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Writer's pictureSylvain Lupari

Michael Brückner During a Lull and Other Tales (2018) (FR)

Updated: Dec 29, 2022

“Un autre très bon album de Michael Brückner qui réussit encore une fois à mettre sur le même album toute sa diversité dans ses nombreuses visions du Berlin School”

1 Seen from a Thousand Miles 12:58 2 La Femme derrière la Lune 15:15 3 In the Springtime of our Lives 10:54 4 During a Lull 13:02 5 Daphne 11:06 6 Votre Coeur 13:26 7 Space Jam (XXL Bonus Track) 21:54 SynGate | CD-r MB06

(CD-r/DDL 98:38) (Berlin School)

Le phénomène de la page blanche, du manque d'inspiration ne semble jamais tourmenter les humeurs de Michael Brückner. Je sais qu'il y a plusieurs artistes qui sont fécond comme des chattes dans l'univers de la MÉ, mais peu arrivent à délivrer une musique du calibre de cet artiste Allemand qui est aussi derrière moult projets de collaboration, dont le dernier en liste (P'Faun) est au zénith de la perfection en ce qui a trait à la MÉ de style Berlin School progressive. Composé dans l'ombre de ce projet et celui du brillant The Dark Path, avec Alien Nature, DURING A LULL & OTHER TALES s'abreuve des essences de Trees of Olivandá. En ce sens que l'habile mélange d'ambiant, de lyrisme et de Berlin School inonde nos oreilles avec une présence plus accentuée du séquenceur.

La faune électronique qui ouvre Seen from a Thousand Miles nous interpelle par sa richesse tant cosmique que terrestre. Des bruits d'eau et des hululements de spectre errent dans cette phase qui grandie avec intensité. Des nappes de violons dérivent derrière les ombres réverbérantes d'un vélum en suspension alors que le séquenceur tisse les grands zigzags d'un rythme en suspension. Une ligne de basses séquences appuie ces figures dérivantes. Le décor agrémente nos oreilles avec des cris de moineaux électroniques qui se fondent dans la tonalité organique du séquenceur. Peu à peu les bases de rythme ambiant de Seen from a Thousand Miles s'organisent avec une approche mélodieuse tissée par un clavier tout délicat dans cette faune qui ressemble de plus en plus à un conventum pour oiseaux électroniques. Et c'est dans un décor féerique que le titre éparpille ses 13 minutes en dérivant entre tranquillité et intensité. On ne connecte pas immédiatement avec la musique de Michael Brückner. Ses compositions toujours en évolution demande un peu de patience. Il le sait et c'est sans doute la raison qu'il parvient toujours à construire un pont de vélocité qui explose toujours au bon moment. Prenons La Femme derrière la Lune! Son ouverture est bardée d'éléments cosmiques. Une ligne de ces tonalités forge une structure de rythme flottant alors que des nappes de voix crépusculaires ajoutent une dimension onirique aux ambiances. Des arpèges pétillent et des effets de voix simulent un dialogue cybernétique tandis qu'une ligne de séquences va et vient dans ce décor lunaire. Il y a un amoncellement de d'effets sonores alors que des orchestrations, qui font dans le très Jean-Michel Jarre, ajoutent à un niveau d'intensité qui peu à peu s'étiole et débouche vers un très bon rock électronique qui accroche irrémédiablement mes oreilles et mes pieds avec de bonnes percussions. Ces deux petites minutes sont le cœur des charmes d'un long titre que l'on voudra réentendre. Tout son contraire, on accroche assez vite à In the Springtime of our Lives. Sa structure de rythme, mi-ambiante et mi-entraînante, ondulante comme le gracieux vol d'une hirondelle au printemps est sise sur deux lignes de séquences qui s'entrecroisent et s'entortillent comme des amants sur le lit terrestre. Les influences d'Edgar Froese sont assez évidentes ici. Je parle très peu des synthés puisque le séquenceur est plutôt actif dans DURING A LULL & OTHER TALES.

Et c'est avec un synthé plutôt mélancolique que débute During a Lull. Ses chants moroses s'éteignent dans une noirceur orchestrale d'où émerge une ligne de basses pulsations dont les pas résonnent sans ambition. Ce synthé continue d'étendre ses chants qui deviennent de moins en moins tristes, égayant même les ambiances avec des solos qui sont la base même de la MÉ. Orchestrations et effets sonores nourrissent la maigre faim des pulsations, tandis que peu à peu s'orchestre une évasion rythmique qui sera dominée par un synthé toujours en chants et en solos soufflés par des tonalités ocrées. Daphne est en rythme! Son ouverture est noyée dans de denses orchestrations cosmiques et des nappes opaques qui laissent passer des filaments acuités et de teintes apocalyptique. Genre Blade Runner. Le séquenceur active ses billes soniques qui piaffent d’impatience dans ce bouillon cosmique. Une chorégraphie près d'une valse ambiante se dégage de ces éléments qui peu à peu convergent vers une phase de musique de danse, style Électronica. Une toute petite séquence s'évade du néant pour danser candidement dans l'ouverture de Votre Coeur. Son écho réfléchit une ombre moqueuse qui épouse sa vivacité stationnaire. Sa tonalité est comme celui d'un pépiement, comme on en trouve plein dans DURING A LULL & OTHER TALES, et sa personnalité sonique s'émiette pour engendrer d'autres tonalités qui seront toujours près de la résonnance radioactive. Mais c'est le mouvement principal qui résiste à l'avalanche horizontale des nappes de synthé. La structure oscille de ces multiples de séquences dont les tonalités restent en construction. Si des éléments proches de TD existent, notamment ces riffs qui font très Silver Scale, les arrangements et les solos de synthé font très Michael Brückner qui n'a pas son pareil pour accrocher des niveaux d'intensité très émotifs à la croissance de ses rythmes ambiants. Le séquenceur et ses cercles parallèles sont très bons dans ce titre qui m'a procuré des frissons par moments. Mais j'aime la musique de Michael, donc je peux être biaisé ici. Nous en avons toujours pour notre argent lorsque vient le temps d'acheter la musique Michael Brückner. Eh non, ce n'est pas juste du remplissage! C'est souvent une autre vision musicale que le musicien Allemand propose à ses fans. Space Jam (XXL Bonus Track) débute comme n’importe quel titre en MÉ, soit une approche d'éléments d’ambiances qui convergent en une opaque nappe de tonalités aussi homogènes qu'hétéroclites. Et c'est dans cette vision que la structure rythmique impose une fusion rock et danse dans un Berlin School et son décor lunaire où ce rythme ne sert que de messager aux nombreux effets sonores et solos d'un Michael Brückner qui nous lance aussi de somptueuses nappes d'orgue. Ce titre est offert en bonus, à l'achat en ligne ou en CD, de DURING A LULL & OTHER TALES sur SynGate. Un album qui possède tout ce que les fans de MÉ de style Berlin School recherchent. Et j'adore ce Space Jam (XXL Bonus Track) qui est tout à fait déjanté!

Sylvain Lupari 21/12/18 *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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