“Un coup de génie qui se dévore de la première à la dernière seconde”
1 Departure to Heaven 6:52
2 Day 01: Amazing First Day 7:17
3 Day 02: Piano in the Rain 7:42
4 Day 03: Heavenly Sequences (featuring Small Chief) 7:57
5 Day 04: Drink with Bach 4:57
6 Day 05: Asian Clouds 6:56
7 Day 06: Celestial Dream (featuring Owann) 6:49
8 Day 07: Voice Festival (featuring hyperkube) 7:20
9 Coming Home (featuring Sensory++) 9:06
(DDL 64:58)
(EM, Cinema Music, Berlin School)
Une onde bourdonnante se jette à nos oreilles dès que notre lecteur réseau entreprend l'exploration de Departure to Heaven. Les percussions arrivent aussitôt que la 20ième seconde et structurent un rythme ayant une essence tribale, voire une approche de transe hypnotique qui me fait penser aux épisodes rythmiques de Mike Oldfield dans The Songs of Distant Earth. Nos sens soumis se mettent aussitôt en alerte lorsque des percussions ayant une tonalité de bois secs rebondissent sur le mur du son avec une résonnance caoutchouteuse. Structuré entre ces deux éléments rythmiques, le titre fait entendre une onde de synthé musicale. La musique change d'aspect autour de la 2ième minute. Les percussions de bois résonnent de leurs frappes éparses dans un bref passage ambiant où le tumulte s'organise plus autour des vents et bourrasques des synthés que des étranges effets glissant lentement vers les murmures des cymbales. L'intensité se pointe en même temps que ces hochets shamaniques structurent un rythme passif et que la voix d'une divine Castafiore éveille ce rythme latent qu'un piano orne de quelques notes songeuses. Departure to Heaven donne le coup d'envoi à un des albums les plus beaux que j'ai entendu depuis longtemps. Beau parce que mélodieux, intense, dramatique et pleins de détours et surprises qui nous jettent constamment en bas de nos nues. ONE WEEK IN HEAVEN est une histoire fantaisiste de Micado qui veux dépeindre, en musique et en vidéos, un voyage imaginaire vers le Paradis. Une semaine au Paradis. Pour ce faire, Frans Lemaire prend les grands moyens afin de donner toute une profondeur musicale à son projet. Il invite Nico de Kok (Small Chief), Owann, Hyperkube (Tom Coppens) et Joost Egelie de Sensory++ afin de participer à cette grandiose aventure musicale. Offert seulement en téléchargement, l'album propose 9 titres remplis de solides percussions, de bonnes séquences, de rythmes spontanés fracturés par des ambiances pastorales, de voix lyriques et angéliques, de bonnes orchestrations tantôt intenses ou mélodieuses dans une superbe production qui vous fera voyager au gré de ses visions. Cette fantastique histoire de Micado est aussi présentée avec 9 vidéos qui sont disponibles sur la chaine YouTube de Frans Lemaire – MICADO.
