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Writer's pictureSylvain Lupari

MOONBOOTER: Schwarzmond (2017) (FR)

“Schwarzmond est un autre solide CD de Moonbooter qui lie ses airs de danse cosmique à un solide E-Rock enveloppé dans des parfums de Berlin School”

1 Praeludium 1:15 2 Daft Moon 6:17 3 Deep Breath 8:06 4 LuLeLa 2:22 5 Epiphany 7:01 6 Nachtvogel (The Birth) 3:14 7 Satellite 6:19 8 Theia 6:49 9 The Raven's Light 7:26 10 Apollo 13 5:12 11 Nachtvogel (The Awakening) 2:43 12 238.900 Miles 8:33 13 Daft Moon (Reprise) 6:37 MellowJet Records ‎| cd-mb1701

(CD 71:55) (ICDM with Berlin School moods)

Régulier comme une horloge et toujours fidèle à son style de Intelligent Cosmic Dance, Moonbooter nous revient avec son 2ième album solo annuel où ses beats de danse folâtrent avec du bon rock électronique qui baigne toujours dans des ambiances de Berlin School. Et à chacun de ses albums, si ma mémoire m'est fidèle, Bernd Scholl réussit à nous coller une couple de vers d'oreille entre nos deux oreilles. Et SCHWARZMOND ne fait pas exception et ça commence avec du plomb!

Après l’introduction très ambiosphérique de Praeludium, Daft Moon crache son venin rythmique avec des pulsations lourdes dont chaque coup sourd fait bouger un filet de séquences et ses poussières de prisme. Le titre est sans équivoque, c'est un hymne à la danse avec de bonnes orchestrations et une approche très sélective des effets sur une structure de rythme contagieuse. C'est pas vraiment mon genre, mais les amateurs de Daft Punk n'y verront que du feu! Nerveux dans son enveloppe statique, Deep Breath apaise le ton avec une structure de rythme qui fera danser nos doigts plus que nos pieds. Tranquillement, après la fureur de Daft Moon, Moonbooter glisse vers une musique de danse plus accessible aux amateurs de MÉ d'un genre plus rock, plus près des racines de la Berlin School. Petite berceuse morphique avec plein de tonalités d'étoiles lumineuses qui pétillent et flottent dans une enveloppe cristalline, LuLeLa est la porte d’entrée de cet univers Moonbooter où les frontières entre la Dance Music pure, le rock électronique et l’ambiant fusionnent à merveille. Epiphany ouvre avec un nuage de séquences oscillantes qui palpitent avec une bonne cadence statique dans des effets, on dirait des aboiements de chiens, et des nappes de brume où perlent des voix absentes. Les pulsations basses s'invitent autour de la 57ième seconde, donnant un allure d'hymne de danse et de transe où se greffent de délicats accords harmoniques. Cette phase semi-ambiante se verse dans une structure de danse des années 70 avec des emprises orchestrales qui virevoltent sur les ondulations d'une ligne vrombissante et des percussions claquantes. Nachtvogel (The Birth) suit avec un bon passage d'ambiances de Berlin School rétro avec des séquences, qui font très Tangerine Dream des années Flashpoint, qui agonisent dans des vapeurs âcres. Il y a de la tension ici qui se dégage de la structure chaotique et de rodéo qu'est Satellite, un bon rock électronique nappé de torsades et de solos d'un synthé en mode harmonique qui orne une lourde et bonne approche sphéroïdale. C'est le genre de titre qui laisse ses empreintes dans le fond de nos tympans.

Theia ouvre la deuxième partie, la plus savoureuse j'insisterais, de SCHWARZMOND avec une solide structure très accrocheuse comme seul Bernd Scholl est capable de concocter. L'approche est lente et lascive tout en hésitant entre la ballade ailée des enveloppes de brumes orchestrales et un techno morphique idéal pour ballade cosmique. C'est superbe et ça reste entre nos oreilles! Tant que ses parfums se dirigent vers le sombre The Raven's Light qui affiche par contre une bonne vélocité avec un crescendo, genre boléro, rythmique au fur et à mesure que les secondes se sauvent du compteur. Bernd Scholl aime bien ajouter des effets de voix de la NASA dans ses structures. Ici c'est dans Apollo 13 qu'ils occupent les espaces d'ambiances. La structure de rythme est une forme de croisement entre une approche sphéroïdale et une autre bondissante qui oscille entre du Jean-Michel Jarre et du Daft Punk avec des effets de pépiements gras et nasillards. Nachtvogel (The Awakening) est aussi savoureux que Theia et Nachtvogel (The Birth). C'est trop court! Mais ses parfums inondent les premiers pas du très intense et cinématographique 238.900 Miles qui, de son approche ambiante et éthérée, se transforme en un bon rock électronique lento qu'Harald Nies pimente de superbes et furieux solos de guitare. Daft Moon (Reprise) est l'envers du décor du très Techno ravageur Daft Moon et conclut SCHWARZMOND avec une structure d'ambiances cosmiques qui repose nos oreilles de ce très bon mélange musical (encore?) en sons, en tons et en rythmes de Moonbooter. Le seul artiste qui m'a convaincu que la MÉ de style Berliner et/ou cosmique pouvait sortir de son lit sans déceptions ni amertumes.

Sylvain Lupari (28/02/17) *****

Disponible au MellowJet Records

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