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Writer's pictureSylvain Lupari

Michael Brückner 100 Million Miles Under the Stars – ReVisited (2022) (FR)

Excellent de la première à la dernière seconde!

Revisted Version 76:41

1 Memo for Nemo (Part 1) – 10:15

2 Memo for Nemo (Part 2) - 8:12

3 Cycle of Fire 11:39

4 Paradox Planet 12:11

5 Monokosmos 8:54

6 Waves are Chasing the Wind 9:52

7 100 Million Miles Under The Stars 15:35

Original Version 78:00

8 Memo for Nemo - Part 1 7:25

9 Memo for Nemo - Part 2 6:21

10 Cycle of Fire 12:29

11 Paradox Planet 11:30

12 Monokosmos 11:27

13 Waves are Chasing the Wind 13:13

14 100 Million Miles Under The Stars 15:32

Extra Bonus Tracks 33:40

15 Waves are Chasing the Wind (2012 Alternative Mix) 12:11

16 100 Million Miles Under the Stars (2012 Alternative Mix) 15:01

17 Waves are Chasing the Wind (A.

Hassinen Guitar Mix) 6:26

(2 CD(r)/DDL 188:20) (V.F.)

(Ambient, New Berlin School, Electronica)

Un ambitieux projet totalisant plus de 3 heures de musique électronique (MÉ) de très haute qualité, ONE HUNDRED MILES UNDER THE STARS (ReVisited) célèbre le 30ième anniversaire de la carrière de musicien de Michael Brückner ainsi que le 10ième anniversaire de son tout premier CD qui fut réalisé sur le label SynGate en 2012. Ceux qui connaissent le très talentueux compositeur et musicien Allemand savent qu'il ne fait jamais les choses à moitié. Pour cette occasion, cette édition anniversaire de ce tout premier album que j'ai chroniqué de Michael, voir le lien suivant; 100 Million Miles Under the Stars, propose et l'album dans sa version originale et une toute nouvelle version remixée avec la collaboration de musiciens invités qui sont tous assez célèbres 😊. Cette nouvelle mouture est toujours présentée par le label Allemand et est disponible en une édition 2 CD(r) HQ, comprenant les 2 versions, et une édition 1 CD(r) HQ avec les musiciens invités. L'achat de une ou l'autre version vous donne aussi droit à 3 titres inédits, qui ont été composé en marge de la version originale de 2012, disponibles en format digital seulement. On trouve très peu de différences notables entre la majorité des œuvres retravaillées que nos artistes préférés soumettent. Peu importe les occasions! Très souvent, le son est amplifié et on ajoute des nappes de synthé et quelques effets afin d'approfondir les ambiances et parfois épaissir le décor. Ce n'est pas le cas avec 100 MILLION MILES UNDER THE STARS (ReVisited). Tout d’abord, j'ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir la version originale que j'avais oublié sur le comptoir du temps. C'est un très bel album de Michael Brückner. Laissée à une poignée de musiciens qui ont fait leur preuve dans l’univers de la MÉ, la version originale de 100 Million Miles Under the Stars fait totalement peau neuve avec quelques vestiges laissés au passé.

La participation de Dave Bessell amène une dimension plus spectrale à Memo For Nemo (Part 1). Les palpitations caoutchouteuses de l'ouverture battent toujours d'une cadence amorphe. Bessell ajoute des accords de guitare et par la suite des nappes aux essences ectoplasmiques, conformément à son univers. Alors que MB insuffle plus de domination aux éléments d'ambiance et à l'enveloppe tonale avec des wiisshh et des woosshh qui entourent le titre d'une plus grande richesse musicale. Plus inspirante, la musique se déploie aussi avec plus d'intensité, progressant vers sa phase de rythme qui prolongera sa texture Électronica psychédélique avec plus de temps au compteur. The Brückendorf Corporation, un obscur projet en MÉ dirigé par trois personnages anonymes (et généralement sous un autre nom), propose une version danse continuelle de Memo for Nemo (Part 2). Les ambiances sont plus tamisées et la portion organiques des accords de rythme est plus accentuée. Johan Tronestam apporte une touche nettement plus cosmique-séraphique au très beau Cycle of Fire. La portion rythmique est moins saccadée et est adoucie par des textures orchestrales du Cosmos qui reflètent une belle symbiose avec les accords de clavier dont les tonalités sont volées aux étoiles. Le synthé est grandiose et jette de belles mélodies brumeuses sur un rythme légèrement spasmodique. Ces mélodies deviennent des esquisses de solos qui enveloppent tendrement une très belle progression du rythme qui délaisse sur cette version le support des percussions tribales électroniques. Avec la participation de Jörg Schaaf, Paradox Planet fait peau neuve! D'abord au niveau de la texture des ambiances qui est plus sombre et nettement plus cosmique. Les vents creux sont devenus de lourds bourdonnements et son rythme a plus de mordant, de vie, avec de vives oscillations. Et si la version originale flirtait avec un bon New Berlin School, Paradox Planet – ReVisited épouse une forme de rythme stationnaire qui est plus séduisant pour les neurones. Monokosmos est retravaillé avec le musicien Argentin M3NASH. Après une chant irisé du synthé, le titre évolue par de faibles ronflements d’une structure de basse. Ce rythme lent est nouveau, de même que ces gémissements de synthé qui coulent entre des arpèges empruntés au répertoire de Vangelis. Notons aussi un beau mouvement berliner qui s'échappe des battements des percussions dans la finale de Monokosmos – ReVisited.

