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Writer's pictureSylvain Lupari

Martin Stürtzer Antimatter Resonance (2022) (FR)

Updated: Jan 1, 2023

Un bon mélange de musique cosmique et de Berlin School

1 Antimatter Resonance 19:44

2 Machine City 20:26

3 The Harvesters 14:12

4 Planet Niyrata 7:53

5 Shiftspace 7:02

(DDL 69:19)

(Ambient Berlin School)

C'est bon de suivre les nombreuses activités de Martin Stürtzer, tant sur sa page Bandcamp que celles sur sa plateforme YouTube où il propose ses soirées concert-à-la-maison dont le sublime Dyson Sphere Alpha fut tiré à la fin 2021. On y trouve de la bonne musique électronique (MÉ) qui flirte tant avec la forme Électronica que le modèle Berlin School, comme avec ce nouvel album-téléchargement offert sous la bannière de Echo Elberfeld Release. ANTIMATTER RESONANCE récupère des enregistrements des concerts 38 et 36.Et si le Berlin School vivant et entraînant vous attire, je vous conseille fortement son concert no 39. Voici le lien! Et comme c'est souvent le cas, on parle de sessions d'improvisations qui sont enregistrées directement en stéréo pour être offert en format HQ 24Bits. ANTIMATTER RESONANCE propose près de 70 minutes d'une MÉ élaborée selon le concept de musique ambiante, atmosphérique et cosmique avec de belles structures de Berlin School minimaliste et hypnotique qui bercent le décor d'une musique méditative certes, mais pas nécessairement sans vie rythmique.

C'est avec la sinueuse ombre d'un synthé orchestral que la longue pièce-titre de ANTIMATTER RESONANCE s'attache à notre lobe d'oreille. Des voix à peine audibles complémentent ce décor pour le moins ténébreux où des astres se plaisent à faire scintiller des bouts d'harmonies lunaires. Longilignes et cousues dans les jérémiades, les arcs de synthé prennent des formes floues avec une odeur apocalyptique qui conviendrait au décor d'un film du genre Blade Runner ou la série Resident Evil. Tel est le destin des 6 premières minutes de Antimatter Resonance dont les premières esquisses des ambiances collent assez bien aux images que l'on peut se faire en égard au sens du titre. Une première vague de rythme éclot une 20taine de secondes après cette 6ième minute. Le séquenceur tisse des filaments rythmiques qui fusent un après l'autre dans un pattern ambiant mais dont l'effet d'entrainement module une texture finement spasmodique. Graduellement, Martin Stürtzer remplit cette section de séquences qui peu à peu forment la principale ossature de rythmes tressée en un long parcours minimaliste, on parle d'une distance de plus de 13 minutes, avec un séquenceur zigzagant langoureusement dans un corridor musical qui fait penser à du vieux bon Ashra. Machine City nous fait rêver les yeux ouverts et les oreilles bien allumées avec une autre longue structure répétitive qui offre un rythme légèrement sautillant dans une délicieuse brume tant cosmique qu'orchestrale. Une ligne de basse-séquences, parfois résonnante mais majoritairement musicale, donne plus de relief en structurant un mouvement ascendant près des racines d'un Berlin School hypnotique. Cette ligne œuvre en arrière-scène et serpente cette série de bonds anesthésiants en créant un harmonieux contrepoids qui peu à peu découd l'ossature rythmique qui devient légèrement plus spasmodique. L'impression d'entendre des nuances est plus que tangible, principalement dans le décor tonal du titre.

The Harvesters est un titre du genre Dark Ambient avec une intense palette de couleurs sonores émotives. Ce titre ambiant nous entraîne dans des profondeurs où des sons du fond des océans se répercutent en un écho métallique et servent de décor à une savoureuse danse de lentes formations des couches de synthé. Certaines sont musicales avec une tonalité perçante alors que d'autres irradient cette texture d'ambiance ténébreuse qui entoure ce long parcours propulsé par des spasmes implosifs. Les lamentations de synthé possèdent cette couleur dystopique unique à Vangelis. Elles sont confrontées à d'émotives charges de bourdonnements aussi sinueuses que la mortelle approche d'un immense boa constrictor, alors que parfois elles se fragmentent en doléances à faire pleurer les abysses. Entre de courtes jérémiades d'un synthé nostalgique, Planet Niyrata propose un excellent Berlin School avec une ligne de rythme ascendante qui parcourt, aux pas de course, une structure cosmique cousue de brume et d'orchestrations lunaires. Le jeu du séquenceur est très bon avec un léger effet de retard dans l'écoulement du flux rythmique, créant un savoureux effet de zigzag dans un décor cosmique rendu mélodieux par une approche du clavier qui suit sensiblement la cadence du séquenceur. Shiftspace est le joyau de ANTIMATTER RESONANCE! Cette belle mélodie lunaire s’accroche à un séquenceur qui libère ses ions sautillants comme une séquence de saute-mouton décrivant un long cercle hypnotique. Les accords du séquenceur sont de type patte de Bambi sur un étang gelé, effleurant à peine la surface de ce rythme mélodieux auquel se greffent des cerceaux métalliques qui hésitent à danser ensemble. Un magnifique titre qui est la récompense suprême de cette habitude que j’ai à visiter les activités de Martin Stürtzer. Sur Bandcamp, comme sur son canal YouTube.

Sylvain Lupari (19/05/22) ****½*

Disponible au Phelios Bandcamp

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