“Un album de Berlin School à la grandeur de ce que Stürtzer a l’habitude d'offrir”
1 Circular Oscillations 9:38
2 Underwater Underworld 5:20
3 Forest Dome 6:20
4 Harmonic Motion 7:52
5 Bioluminescence 6:08
6 Phase Space 6:23
(CD/LP/DDL 41:41) (V.F.)
(Ambient Berlin School)
Je tente d'éliminer de ma longue liste de chroniques à écrire sur le musique électronique (MÉ) ces artistes qui réalisent plus d'un album par année. Flairant ce désir, Martin Stürtzer me signale que CIRCULAR OSCILLATIONS est dans une autre catégorie, puisque la musique est proposée autant en version CD qu'en vinyle, d'où son laps de temps qui flirte avec la barrière des 42 minutes. Donc, je vais être un peu plus concis dans cette chronique où le musicien-synthésiste de Wuppertal en Allemagne se concentre uniquement sur les mouvements de séquences inspirées de la Berlin School. Nous sommes donc tout près des frontières de l'album Cosmic Echo, paru chez Synphaera Music il y a à peine quelques mois, avec une panoplie de rythme ambiant, sauf pour le dynamique Phase Space, qui vont et viennent dans des élans toujours ascensionnelles. Martin Stürtzer joue sur les timbres du séquenceur, fusionnant des tonalités plus organiques, genre pépiements, et des couleurs plus mélodieuses dans ces structures pour la plupart conçues en mode polyrythmiques. Fait particulier, l'entièreté de la musique est axée sur les séquences. On y entend très peu le synthé et/ou le clavier dont les rôles consistent principalement à jeter quelques effets qui sont bien placés, des nappes de brumes et/ou des bribes de mélodies évanescentes.
Et ça débute avec le rythme ascensionnel de la pièce-titre. Les séquences effleurent le plancher rythmique du bout des notes, donnant cette impression de flottement dans les sautillements des accords cadencés. Ça donne une texture légèrement caoutchouteuse avec une sensation de bondissement harmonique dans le flux du séquenceur. On y entend de séduisantes intonations dans cette ascension teinte par une vision mélodique. Le mouvement gagne en intensité avec des séquences qui papillonnent avec plus de vélocité autour de la 6ième minute. Des éléments organiques pétillent tout autour, ajoutant profondeur et magnétisme à Circular Oscillations. Underwater Underworld suit avec rythme flottant très Berlin School. La démarche est légèrement zigzagante, comme un long filament de strobes qui s'étire vers l'infini. Partout dans CIRCULAR OSCILLATIONS, les séquences sont en mode multilignes et sculptent des rythmes qui se juxtaposent et/ou s'entrecroisent dans de lentes chorégraphies qui sont propices à une somnolence poétique. Une autre ligne du séquenceur fait donc vivoter une structure légèrement plus sautillante. Il y a une belle nuance dans ce rythme dont la dimension harmonique est accentuée par le clavier, et par la suite avec le synthé qui tisse des ondes circulaires qui fondent dans ce Cosmos, unique aux définitions musicales de Martin Stürtzer, comme les méduses se fondent dans leur décor océanique. Forest Dome suit avec des lignes de rythme statique qui vont et viennent et s'entrecroisent avec des intonations dans leurs couleurs harmoniques qui par moments sont en symbiose avec les harmonies des arpèges. Des effets de caoutchouc résonnant et de pépiements cadencés en ornent le décor. L'introduction de Harmonic Motion vit sur un essaim d'arpèges séquencés qui virevoltent jusqu'à se faire remorquer par une ligne de séquences ascensionnelle à la tonalité plus grave. Le synthé lance de courtes lignes de mélodies qui se fondent dans l'univers du titre. Elles s'ajoutent dès que le rythme perd ses repères dans ce Cosmos réinventé. Bioluminescence suit avec une structure circulaire. Le rythme est tranquille avec une gradation tonale dans le flux du séquenceur, mêlant rythme et harmonie sur une même distance. Phase Space propose la structure de rythme la plus dominante de ce LP/CD. Le séquenceur pilonne un rythme soutenu avec une ombre de pépiements organiques et de résonnances ectoplasmiques dans sa structure.
CIRCULAR OSCILLATIONS n'apporte rien de vraiment nouveau dans l'univers de Martin Stürtzer. C'est du bon Berlin School flottant avec des rythmes conçus pour magnétiser les sens. Si on a aimé le genre Berlin School teinté d'une ambiance cosmique du style de Cosmic Echo, ce nouvel album saura vous plaire jusqu'au dernier son de son dernier sillon. Bref, un album à la grandeur de ce que Martin Stürtzer a l'habitude de nous offrir!
Sylvain Lupari (21/09/23) *****
Disponible au Martin Stürtzer Bandcamp
(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)
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