“Music by Mirrors est une autre très belle trouvaille de DiN!”
1 The Vital Spark 2:53
2 Oil on Water 5:36
3 Diablo 7:44
4 Spooks 6:02
5 Smoke and Mirrors 5:20
6 De Molay 5:46
7 Kali's Day Off 6:49
8 Perfect Absolution 7:07
9 In Vitro 5:10
10 End Game 6:31
(CD /DDL 59:00)
(Modular, Psybient, EDM)
Que voilà une autre excellente surprise en provenance du label DiN! Mazmoneth est formé de Nigel Mullaney, que l'on connait pour sa collaboration avec Ian Boddy dans Dub Atomica, et de Ray Sherwin, un musicien accomplit qui a déjà joué avec Hawkwind et Billy Curie de Ultravox. Ce duo aux penchants musicaux très éclectiques nous a concocté une petite merveille musicale où paysages musicaux ambiants déversent leurs amplitudes émotives vers des rythmes en constantes évolutions. Savoureux et orné d'une faune sonore aussi hallucinante que diversifiée, MUSIC BY MIRRORS navigue sur de suaves et lascifs down-tempo qui prennent des apparences de free jazz et de groove dans des ambiances autant surnaturelles qu'éthérées.
The Vital Spark ouvre cette dernière réalisation du label anglais avec une lourde approche ambiante. Des strates de synthé et de guitares s'enroulent et flottent en longues boucles irisées, diluant leurs lourdeurs dans le limpide mouvement séquencé qui ouvre Oil on Water. Telle une danse pour Goblins, de cristallins arpèges y sautillent et scintillent en une délicieuse spirale éthérée, attendant les fines morsures d'une délicate ligne de basse et caressant au passage de douces couches de flûtes. En mi-parcours, les percussions tombent et créent un down tempo où tout coule comme dans une lascive danse des temps. Ces courtes structures en stupéfiante permutation abondent dans cet album. Et Diablo en est un parfait exemple. Après une étrange intro aux sonorités aussi intrigantes qu'envoûtantes, d'autres accords limpides voltigent sous les échos de percussions alambiquées. L'atmosphère est très belle. Entre ambiant et down tempo, la structure défile à contre-courant dans une curieuse approche métallique où les percussions prédominent de leurs frappes cinglantes, et les vents chtoniens soufflent sur les chatoyants accords de miroirs qui tergiversent entre les frappes et les ambiances. C'est très bon et ça vous accroche l'oreille. Spooks continue l'étonnant voyage musical de Music by Mirrors avec une intro qui embrasse les souffles tribaux Amérindiens avant de bifurquer vers un down tempo fusionné à du jazz. La flûte des Premières Nations tisse une approche cérébrale surréelle sur un tempo fractionné dont les arômes groovy et free jazz se disputent les éparses ambiances éthérées. La valse des mélodies fractionnées se poursuit avec Smoke and Mirrors qui offre une superbe ambiance cinématographique.
De Molay est un autre titre puissant. Après une superbe intro atmosphérique où strates de synthé et guitare ululent sur les pulsations d'une ligne de basse, le rythme lourd et irisé de De Molay secoue son ambiance menaçante pour embrasser une douce phase empreinte de mélancolie. Rythmes et ambiances s'échangent le pôle, plongeant ce titre (comme bien d'autres titres d'ailleurs) dans une phase musicale bipolaire où ambiances glauques flirtent avec des rythmes lascifs. Collé à De Molay, Kali's Day Off flirte avec les strates de guitares métalliques pour se réfugier dans une étrange et douce approche mélodieuse où sonorités argentées cogitent sur des rythmes en progression. Des rythmes qui s'estompent peu à peu, se perdant dans la multi dimensionnalité des ambiances errantes et de ses strates vaporeuses, pour renaître d'une fusion de métal sur harmonies. Perfect Absolution offre une belle dualité rythmique avec une approche incertaine et chevrotante où les riffs de guitare chevauchent des percussions un peu jazzées et ceinturent de fines séquences mélodieuses. Des rythmes imprécis et en constant mouvement charment nos oreilles ici et dans In Vitro qui tangue entre son rythme souple et son ambiance métissée dans un univers truffé de grésillements synthétisés avec des percussions aux sonorités d'une enclume enrobée dans une ouate de style free jazz qui s'arrachent les peaux de tambours. End Game conclût MUSIC BY MIRRORS avec une approche rythmique et une enveloppe mélodieuse plus accessible où un entraînant et quelque peu saccadé tempo pulse de façon erratique sur une longue structure de soie. De fins arpèges de verre flottent et scintillent dans une douce ambiance de free jazz, terminant End Game avec cet audacieux mélange des genres et des rythmes qui font les délices de cette très belle trouvaille qu'est Mazmoneth.
Voici une vidéo de Perfect Absolution:
Et de Diablo:
Sylvain Lupari (30/12/11) *****
Disponible chez DiN
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