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Writer's pictureSylvain Lupari

MATZUMI: Ad Infinitum (2010) (FR)

Un fascinant album où les plus sombres émotions se battent contre les mots et où l'approche éthérée va de pair avec des rythmes séquencés

1 The Lonely Path - Prologue 2:36

2 The Sense of Life 7:37

3 We are One 5:27

4 Dreamtraveller 7:56

5 Epilogue 9:56

(CD 33:35)

(Electro Synth-Pop)

Matzumi est une artiste Allemande qui mélange sa voix aux strates de ses synthés. Un mélange qui peut en agacer certains car en MÉ les voix sont sensées être en opposition avec les sons. Pourtant, la fluidité des vocales de Matzumi se fusionne très bien avec sa musique qui en est une à l'approche orchestrale que l'on peut aussi bien comparer à Vangelis qu'à Bernd Kistenmacher, mais avec une touche intimiste, émotive et surtout délicatement féminine. AD INFINITUM est mini album qui suit Sometimes, réalisé en 2009. Un mini album plutôt étonnant où les sombres émotions se battent contre les mots et où l'approche éthérée côtoie une délicate phase minimaliste séquencée.

The Lonely Path – Prologue débute comme une ode berbère. Un chant touareg à la Enigma sous de sourdes réverbérations, des tintements et des nappes irisées d'un synthé discret. Puissante, la voix de Matzumi se fond dans ce décor sonore éclectique que de denses nappes mellotronnées enveloppent de leurs effluves orchestraux. Cet envoûtant parfum Arabe se poursuit dans l'introduction de The Sense of Life où de douces couches célestes nous amène à de fines séquences qui tambourinent dans un écho minimaliste. Des ondes torsadées y dérivent. Épousant l'arc de leurs résonances, elles s'emmêlent à des souffles plus limpides et des délicats tintements alors que la cadence des pulsations/percussions/séquences pressent le pas mais moulent tout de même un lent rythme minimalisme. De suaves vocalises y flottent comme une odeur d'éther et enveloppent ses battements qui pulsent avec insistance alors que les nappes de synthé étouffent graduellement étouffe ce rythme hypnotique qui s'éteint dans de belles et poignantes strates orchestrales. We are One baigne dans une dense orchestration synthétisée avec des couches qui flottent et valsent telles des feuilles au vent avant d'aboutir sur un moment moins intense où la voix de Matzumi aromatise le mouvement d'une sensualité exaltante. C'est dans un univers sonore toujours aussi teinté des influences d'un monde Arabe et exotique que nous avançons dans AD INFINITUM. Dreamtraveller est un titre lourd et saisissant avec de bonnes percussions pesantes qui tombent et s'entrechoquent langoureusement sur un rythme aussi ambigu que ses percussions. Un peu dans le même moule que The Sense of Life mais moins mécanique, Dreamtraveller est imbibé de vocalises qui se perdent dans ce rythme parfois chaleureux et parfois métallique jusqu'à ce qu’il ne s'engloutisse dans de denses orchestrations. Epilogue débute avec des pulsations oscillatoires, enveloppées de couches de synthé aux brumes irisées et des effets vocaux de Matzumi. Un mouvement entre deux rythmes, Epilogue embrasse une douce tangente des déserts arabes avant de reprendre sa croisade rythmique sur ses pulsations et ses couches de synthé argentées qui meublaient le rythme capricieux de son introduction.

Oscillant entre les douces vapeurs d'une tendre MÉ et l'univers onirique du monde Arabe, AD INFINITUM est une agréable surprise. Ce n'est certes pas l'album pour se défoncer les tympans mais c'est un album fait en douceur et subtilité où les nuances vont jusqu'aux racines des séquences. J'ai bien aimé cette fusion voix/synthé qui flotte comme un parfum de tranquillité sur des rythmes toujours ambivalent mais fortement présent. Bref, ceux qui aiment l'univers symphonique de Vangelis et Kistenmacher et les vocalises à la Enigma et à la limite Enya, seront ravis par cette découverte qu'est Matzumi.

Sylvain Lupari (02/06/11) ***½**

Disponible chez Matzumi Music

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