“Ce que nous avons ici est du pur Berlin School, avec un fin bouquet de Krautrock, proposé avec la vision d'un artiste extrêmement créatif”
1 Everlasting Footprints 22:20
2 The Sequence of Memories 11:10
3 Carbon 10:54
4 Space suit 11:01
5 Everlasting Footprints (Alternative Version) 22:20
(DDL 77:46)
(Berlin School)
Un nouveau label qui distribue des œuvres de MÉ fait tranquillement sa place en invitant un gros nom à rejoindre ses rangs, Michael Brückner. C'est un 10ième album pour le label Argentin Cyclical Dreams. Un label qui offre une intéressante gamme d'artistes et de MÉ progressive ayant un lien avec le Berlin School. Et comme vous l'avez remarqué sur ce site, je suis toujours très enthousiasme à l'idée de découvrir un nouvel album du musicien Allemand. De le décortiquer pour le plaisir de vos yeux et surtout vous guidez dans le choix d'un achat. Et je vous le dis tout de go, préparer ce 7$ US car FOOTPRINTS est un superbe album de vrai bon Berlin School inspiré par l'œuvre de Edgar Froese.
Un accord de piano tombe sèchement sur un petit dessin d'oscillations. La note est grave et réveille une superbe flûte d'un Mellotron qui flirte avec ce piano souvent instable dans le choix de sa mélodie. Il y a apparence de voix absentes lorsque des gazouillis électroniques font dévier le champs des ambiances introductives de Everlasting Footprints (Edgar Froese) vers une phase plus contemporaine avec une guitare à la David Gilmour, du temps de Learning to Fly de l'album A Momentary Lapse of Reason. Les riffs tombent avec élégance, de concert avec des accords de claviers gras dont les rayonnements réverbérants jettent un voile sibyllin dans cet univers rempli de toutes formes de tonalités électroniques. Tintements, pépiements, serpentins lumineux et une géante ombre de basse attirent notre curiosité jusqu'au berceau d'une nappe d'orgue pantagruélique. Cette emprise des ténèbres nous fait revivre ces moments magiques de Michael Garrison ou encore de Adelbert Von Deyen alors que cet instrument dominait une première énergie cosmique de la MÉ. La lourdeur cathédralesque de ce manteau d'ondes réverbérantes qui peu à peu expire ce dernier souffle donne naissance à cette première basse séquence dont la palpitation ramène cette tendre flûte astrale. La séquence sautille légèrement en important des tonalités organiques et amenant une autre ligne plus musicale alors que les solos de synthé sortent de leurs âtres. Ils dessinent un langage interstellaire qui se fait répondre par un éclatant nuage de tintements. Le rythme apporte une tangente plus rock cosmique après les 8 minutes. C'est un bon rock cosmique qui coule avec une panoplie de tonalités qui lui donnent une teinte angélique, comme une sombre vision de Berlin School ténébreux, comme dans les belles années analogues. Il y a des moments qui vont vous faire rappeler l'épisode de Green Desert, comme ces messes au Mellotron de ce vieil Edgar-tu-me-manques-Froese. Un beau gros Berlin School créatif qui sonne de plus en plus comme du bon Edgar Froese dans une progression rythmique qui atteint son nœud de violence autour de la 17ième minute. Par la suite, c'est le cortège fait à l'envers, à quelques détails près, afin de ré entrer dans son cocon.
The Sequence of Memories débute avec des oscillations voltigeant avec de drôles d'effets percussifs avant de foncer, tel un train enragé, dans un gros Berlin School et son attrait pour ces rythmes épousant la forme de train. Le décor est à la hauteur de nos attentes avec une variété d'effets de voix destinés à nous faire peur si ce train roule phares éteints par une nuit noir en Transylvanie. Et n'ayez crainte, lorsque Michael Brückner décide de mettre des effets, il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Donc, un gros rock électronique Berlin School soutenu sur ses 11 minutes, sauf pour une courte, mais courte, période de maquillage vers la finale. Carbon a eu besoin de 3 étapes avant de bien charmer mes oreilles. Son ouverture est composée de bulles oscillatrices qui vivent par leurs tintements dans une courant d'air à peu près immobile. Des pads de synthé sculptent des vagues qui s'accumulent par implosions entre la 3ième et 4ième minute. Le rythme qui est sort est plus consistant. Fluide et sombre, il sautille comme il tressaille avec des soubresauts auxquelles on y a fixé des clochettes afin de bien identifier son courant feutré. Une autre étape et des percussions solidifient cette phase de rythme quasiment analogue, alors que des radiations amènent une énergie nouvelle jusqu'à la fin de son parcours. Space Suit débute comme un rock planant avec des lames de synthé qui découpent un horizon invisible. Le rythme est structuré par un séquenceur qui aime faire dribbler ses ions sauteurs inopinément, donnant une structure instable qui devient un bon rock électronique fougueux et fureur avec une langage interstellaire et des arches sonores construites comme des ailes de libellules tapageuses qui donnent un effet stéréo. Un effet qui sonne bien dans mes écouteurs et qui enchante entre mes Totem! Du gros rythme en mouvement avec beaucoup de tapage et qui entre dans une phase de brume effroyable autour de la 5ième minute avant de ressortir deux minutes plus loin dans une armature de danse et de EDM. Il faut s'attendre à tout avec Michael Brückner qui termine son FOOTPRINTS avec une version alternative de Everlasting Footprints qui est plus sage ici. Plus poétique aussi avec des parfums musicaux de Edgar Froese qui se font nettement mieux sentir dans la même faune que la version originale.
Le musicien Allemand signe un album énorme avec FOOTPRINTS. Cet hommage à Edgar Froese est du pur Berlin School, avec un fin bouquet de Krautrock, proposé avec la vision d'un artiste extrêmement créatif qui aime nous offrir, comme ça et juste pour notre plaisir, un petit chef-d'œuvre une fois de temps en temps. Bravo Michael pour ce superbe album qui est une source de plaisir en ces temps de pandémie.
Sylvain Lupari (21/10/20) *****
Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp
Great review. Many thanks Sylvain.