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Writer's pictureSylvain Lupari

MICHAEL GARRISON: A Positive Reflecting Glow (1992) (FR)

Pour moi, il s'agit d'une compilation essentielle dans toute bibliothèque de musique

1 Escape (From In the Regions of Sun Return) 4:38

2 Festival of the Earth-Star (From An Earth Star Trilogy) 4:29

3 Departure (From Eclipse) 3:53

4 Runaway (From Prisms) 4:14

5 Reflections (From Point of Impact) 5:48

6 Magnetic Wind (From Aurora Dawn) 4:51

7 Airborn (From Eclipse) 11:23

8 Carry On (From The Rhythm of Live) 5:47

9 Upon Blue Heaven (Previously unreleased) 6:34

10 Distant Island Stars (From Images) 4:14

11 Lansdowne Cruise (From An Earth Star Trilogy) 4:16

Windspell Music – RG 92CD

(CD 60:15)

(Pacific School, Sequencer-based EM)

Qui a dit que la musique électronique (MÉ) n'était pas vivante? Que ça n'a pas de vie, ni d'horizons rythmiques? Il faudrait les attacher et leur faire entendre cette étonnante collection de titres hyper entraînants que l'on trouve parmi les 8 albums de feu Michael Garrison. On parle ici de rythmes analogues sortant des boîtes à rythmes des vieux orgues ou encore des synthétiseurs de l'époque. Même si le son montre son âge, ça demeure très entrainant. Et enveloppé par ces nappes d'orgue et de synthé harmonieuses, ça ajoute à l'agrément de se laisser emporter par les schémas rythmiques de la MÉ du synthésiste californien. A POSITIVE REFLECTING GLOW fait parti de ces deux compilations sorties coup sur coup, l'autre étant Tranquility Cove que le label Windspell Music a mis sur le marché en 1992. Cette compilation pige un titre, ou deux, dans chacun des albums du musicien américain en plus d'offrir un titre en prime qui est tout à fait délicieux. C'est de plus en plus difficile de se procurer les albums de Garrison aujourd’hui, mais Ron Boots m'a assuré que sa collection se trouve chez Groove nl. Donc, bonne nouvelle pour ceux qui vont découvrir un peu plus l'univers de ce pionnier de la Pacific School.

On entend les cliquetis percussifs voltiger en ouverture de Escape. Une ligne de basse bondissante se joint à ce cérémonial rythmique. Sa vitesse est bonne, mais ce sont les nappes de synthé qui propulsent le rythme avec des odeurs tonales d'orgue et des fluides harmoniques. La structure révèle de belles surprises qui ne font qu'embellir la richesse de ce titre nichant dans In the Regions of Sun Return. Festival of the Earth-Star débute avec des percussions tambourinées dans un style de U2 et l'album October. Elles façonnent un rythme qui a mal vieillit mais qui reste savoureux avec le débit saccadé des nappes. Michael Garrison maquille son rythme avec des interventions mélodieuses et des solos qui adoptent les courbes tant harmoniques que rythmiques de Festival of the Earth-Star. Departure est un bon titre fougueux avec une structure galopant comme l'arrivée de la cavalerie. La structure propose de bons effets stéréos de même qu'un léger filet de voix qui vient appuyer les impulsions rythmiques. La cassure du milieu, où le rythme prend une autre tangente, est le meilleur moment avec de superbes nappes de synthé et des solos harmonique. Un des bons titres de Garrison. Runaway est dans la même veine, mais avec une enveloppe moins riche et qui fait moins Jean-Michel Jarre. Les nappes sont divinement harmonieuses sur ce titre qui n'hésite pas à changer de peau harmonique. Après un départ similaire à celui de Escape, Reflections sautille maladroitement et développe une très belle approche mélodieuse sur un clavier aux nappes rythmiques. La mélodie prend la forme d'un hymne tribal d'une planète voisine. Garrison avait énormément de dextérité et il le prouve avec une étonnante performance sur son synthé et clavier.

Sur des claquettes dansant frénétiquement, Magnetic Wind propose un rythme hyper saccadé, qui est pour moi indansable, que des nappes et pads de synthé suivent sans avoir de difficultés à soutenir leurs visions harmoniques. L'enveloppe est très cosmique et disons que ça se lie assez bien avec l'ouverture de Airborn où une série de riffs circulaires pavent la voie à un rythme lourd et vif. Ce titre qui vient de Eclipse, tout comme Departure, à ce parfum analogue aussi fort que les bons moments de In the Regions of Sun Return. Rythme bondissant et entrainant qui est recouvert de divines nappes de synthé qui s’étirent en solos harmonieux, c'est un véritable rock cosmique avec une texture très près de Escape. Carry On appartient à l'album précédent cette compilation, The Rhythm of Live. Comme dans Escape, sa vitesse est bonne et ce sont les nappes de synthé qui propulsent le rythme. Le son semble divisé ici entre l'analogue et le MIDI, donnant une texture musicale plus robotique. Upon Blue Heaven démarre avec de somptueuses nappes orchestrales qui possèdent cette dimension analogue. Le rythme éclot après la première minute avec un débit fluide du séquenceur qui et des percussions ayant cette succulente tonalité de crotales affamées qui font plus Rendez-Vous 4 que Oxygène. La mélodie est incroyablement attachante avec une évolution qui l'amène à une superbe mutation après la 4ième minute. Pour un titre inédit, c'en est tout un! On dirait les débuts de Garrison ici. Distant Island Stars reprend ces tonalités de queues de crotales d'attachées aux percussions dans un rythme sautillant avec les pulsations minimalistes de la ligne de basse. Les nappes sont harmonieuses et étendent des harmonies ayant une forme de solo qui sont entrecoupées par des pads austères. L'enveloppe est de brume oxygénée dont la nébulosité fait ressortir encore mieux ces solos qui s'additionnent au fil du titre. Lansdowne Cruise est le second titre à sortir de l'album An Earth Star Trilogy. C'est un titre avec un rythme soutenu par une bonne ligne de basse, de sobres percussions électroniques et des riffs de clavier. L'ensemble forge une dynamique robotique en mode ostinato. On trouve peu d'harmonies sur cette structure spasmodique, si ce n'est que les accords répétitifs du clavier qui trouvent un court espace vide pour sculpter une brève texture ayant un semblant de mélodie.

Des rythmes vifs, d'autres plus fluides comme du rock cosmique et des rythmes en mode staccato et ostinato, A POSITIVE REFLECTING GLOW fait le tour des rythmes qui ont animé les albums de Michael Garrison entre 1979 et 1991. Certains de ces hymnes rythmiques vous sembleront familiers et c'est possible tant ce synthésiste de la Californie a influencé l'univers de la MÉ en Europe. Pour moi, il s'agit d'une compilation essentielle dans toute bibliothèque de musique, ne serait-ce que pour déjouer cette fausse affirmation voulant que la MÉ manque de vie.

Sylvain Lupari (30/01/22) ****¼*

Disponible au Groove nl

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