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Writer's pictureSylvain Lupari

Michael Brückner Thirteen Rites of Passage (2014) (FR)

Updated: Dec 29, 2022

C'est ce qui se fait de mieux en matière de MÉ qui chevauche différents styles sans pour autant perdre son identité

1 Fluctuations Number Three 14:30

2 Thirteen Rites of Passage 11:37

3 A Train of Thought 10:49

4 Gentle Passages 7:42

5 Spine Transfer Dotcom 8:52

6 The Goddess of the Amber Trees 12:55

7 Fluctuations Number One 10:28

(CD-r/DDL 76:56)

(Techno, IDM, cosmic rock, ambiant et Berlin School)

Il est assez versatile ce Michael Brückner. Aussi à l'aise avec la Berlin School classique que l'ambiant et des rythmes de MÉ moderne, il étale sa très grande polyvalence dans THIRTEEN RITES OF PASSAGE. C'est une mosaïque de rythmes endiablés et d'ambiances électroniques méditatives que le synthésiste allemand a présenté lors de divers apparitions sur scène, ou lors de répétitions, et des concerts plus intimes (Living Room Concerts) en 2013. Si j'ai été agréablement surpris par le très beau Sparrows, THIRTEEN RITES OF PASSAGE ne m'a pas laissé sur mon appétit. C'est un superbe album où Michael Brückner est l'architecte de près de 80 minutes de musique avec des harmonies très près du registre de Edgar Froese qui cajolent des rythmes parfois tempétueux et parfois doucereux où le spectre de Klaus Schulze nourrit l'imagination très créatrice de Michael Brückner.

Une lente ombre noire débauche un nuage d'ondes aux formes obsédantes et aux couleurs de la mélancolie. Fluctuations Number Three flotte entre nos haut-parleurs avec une nuée de couches morphiques qui s'empoisonnent avec des baisers létaux. Une envahissante onde vampirique isole ce mouvement arythmique qui se rebelle en libérant une pléiade de bruits blancs ainsi qu'une horde d'ions séquencés dont les nerveuses palpitations s'agglutinent en un sauvage mouvement statique. Des percussions inattendues harponnent son rythme naissant qui détale dans un gros rock électronique. Cette entraînante chevauchée électronique est flagellée de solos d'un synthé aussi acuité que créatif, caressée par des brumes orchestrales et picorée de grésillements baroques avant de doucement rendre les armes rythmiques pour se perdre dans l'introduction assez cosmique de Thirteen Rites of Passage. Les étoiles y frémissent, créant un semblant de pluie dont les gouttes cristallines chantent plus qu'elles ne tombent. De tendres vagues orchestrales s'invitent dans cette danse statique, poussant la pièce-titre dans un lent ballet cosmique aux nuances écarlates. On dirait du Tomita sur du Software. Et comme dans Fluctuations Number Three, un rythme surgissant du néant catapulte Thirteen Rites of Passage vers une structure circulaire finement saccadée avec des ions qui sautillent dans les ombres de tous, créant ainsi une figure autant rythmique qu'harmonique très électronique qui rampe sous une nuée cosmique de stries synthétisées.

A Train of Thought récupère ces fragments d'étoiles perdues dans l'introduction de la pièce-titre pour les faire chanter dans un séduisant canon musical aux savoureux charmes électroniques. Très tôt le rythme agite sa frénésie avec un séquenceur nerveux qui active ses touches dans un bouillant mouvement de staccato dont la fébrile vélocité accompagne étonnement la délicate marche des arpèges cristallins de l'ouverture. Ce rythme pulsatoire bourré d'adrénaline et de battements brusques nourri sa fureur avec de lourdes oscillations en séries, conduisant A Train of Thought vers un lourd et furieux rock cosmique électronique qui monte et descend vertigineusement sous un ciel cuivré de nappes de synthés acides et de chœurs un brin céleste. Après une douce intrusion dans un univers contemplatif avec Gentle Passages, Michael Brückner revêt les habits que Klaus Schulze a remisé juste avant son aventure musicale avec Lisa Gerrard, avec un furieux et très entraînant techno électronique où Spine Transfer Dotcom étale son rythme de IDM dans un pattern électronique aux saveurs cosmiques. The Goddess of the Amber Trees est un long titre ambiant qui se verse dans l'introduction de Fluctuations Number One. Un peu long, ce titre peut égarer un auditeur qui n'apprécie pas les structures ambiantes. Mais lorsque que les premières séquences agitent Fluctuations Number One, THIRTEEN RITES OF PASSAGE termine sa versatile odyssée électronique avec une superbe structure de rythme, encore une fois très harmonique, où des ions sauteurs aux tonalités de bois mou tombent au compte-goutte dans les oscillations de pulsations noires pour créer une délicieuse fusion entre le techno cosmique et l'IDM. Là encore, on ne peut ignorer les influences de Klaus Schulze avec une série de solos de synthé, comme il s'en fait trop rarement depuis quelques années, qui bariolent une lourde ambiance électronique.

Définitivement, Michael Brückner est un artiste de la relève à prendre très au sérieux. THIRTEEN RITES OF PASSAGE est ce qui se fait de mieux en matière de MÉ qui chevauche différents styles sans pour autant perdre son identité. Même si on n'aime pas le techno ou l'IDM, ou encore l'ambiant ou le rock cosmique; la façon dont Brückner nous y amène est dans la plus pure subtilité et délicatesse. On y tombe et on se dit : WoW! Et cette sensation arrive 6 fois sur 7 titres, démontrant toute la profondeur d'un album aux mille nuances.

Sylvain Lupari (17/06/14) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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