Même si son ouverture est cousue de fineries musicales, Day 01: Amazing First Day se colle beaucoup à la structure de Departure to Heaven. Suivant cette fine ligne d'arpèges scintillants qui virevolte sur place, des explosions de percussions feutrées résonnent tout en camouflant l'émergence de cette voix séraphique qui parvient à nous séduire. Le titre propose par la suite plus de 2 minutes atmosphériques attisées par des couches de synthé bourdonnantes et autres effets synthétisés qui résistent toujours à l'assaut des explosions spontanées des percussions. Voguant dans cette indécision, où chaque élément sonore est finement découpé et détaillé, le titre prend une tangente dramatique après la 5ième minute où une divine approche mélodieuse survie à la marche de la batterie. Sise sur une miroitante ligne d'arpèges et de piano, cette mélodie fait pleurer un synthé qui se prend pour une guitare sous le tumulte de titanesques percussions symphoniques. C'est la première dose de frissons qui naît dans une violente finale philarmonique. Assis sur une ligne de basses pulsations ascendantes, Day 02: Piano in the Rain propose exactement les couleurs de son titre. Le piano est divin sur un lent rythme magnétisant et d'étonnants effets percussifs nés de la pluie ricochant sur le pavé et où respirent les tonnerres. Le synthé métamorphose sa mélodie un brin flûtée en nappes orchestrales et sa toile de murmures ambiants en voix égarées. Un très beau titre! De cette tranquillité paradisiaque, on passe à un rythme angoissant avec la structure de séquences de Day 03: Heavenly Sequences, un titre performé avec Small Chief. Le séquenceur fait alterner vivement ses ions sauteurs dans un mouvement répétitif et frénétique alors que les arrangements augmentent une tension cinématographique dramatique. Le synthé multiplie ses pads cuivrés tout en édifiant un barrage d'effets sonores qui flirtent avec le psybient. La vision dramatique augmente avec l'utilisation de nappes d'orgue alors qu'une voix divine nous rappelle que nous sommes au Paradis. Orchestrations saccadées et nappes de voix symphoniques, Day 04: Drink with Bach est un énorme titre qui fait Vangelis au niveau des voix. La structure est agile, les synthés sont lumineux avec des arpèges cristallins éclairant nos oreilles ici et là.
Day 05: Asian Clouds est un titre délicatement animé avec des éléments asiatiques. Les effets de voix, les violons pleureurs, les instruments à cordes, les flûtes et divers éléments de clochettes sont autant d'éléments tribaux orientaux qui ornent un titre agréable à découvrir. C'est avec une texture de murmures angéliques et des tintements de clochettes que Day 06: Celestial Dream fait d'abord entendre sa flûte d’un genre hautbois et par la suite ce piano dérivant dans des songes mélancoliques. Owan participe à ce titre plutôt méditatif où des explosions feutrées résonnent sur la quiétude de la musique. Mélancolique, la musique possède aussi cette essence asiatique tout en conservant cette texture divine qui est le sceau de ce magnifique album lyrique. Composé et performé avec Hyperkube, Day 07: Voice Festival est un titre qui se balance entre douceur et violence, comme ces dynamiques structures qui ont initiées ONE WEEK IN HEAVEN. Original, le titre propose une texture de rythme complexe et fragmentée par différents éléments percussifs. Des pads de voix séquencés tombent dans une suite spasmodique alors que les percussions explosent par à-coups, matraquant violemment une originale structure de rythme issue de quelques bonnes idées traitées par le séquenceur. D'ailleurs ce dernier libère une belle ligne d'ions limpides qui bondissent en déboulant et qui sont aussi violentés par la batterie électronique. Les nappes de synthé lui tombent dessus avec ces cors apocalyptiques sont dignes d'un bon Vangelis. Sensory++ participe à ce titre de fermeture, Coming Home. La musique et son délicat balancement du séquenceur sont en parfaite harmonie avec une procession où Frans Lemaire retourne littéralement chez lui. Si le pas est lent au début, il devient plus pressé de retourner chez lui après la 4ième minute. Les nappes écarlates comme bleutées et ceux plus orchestrales, les voix angéliques, les explosions feutrées et les percussions jouant des claquettes sont autant d'éléments qui ornent ce paysage irréel alors que, faute de temps j'imagine, Micado presse le pas pour rentrer chez lui et ainsi conclure un étonnant voyage musicale qui vous aura rivé à votre chaise depuis le tout début de ONE WEEK IN HEAVEN. Un album sans failles qui se dévore de la première à la dernière seconde, c'est un gros coup de cœur qui flirte avec le génie! Chapeau Frans Lemaire!
Sylvain Lupari (13/02/22) *****
Disponible au Micado Bandcamp
Merci Sylvain, c'est un grand honneur de recevoir l'appréciation maximal : 5 stars... C'est tres motivant pour moi.