Dans le domaine des surprises tout à faites inattendues, c'est la participation de Ami Hassinen, de Nemesis, à qui Michael Brückner a confié la restructuration de Waves are Chasing the Wind. La nouvelle proposition chasse les harmonies flûtées qui flottent sur des percussions bouillonnant dans une texture stationnaire de la version originale. Waves are Chasing the Wind – ReVisited évolue sur un linceul de wiisshh et de woosshh, ainsi que sur un tapis d'oscillations qui papillonnent vivement. La flûte est remplacée par des harmonies spectrales d'une union synthé/guitare qui fait roucouler aussi de brefs solos, toujours très mélodieux. Les nostalgiques remarqueront ce son si caractéristique de Nemesis tout au long de cette nouvelle version de Waves are Chasing the Wind qui est plus courte et qui propose une ossature rythmique plus intense et un peu plus rock électronique par la présence de la guitare électrique, et de ses nombreux solos, du musicien Finlandais. La texture des riffs rhythmiques rappelle d'ailleurs du U2 qui tenterait de faire du New Berlin School. Il faut entendre la version avec seulement la guitare! Hollan Holmes poursuit et termine le travail de reconstruction de 100 MILLION MILES UNDER THE STARS (ReVisited) avec sa vision et son interprétation de la longue pièce-titre. L'ouverture est moins cathédralesque et met en scène une vision plus cosmique. Un chant d'oscillations forme une structure Berlin School ascendante aussitôt après la 3ième minute. Hollan agrémente ces roucoulements cadencés avec une ombre qui pépie en symbiose alors que les vents cosmiques hurlent leur beauté à un paysage des plus oniriques. Ce chant construit de boucles répétitives entre dans une phase atmosphérique 2 minutes plus tard. La seconde phase de rythme émerge à l'orée de la 8ième minute. Le séquenceur fait alterner ses ions sauteurs qui agacent notre ouïe d'une oreille à l’autre et par la suite en queuleuleu pour se perdre dans une finale tout de brume nébuleuse. La structure, sauf pour son introduction et le temps s'apparente à la version originale mais la couleur plus contemporaine sied bien à cette proposition plus électronique de Hollan Holmes. L'achat de l'album, peu importe la version choisie, donne droit à 3 titres en extra-bonus. Nous retrouvons le synthé flûté dans le rythme plus saccadé de Waves are Chasing the Wind (2012 Alternative Mix), alors que la version avec la guitare de Ami Hassinen sonne comme du Manuel Göttsching contemporain. Surprenant et très bon pour un titre offert en boni. La basse est torride sur ce titre. Il n'y manque Harald Grosskopf à la batterie! Le mix alternatif de la pièce-titre propose son segment de rythme dans l'original sur une distance dépassant les 11 minutes. Les oscillations sont à la fois pesantes et vives. Arrimées à de bons effets percussifs claquant, ce rythme devient quasiment infernal. On comprend ici que déjà en 2012, MB avait une vision rythmique Électronica très poussée.

On ne peut que saluer la modestie et l'humilité de Michael Brückner qui a laissé toute la liberté à ses amis-musiciens-invités pour refaçonner un premier album que j'avais déjà qualifié de chef-d'œuvre en 2012. 100 MILLION MILES UNDER THE STARS (ReVisited) transcende les frontières de la version originale avec la présence d'artistes invités qui n'ont pas eu peur de sortir la musique et les ambiances de version originale de son cocon onirique-cosmique en ajoutant des dimensions qui leur sont propre et qui donnent à cette nouvelle version de cet album-phare de MB des profondeurs cosmiques et rythmiques qui sont au diapason d'une MÉ plus actuelle, sans pour autant renier le fondement de ses origines. Excellent de la première à la dernière seconde!

Sylvain Lupari (21/10/22) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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