“Un solide album de danse ethnique sur un époustouflant travail de percussions”
1 La iniciación 4:20
2 Mi alma, su alma 5:22
3 Ofrenda 4:08
4 Lacandona I 4:06
5 Cenote 4:33
6 Kimil 4:37
7 Lacandona II 5:54
(DDL 33:00)
(Ethnic EDM)
Les Lacandons sont une ethnie amérindienne, de langue et de culture macro-maya, implantée dans la Selva Lacandona au cœur de la forêt tropicale de l'État mexicain du Chiapas, près de la frontière sud avec le Guatemala. C'est de cet endroit rêvé par plusieurs d'entre nous que Lucas Tripaldi a décidé de nous concocter un superbe album-téléchargement, LACONDA, de 33 minutes de rythmes tribaux qui se nourrit d'une foule d'influences de la Berlin School et de ses dérivés. Il y a 5 structures de danse électronique dans ce mini-album qui sont érigées sur un ingénieux travail de percussions, de séquences et de riffs de clavier. Le synthésiste Argentin multiplie aussi les effets d'écho dans des panoramas sonores qui nous amènent sur les routes de danses claniques de l'Amérique du Sud. Un très bel album qui tourne en boucles depuis que je l'ai mis dans mon lecteur réseau en début de semaine… Et oxygénez bien vos pieds car ils n’auront jamais été aussi incité à se démener sur des phases de DME (danse de musique électronique) qu'ici!
C'est par un vent transporté par des fredonnements de spectres que le rythme tribal de La iniciación nous sort confortablement de notre fauteuil afin de danser un genre de moringa tissé dans le rock. L'ensemble de percussions acoustiques et des riffs de guitare, comme de claviers, avec un effet d'écho saccadé constituent la trame d'un rythme qui explose littéralement autour des 80 secondes dans un formidable élan tribal qui s'apparente à une majestueuse fête de Vaudous haïtiens à la Nouvelle-Orléans. À prime abord électrique, La iniciación emprunte une phase plus électronique après une brève phase transitoire. Ça me fait penser beaucoup à du Jean-Michel Jarre du temps de Révolutions. Partagé entre une ouverture et une long passage atmosphérique transitoire vers sa finale, Mi alma, su alma (Mon âme, ton âme) débute avec de lourds ronflements de soucoupes volantes où voltigent des percussions éparses et ou se nichent des accords graves. Les ambiances prennent une forme circulaire finement stroboscopique au-dessus d'un fascinant dialogue entre percussions de bois et de métal. Les longs vrombissements du clavier jettent un aura de suspense sur une structure de rythme moins accentuée qui émerge après la 1ière minute. Il y a un goût de rythme tribal industriel derrière ce titre qui grouille d'une belle flore percussive et de certains effets sonores troublants. Ofrenda offre une structure de rythme similaire mais en plus caoutchouteuse. La structure accueille sa pléthore de boucles synthétisées qui sont à la base de son harmonie. Le titre emprunte un rythme qui correspond plus à l'énergique La iniciación suivant son entrée en zone atmosphérique. Bourdons organiques comme mécaniques! Ils volent dans Lacandona I qui propose une vision plus ambiante de ce mini-album de Lucas Tripaldi, alors que les batraciens de Cenote attise une structure de rythme tribale très enflammée. Kimil insuffle une nouvelle tangente à ce surprenant album de rythmes tribaux de la Mésopotamie avec un séquenceur en mode Tangerine Dream. Suivant le parcourt ambient de son vieux frère, Lacandona II termine sur une note méditative un mini album grouillant de rythmes qui mélangent l'acoustique et l'électronique de percussions réinventées dans une vision de musique électronique tribale elle aussi réinventée.
Sylvain Lupari (24/03/22) ****¼*
Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp
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