins de 4 minutes, alors que Neuronaut est un Deep House pur. La diversité abonde sur ce 2ième album de Christopher Westcott, l'homme-orchestre derrière Lord of the Ants. En plus de trouver un intéressant, et tout à fait inattendu reggae en Keep Off the Grass, Expectate Veni nous entraîne dans une longue structure progressive qui collige à peu près tous les styles que l'on retrouve sur FIREBIRD. Le rythme est plutôt lent, parfois saccadé, avec des effets sonores bien agencés à une approche musicale assez tribale. Seul bémol! Le son semble avoir ses limites. Il distortionne par moments. Est-ce l'effet recherché? Il se pourrait car ça ajoute un effet de science-fiction apocalyptique sur une structure plus ou moins cinématographique. À ce niveau, et quoique nettement plus tranquille, 1218 est plus près d'un écran avec des orchestrations un brin dramatique et des percussions qui roulent comme des tonnerres militaires sur les pleurs des violons. Un bon titre bourré d'émotivité! Impossible Sky est un titre qui fait un peu bande à part avec une approche plus acoustique qui se démène sous des tonnerres de percussions et se repose sur des parfums de saxophone. Par moments on dirait un genre de lounge, de jazz et de blues avec une guitare qui râle dans les entrelacements de plusieurs genres. East at Least débute avec une approche ambiante où vents grésillants et lignes de synthé ocrées flottent comme des nuages radioactifs. Le titre fini par tomber sous les charmes d'un bon mid-tempo, entrecoupé de saccades et de mouvements ambiants, de fascinantes brises rauques aux parfums de Didgeridoo, de belles orchestrations et une voix séraphique. J'aime bien! Et si on aime la diversité et des structures de musique qui prennent des directions tout à fait inattendues dans un maillage de rythmes qui touchent à peu près à tout dans les sphères de la MÉ d'un genre électronica, FIREBIRD est tout à fait dessiné pour vos goûts.

Sylvain Lupari (17/11/14) *****

Disponible chez AD Music

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