“Une fois de plus, Moonbooter réussit à attirer de nouveaux fans dans son EMD avec des liens étroits avec le Berlin School”
1 Zeittunnel 5:41
2 Alone in Neon Light 4:58
3 First Time at Kings Castle 5:44
4 Big Disgrace 6:42
5 Sequential Moments 5:24
6 Einschlaf 5:30
7 Planet VHS 7:31
8 The Magic of Heroes 8:58
9 Fernweh 6:28
10 Goods Melody Part II 3:54
11 Don't cry my young Boy 7:20
(CD-R/DDL 68:15)
(EDM, E-Rock, New Berlin School)
Zeittunnel ne perd pas de temps à nous mettre dans les ambiances EDM de BEYOND THE NEON LIGHTS. Le rythme est vif et le son très lourd avec des percussions qui sautent d'une oreille à l’autre, entraînant des séries d'éléments percussifs qui scintillent en concordance avec le plaisir de notre écoute. Le titre est en mode pur danse avec un faune sonore qui est aussi vivante que les frappes de percussions. Un titre à saveur synth-pop très danse qui nous en met plein les oreilles. Le son de Moonbooter a changé depuis Groundcontrol and the Victory of Mankind. Il est plus lourd, mais également plus dense dans ces effets, rendant sa musique EDM et son Techno nettement plus savoureux. Mais ça dépend pour qui! Il faut dire tout de go que cet album a des visées commerciales très nettes avec des titres tel que Big Disgrace, Einschlaf et le très surprenant Fernweh. Il y a aussi plus de voix ici, le vocodeur et ses textes sont de Bernd Scholl, en plus d’un titre qui est chanté par Xanna, que dans tout autre album de Moonbooter. Mais les racines de la Berlin School y sont aussi nettement plus présentes, notamment dans le furieux The Magic of Heroes qui va vous sciez les jambes! Bref, des moments très forts qui le deviennent encore plus à chaque nouvelle écoute. Big Discrage en est le plus bel exemple.
Alone in Neon Light appartient à ces ballades accrocheuses qui se présentent à chaque nouvel album de Bernd Scholl. Le rythme est un up-tempo flirtant avec le down-tempo dans une ambiance futuriste dû à la présence du Vocodeur. Tout est dans la norme, même ces effets organiques qui rôdent derrière les arrangements de violon aux staccatos fluides. Il y a ces douceurs, comme il y a de gros Techno-boom-boom-tsitt-tsitt à la First Time at Kings Castle qui fait partie des titres transe de l'album. Big Disgrace est un titre savoureux qui nécessite plus qu'une écoute afin de saisir toutes les essences qu'il chérit. Ça débute avec l'ossature du rythme qui exploite une bonne dose de Queen (We will Rock You) comme élément de percussions, alors que la mélodie du Vocodeur penche pour du Depeche Mode. La surprise est sans doute toute cette essence de Tangerine Dream qui passe inaperçue à la première écoute, trop obnubilée par la séquence de rythme, et qui est pourtant très présente au niveau du séquenceur, des claviers et des synthés aux solos harmonieux. Ça demeure un lourd down-tempo criblé à l'os par une musique lourde sous une belle mélodie toute chétive au clavier. Sequential Moments est un titre sans histoire qui étale toute l'influence des années 80 sur Bernd Scholl, alors que la voix de Xanaa rend Einschlaf dans un lourd synth-pop avec un rythme stroboscopique et spasmodique qui n'est pas loin d'un Break-Dance acidé. Ça chante, mais la musique et les éclats de claviers qui pétillent autant dans l'oreille que ces percussions qui font vibrer mes tympans rendent ça très acceptable.
Des ondes de sons vont et viennent, nous aspire et nous recrache! Tout cela alors que quelqu'un monte et descend des escaliers d'un pas de séquenceur aussi lourd et réverbérant que ces ondes sonores. L'ouverture de Planet VHS est plutôt du genre cinématographique science-fiction, sans rythme et beaucoup d'ambiances. Certes, il y a des figures de rythmes, mais elles restent évasives à la recherche d'une forme plus tangible, qui arrive autour de la 4ième minute, pour s'accrocher et virevolter. Et Planet VHS devient un hymne de danse robotique avec des percussions claquantes et du vocodeur dans un fond EDM assez mélodieux pour une telle faune bigarrée. On ne sait plus sur quel pied danser avec The Magic of Heroes! Le Berlin School est en mode Trance et nous fait tourbillonner à un point tel qu'on oublie ces faramineux solos de synthé qu'on finit par vraiment remarquer après la pointe des 7 minutes. Bref, un gros truc infernal qui coule dans du bon Berlin School via de splendides solos très vivants. Et là nous rentrons dans du lourd avec Fernweh qui nous rentre dans le système un rythme tapageur et étourdissant, comme dans un solide techno où rôde une mélodie fantôme fredonné par un synthé en mode refrain minimaliste. La musique progresse continument avec une panoplie d'effets, ajoutant constamment à un niveau d'intensité très théâtrale, qui ont plus raison de notre ouïe, la guitare acoustique est fumante ici, que le beat peut avoir raison de nos pieds. J'aime ça quand Moonbooter exploite des hymnes de danse évolutifs, ça donne une plus grande dimension à sa EDM. Une chance que Goods Melody Part II soit court! C'est de la House acide dans un rythme étourdissant conçue pour fracasser les tympans de ceux qui idolâtrent le DJ d'un peu trop près en avant de la scène. J'aime bien les riffs du clavier… Et toujours très ingénieux dans l'art de placer ses titres sur un album, c’est avec un grande ballade électronique que Bernd Scholl termine son nouvel album. D'une tendresse qui lui est propre, il couche un petit bijou de tendresse en Don't cry my young Boy. Le rythme est ambiant avec des basses pulsations qui font son lit, alors que le piano et le mellotron, une superbe flûte inattendue ici, tisse ses fils de tendresse coulées dans la soie. Le rythme, toujours ambiant et mélancolique, progresse avec des percussions claquantes que des nappes de violons charment en les caressant pour les maintenir à l'état stationnaire. Et toujours, cette flûte qui revient ensorceler et nous dire; de la musique de danse? Vraiment??
C'est ça Moonbooter. Une fois qu'on a saisi son style, il le transforme pour le présenter avec de nouveaux atouts. C'est sa signature, rayonnant de mille feux sur ce très bel album qui suit cette courbe de petits bijoux que Moonbooter réalise depuis Teralogica en 2005.
Sylvain Lupari (30/11/20) ****½*
Disponible chez Mellow-Jet Records
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